22 juillet

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Kiara frappe à la porte de la maison qui m'est gentiment prêté. Je partis ouvrir :

- Salut, y'a un problème ? demandais-je.

- Pope nous demande de le rejoindre sur le bateau.

- Pourquoi ?

- Aucune idée, mais il veut qu'on vienne toute les deux. Me répondit-elle en un haussement d'épaule.

- Ok j'arrive, une seconde.

Je partis prendre mon sac, mis mes chaussures et partis avec Kiara. Nous arrivâmes au point de rendez-vous.

- Alerte rouge ! crie t-il en nous voyant arriver.

- Tu peux nous dire ce qu'il se passe ? demandais-je.

- JJ et John B sont tombé en panne dans le marais. Il faut qu'on les dépanne.

- Ok et qu'est ce qu'on viens faire la dedans nous ? demanda Kiara.

- On doit venir à trois pour les aider ? demandais-je septique.

- Plus on est de fous, plus on rit.

- Bon d'accord...

Le bateau démarra et on partit dans le marrais. Le gros bateau de pèche d'Eyward était immobile au milieu de l'eau. Kiara monta à bord alors que moi je restai avec Pope.

- Tu ne montes pas avec elle ? Demanda t-il nerveux.

- Non, je ne servirai à rien de toute façon.

- Ca tu n'en sait rien, vas-y.

Quelque chose me parut quand même un peu bizarre, je ne savais pas ce qu'il préparait mais je n'allais certainement y participer. Sceptique je l'interrogeai :

- Aller, dis moi ce que vous manigancez.

- Rien du tout je ne vois pas du tout quoi tu parles.

- C'est ça et moi je suis un poney volant. Finis-je en me levant et en bougeant les bras comme si je volais.

Nous riions puis je me rassis sur la banquette, quand je vis John B et JJ arriver à toute vitesse sur le bateau et sauter à bord.

- Qu'est ce que tu fais là ? Tu n'étais pas à bord ? me demanda JJ.

- Hé bien non. Vous aviez vraiment cru que je me ferai avoir par trois petits malins comme vous ?

Les garçons se regardèrent et semblèrent se comprendre en un regard, ils se retournèrent vers moi et tout à coup ils se précipitèrent tous ver moi en courant. Je criai quand il m'attrapèrent et me jetèrent par-dessus bord. Je les entendit rirent quand l'eau froide prit possession de mon corps. Soudain, alors que je râlais contre eux une vive douleur déchira le bas de ma chambre, je hurlais, ils s'arrêtèrent de rire et se précipitèrent au bord du bateau.

- Qu'est ce qu'il se passe ? me demanda John B.

- REMONTER MOI ! Suppliais-je les larmes aux yeux.

Voyant ma détresse, John B et JJ m'aidèrent à remonter à bord. Je m'assis sur la banquette avant de mobiliser mon attention sur ma jambe. C'était une grande trace rouge gonflée qui me faisait tant mal.

- C'est une brûlure de méduse. M'annonça Pope.

- Il faut uriner dessus, je l'ai vu sur Youtube. Affirma JJ.

- Non ! Paniquais-je.

JJ rigola et la douleur reprit de plus belle me faisant grimacer de nouveau :

- Les gars, elle est vraiment pas bien je crois. Dit John B en s'approchant de moi.

Il s'agenouilla à mes côtés.

- On va rentrer, ok ? Je suis désolé.

Et sur ce on rentra, comme prévu. Une fois à la maison, JJ m'aida à sortir et à me conduire à l'intérieur. Je m'affalai sur un des vieux canapés poussiéreux pendant que John B partit chercher la trousse de secours. Pope attrapa un tube de crème dans cette dernière et m'en appliqua sur ma blessure. Epuisée, je n'apportais même plus d'importance à ce qu'il se passait autour de moi, mais une fois l'opération guérison terminée, je me releva, sortis en remerciant vaguement Pope, et marcha lentement vers le ponton en bois. La nuit était tombait, et je m'assis au bord de l'eau, laissant mes pieds faire trempette dans l'eau froide du marais. Ces soirs faisaient parties des soirées où je me sentais juste vide, le rythme de vie que mes amis m'imposaient avait des avantages, oui, comme le fait de me faire oublier durant quelques heures mes démons. Mais quand la nuit tombait, que je me retrouvais seule face à la noirceur de la nuit, face à cette lune immense, ils revenaient tous, me rappelant que la paix n'est qu'éphémère, et que peu importe où je fuirai, ces cauchemars reviendront comme s'ils étaient finalement encrés en moi. Un trop plein d'émotions que je n'arrivai plus à évacuer, resurgissait ce soir, et j'étais incapable de les ignorais cette fois-ci. Alors, comme si je n'avais plus le choix, des larmes laissèrent au coin de mes yeux, roulèrent sur mes joues, et moururent sur mes lèvres. Et je ne résistais pas.

Des bruits se firent entendre derrière moi, sur les planches de bois. N'y prêtant pas d'attention je continuais d'admirer la triste beauté de la nuit. Une silhouette s'assit à côté de moi, et ce n'est qu'a ce moment que je détourna le regard pour découvrir JJ, assit, juste là à ma gauche, le regard face au paysage. Je détaillais ses cheveux blond, son nez légèrement en trompette, ses yeux bleu océan, et sa mâchoire serrée. Il tourna sa tête vers moi, et nos regards se croisèrent. Ses pupilles étaient remplis d'émotions contradictoire et illisible. Je lui en voulais tellement... Je brisais notre contact visuelle, me concentrant sur la vue qui me faisait face. Lui de son côté, ne bougea pas, continuant de m'observer. Et comme, quelques minutes auparavant, quand j'étais seule, les larmes refirent surface, et dévalèrent à nouveau mes joues.

- Je suis désolé...Murmura t-il.

Je déviai mon regard sur mes mains entre mêlé, gênée de lui montrer cette partie faible de moi.

- Je n'y arriverai pas JJ, c'est trop dur. Sanglotais-je.

- Si, bien sûr que si, tu arriveras. J'en suis persuadée. Le deuil est l'épreuve que tout le monde redoute, mais tout le monde arrive à y surmonter. Il faut que tu te laisses du temps.

J'essuyai d'un revers de main un flot de larmes.

- Je suis désolé JJ...

- Hé ! Désolé de quoi au juste, hein ? C'est ma faute, j'agis toujours comme un con avec toi. Je n'aurai jamais dû réagir comme ça à l'hôpital, si tu savais comme je m'en veux.

J'attrapa dans ma poche le flyer que l'infermière m'avait donné et le tendis au blond assit à côté de moi en riant légèrement de l'ironie de la situation. Je l'observai, prendre le dépliant et lire les inscription, son regard devint plus grave et désolé.

- Je n'aurai peut-être pas dû t'en parler, mais je n'ai pas besoin de ta pitié.

Il releva ses yeux vers moi secoua la tête de gauche à droite, en affirmant :

- J'ai réagis sur le coup de la colère, je n'ai pas pensé un mot de ce que j'ai dis Lynn.

- Vraiment ?

- Vraiment.

Un mince sourire se dessina sur mes lèvres.

- On fait la paix ? me demande t-il en me tendant la main.

- On fait la paix. Approuvais-je en lui la serrant.

Il sourit, passa un bras autour de mes épaules, me tirant vers lui, et me chuchota en rigolant presque :

- Peut- être bien que je vais finir par bien t'aimer, au final.

Je rigolai, et c'est sur ces belles paroles que ce finit cette soirée riche en émotions.

Pour tout l'or du mondeWhere stories live. Discover now