[Commandes ouvertes] One Shots ×TLOZ×

44 - Ghirahim x OC-kun (SS) ✪

Il y a des choses qui dépassent la mort, l'humanité. Plein, même. Je l'ai découvert de la plus dure des manières, quand mon âme s'est réincarnée dans un corps façonné par l'Avatar du Néant. Il ne me restait plus rien, seule l'obligation de me soumettre à ses ordres au risque de retomber dans l'obscurité la plus totale, aspiré dans l'essence de son être, là où brûlent les âmes perdues.
La peur subsiste après la mort. Notre prénom aussi.

Je m'appelle Takahashi, et mon âme a trouvé refuge dans le corps d'un démon. Mais plus qu'un refuge, c'est une prison de chair qui me condamne à servir le mal pour l'éternité. Cette sensation devient parfois si étouffante qu'il m'arrive de rêver de rejoindre le corps spectral du Mal, cet amas d'âmes contraintes aux pires souffrances mais encore gorgées de leur vie passée. Après des années d'errance sans la moindre manifestation de la part de l'Avatar du Néant, Il reprit conscience un jour, grondant sous la surface de la Terre. Ses ordres tombèrent sous peu, s'immisçant comme un vicieux serpent dans ma tête pour me susurrer Ses plans.

...Trouve Ghirahim, le plus puissant de mes fidèles. Obéis-lui comme s'il s'agissait de moi. Si tu tardes, âme déchue, tu périras...

Les yeux du Mal étaient partout, fondant sur ma peau, rôtissant mes pores. Sous mes pieds, le sol menaçait de s'ouvrir et de me dérober au monde des vivants, ce qui aurait dû se passer, s'Il ne m'avait pas retenu ici.
Et comme je craignais plus que tout de perdre le peu d'existence qu'il me restait, je dus me soumettre à Sa volonté. À la Sienne, et à celle de son valet Ghirahim.

Ghirahim...

Ce nom se retrouva brûlé dans ma chair sitôt que j'eus reçu la mission qui m'incombait. Il devait être la boussole de mes moindres faits et gestes. Ainsi, je le cherchai, et ainsi je le trouvai. Le souvenir de notre rencontre avait marqué mon âme au fer rouge, lui aussi...

Je le vis pour la première fois au cœur de la Terre, dans le vallon du Sceau, là où sommeillait l'Avatar du Néant. Il respirait la puissance; une odeur de sang et d'encens émanait de lui. C'était un démon puissant, bien plus puissant que moi. La comparaison n'avait même pas lieu d'être.
Lorsque je m'approchai, que je vis son visage se découper dans la nuit, pâle comme la lune, j'étais terrifié. Par-dessus son épaule, il me jeta un regard à peine intéressé.

– C'est donc de ça que je m'occupe.

Ou chose dans le genre, dit-il, suivi d'un claquement de langue. Mais sa remarque ne me toucha pas. J'étais tout bonnement subjugué par son aura, rendu muet par la douceur de ses traits. Personne ne pouvait rester insensible face au charme de Ghirahim. C'était un démon glissé dans la peau d'un ange. Et aussi odieux qu'il était, je lui appartenais. Il était mon Maître, à présent.

– Mon nom est...

Il me fit taire d'un geste de la main.

– Je sais quel est ton nom.

Le sang me monta aux joues. Empreintes d'impatience et de présomption, ses paroles avaient vibré contre les murs froids du temple, faisant frissonner tout le bâtiment. Il rejeta sa cape rouge derrière ses épaules, puis se retourna nonchalamment pour me fixer de son regard perçant. Ses yeux sombres me pénétrèrent jusqu'à l'os, se plantant sur mon visage et glissant sur mon corps avec une précision chirurgicale.

– Pardon, balbutiai-je d'un souffle tremblant, sans savoir pourquoi je m'excusais.

Un rire court et sec s'échappa de sa gorge.

– Crois-tu vraiment que je recevrais des excuses venant d'une bouche aussi piteuse que la tienne ?

Ses mots m'avaient fouetté à nouveau, réduisant ma voix à un silence honteux. Mon cœur brûlait comme si Ghirahim venait d'y planter ses griffes. Mais je n'avais pas eu le temps de me lamenter sur cette cruauté que des chaînes s'étaient refermées autour de mes poignets. Tout à coup, je sentis mes pieds glisser sur le sol, poussé par une force inconnue. Mes genoux s'écrasèrent sur les dalles, m'arrachant une plainte de douleur. Le sang pulsait dans mes jambes, m'apportant cette sensation désagréable qui m'était presque devenue étrangère, après tant d'années de solitude passées sur la Terre.
Ghirahim se tenait au-dessus de moi, me dominant de toute sa taille. Pendantes entre mes cuisses, mes mains liées tremblaient, faisant cliqueter les maillons métalliques de mes entraves. Mes yeux remontèrent jusqu'au visage de mon Maître. Un sourire peignait ses lèvres, un sourire plein de malice.

