𝐌𝐈𝐃𝐃𝐋𝐄 𝐎𝐅 𝐓𝐇𝐄 𝐍𝐈𝐆𝐇𝐓 ou dans lequel Chloé Styles cache un énorme secret au comte Phantomhive ainsi qu'à son séduisant majordome. Une aventure tumultueuse attend le trio infaillible : Le Comte, le majordome et la jeune-femme pleine de...
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SEBASTIAN
Angleterre, Brighton
10:45
ATTERRISSANT LES PIEDS encrés au sol, les poings qui irritaient, mon aura ne faisait qu'accroître mes doutes : le jeune-maître prenait un malin plaisir de me malmener tout comme sa meilleure amie. Après tout, je ne pouvais qu'entrer dans leur jeu, cela me faisait bien rire, je ne suis qu'un pion dans tous les cas, je n'avais pas mon mot à dire à ça même si cela commençait à m'exaspérer.
— Arg... comment en est-on arrivé là ? — Pourquoi souffles-tu ?
Je tournais la tête et voyais le comte, arquant un sourcil à mon attention.
— Oh, vous voilà. — Ton agacement faisait plus d'effet. — J'ai appris des choses à votre sujet et celle de Lady Styles. — Et quand est-il ? — J'aimerais méditer dessus avant de pouvoir vous donner la moindre information vous concernant. — Arg... s'il le faut. — Je vous remercie.
Il fermait les yeux et les ouvrait de nouveau afin de me fixer du regard.
— Que faisons-nous maintenant ? — Nous pouvons toujours nous promener une dernière fois sur le quai avant de repartir, si vous le voulez, bien évidemment. — Allons-y alors.
En nous baladant sur le quai, nous apercevions la mer faire des vagues auxquelles les lueurs du soleil scintillaient sur l'eau. Un marchand était en train de vendre des pâtisseries qui provenaient de l'Espagne et du Portugal. Le comte s'approchait ensuite de ce dernier, car l'odeur de la nourriture l'attirait irrésistiblement ; ses yeux brillaient quand il apercevait les différentes pâtisseries que ce vieil homme vendait.
— Bonjour, pourriez-vous me vendre ces churros aux sucres poudrés ? — Monsieur... — Chut.
Le marchand de pâtisseries acquiesçait et préparait ces dernières dans un étui en papier blanc afin de saupoudrer le tout de sucre glace, enfin, il donnait le tout au comte tel un enfant attendant son cadeau de Noël. Le jeune-maître payait son dû et se pourléchait les lèvres avant de croquer dans la pâtisserie, pour y mettre un son satisfaisant, pleine de gourmandise.
— Après tout, vous n'êtes qu'un enfant gourmand en tout point, disais-je en lui lançant un sourire taquin. — Je t'interdis de dire ça. Ordonnait-il en finissant son premier churro.
Je soupirais et regardais les nuages bouger en voyant les mouettes battre des ailes.
— Nous pourrions voir le prince Soma et son majordome Agni avant de repartir au manoir ? — Oh misère... Hors de question.
Je rigolais, car je savais déjà ce qu'il allait répondre.
— Je vous croyais plus optimiste. — Veux-tu ma mort ? Je n'ai pas envie de me battre de nouveau avec Soma. — Voulez-vous parler de la fois où il vous a sauté dessus afin de vous choyer et que vous lui avez mit votre poing dans sa figure ? — Ne retourne pas le couteau dans la plaie, j'ai été surpris, c'est tout. — Que se passera-t-il si la marquise de Mildford essayera de vous embrasser ? Vous n'allez quand même pas me demander de lui broyer les os ? — Tss... Tu es vraiment qu'un parasite, disait-il en finissant son troisième churro afin d'en prendre de nouveau. — Vous devriez vous abstenir de tout manger, sinon vous n'allez rien manger ce midi... — Sebastian, merci de t'en inquiéter, mais j'ai faim.
Je roulais des yeux, prenais une grande aspiration et expirais tous les jurons qui me passaient par la tête. (Contrôle-toi, Sebastian)
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Préparant les derniers préparatifs de la soirée, je regardais ma montre à gousset : il était dix-neuf heures passé. Me regardant une dernière fois dans le miroir, je rejoignais le comte dans le hall afin de nous hâter pour aller rendre visite au manoir des Styles. Sur la route, je voyais le crépuscule du soir, accompagné par des nuages par-ci et par-là.
— J'ai quand même des questions sur mademoiselle Styles. — Dit m'en plus, je suis curieux.
Je le regardais avec sérieux, comme si sa vie en dépendait, après tout, je devais préserver son âme pour plus tard... Le comte était pendu à mes lèvres comme s'il voulait que je lui avoue quelque chose qui changerait son quotidien du tout au tout ; je ne lui ferais pas ce plaisir-là, ce serait beaucoup trop tentant et trop facile — préférant qu'il y ait du piment à ce jeu que nous jouions depuis qu'il m'avait invoqué — je prenais sa main et regardais le comte qui était devant moi, droit dans les yeux. Ce dernier était, déjà, surpris par ce rapprochement, mais ensuite, il heurtait mon regard de plein fouet, comme s'il voulait que je lui dise quelque chose d'important.
— Croyez-vous qu'elle existe vraiment ? — Que veux-tu dire ? Demandait-il en retirant sa main. — Chloé est apparue pendant votre enfance et a disparu du jour au lendemain comme si rien ne s'était passé. — Elle a peut-être disparu, mais elle m'envoie toujours des lettres. — Oui, mais je pense que c'est bien pire que ça. Cependant, dès que je la verrai et qu'elle agira bizarrement, je vous en informerai, monsieur. — Très bien, Sebastian.
Je regardais par la fenêtre de l'habitacle et apercevais une immense rivière bordée de pierre et jonchée de verdure. Le fiacre passait par une route étroite et sinueuse non loin de la propriété de la famille des Styles.
Arrivant devant l'imposant manoir qui se postait devant nous, je me demandais comment était Lady Styles — Chloé — ce mystérieux personnage que je devais impérativement connaître afin de savoir si le jeune-maître était en danger ou non.
Est-ce que Lau croyait vraiment qu'elle était un danger pour nous tous ? Eh bien, si elle tente le Diable, je serai son homme.
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