– Voilà qui est mieux, fit-il, l'air satisfait. Chaque chose à sa place.

Le démon se pencha et me cracha au visage. Je restai muet, incrédule, sursautant à peine. Sa salive tiède coula au coin de mes lèvres, une autre sensation qui semblait non seulement nouvelle, mais aussi étrangement plaisante. Je me sentais presque vivant à travers ce peu de chaleur. J'en voulais plus. Je voulais sentir quelque chose, n'importe quoi. J'étais en manque. Au fil du temps, j'en étais venu à oublier que mon corps pouvait en ressentir un autre. Le toucher d'une autre personne... Ce besoin se manifesta si intensément qu'il chassa la peur que le démon inspirait en moi.

Ghirahim s'accroupit, me rejoignant à mon niveau. Ses yeux se promenaient sur mon visage, comme s'il cherchait à lire en moi. Ses sourcils se fronçaient légèrement, lui donnant un air perplexe.
Mes liens ne se firent jamais ressentir aussi frustrants. J'avais envie de les arracher, d'accéder au toucher de Ghirahim.

– Qu'est-ce que c'est que ce regard obscène ?

Sa question marquait un parfait équilibre entre la fascination et la répulsion. Pour la première fois, le démon parlait sans ego. J'étais aussi surpris que lui par les sentiments qui avaient surgi dans mon esprit en réaction à son crachat. Mais ce besoin de ressentir quelqu'un surpassait toute la pudeur qu'il me restait. Je tentai tant bien que mal de m'approcher de lui, mais mes membres inconfortablement restreints ne me permirent que de bouger mes cuisses, les ouvrant légèrement.

– S'il vous plaît, Maître... murmurai-je, un sursaut de désir dans la voix.

Les yeux de Ghirahim s'agrandirent. Mon comportement le laissa bouche bée. Je crus apercevoir une teinte rosée se diffuser sur ses pommettes pâles. Mais même devant son jugement et son choc, je ne pouvais m'empêcher de continuer à le supplier du regard. J'avais de la peine à rester immobile, me sentant appelé par son corps, qui se tenait à moins d'un mètre du mien.
Ghirahim cligna des yeux quelques fois. Ses épaules se détendirent un peu. Il tendit sa main vers mon visage. D'un geste mesuré, curieux, son pouce essuya de ma joue les restes de sa salive. Je me penchai dans son geste, frémissant de toutes parts tandis que la chair de poule se déployait sur l'ensemble de mon corps. Mon cœur battait en continu.
Son doigt glissa sur la commissure de mes lèvres, et s'y arrêta. Il s'était rapproché de mon visage, et se trouvait si proche de moi que je sentais son souffle caresser mon cou. Sa cape rouge se froissait autour de mes cuisses, les frôlant. Mais à ce moment-là, il se stoppa dans son élan, comme s'il reconsidérait son geste. Mon entre-jambe pulsait désespérément. Je l'implorai silencieusement, retenant mon souffle. L'attente me rendait complètement fou. Il sembla réfléchir quelques instants, passant son pouce sur mes lèvres entrouvertes.

– Takahashi, c'est ça ?

Son ton n'était pas moqueur. Il me posait une question, et cette fois-ci, il donnait réellement l'impression de s'intéresser à ma réponse. L'entendre me prénommer me fit tressaillir.

– Oui...

Il hocha la tête lentement. Son autre main vint se loger derrière ma nuque, caressant les mèches bleues humides au bas de mon crâne. Cette tendresse me surprit et ravit mes sens. Je soupirai de contentement et fermai les yeux. Près de mon oreille, j'entendis le doux sifflement de la respiration de mon Maître.

– On va faire bonne équipe...

Puis, il planta ses lèvres contre les miennes. Je tendis la nuque pour approfondir le baiser, cherchant à le rattraper dès qu'il se décollait de moi. Ses mains prirent leurs libertés, explorant les courbes de mon corps. Je ne pus me retenir de gémir lorsqu'entre deux baisers, il agrippa mes cuisses, serrant ses mains autour de ma chair comme si sa vie en dépendait. Son toucher était encore plus jouissif que ce que je m'étais imaginé.

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Commande pour @WakiYuu ! J'espère que ça t'aura plu! :>