𝐌𝐈𝐃𝐃𝐋𝐄 𝐎𝐅 𝐓𝐇𝐄 𝐍𝐈𝐆𝐇𝐓 ou dans lequel Chloé Styles cache un énorme secret au comte Phantomhive ainsi qu'à son séduisant majordome. Une aventure tumultueuse attend le trio infaillible : Le Comte, le majordome et la jeune-femme pleine de...
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SEBASTIAN
Angleterre, Londres
Lundi, 28 novembre 1890
21:16
LORSQUE MA RONDE du soir était terminée, je m'en allais voir le jeune-maître, car je savais — à l'intérieur de moi — que le passeur de rêve n'était pas encore passé. Je traversais alors le manoir avec rapidité et arrivais devant la porte de la chambre de ce dernier. Je toquais à la porte pour le prévenir que j'allais rentrer et ouvrais délicatement cette dernière. Me dirigeant vers son lit, je le voyais, toujours éveillé, vêtue d'une seule chemise blanche avec le col qui était ouvert.
— Vous ne dormez pas encore ? — Je n'arrive pas à trouver le sommeil... Disait-il, les cernes à peine visibles. — Je peux vous raconter quelques anecdotes sur moi, si vous voulez ? — Je ne voudrais pas t'embêter... — Non, au contraire. — Très bien, tu peux t'asseoir sur mon lit, si cela ne te gêne pas. — D'accord. Disais-je en m'asseyant sur le bord du lit. Donc, que voulez-vous que je vous raconte ? — Hum... Qui était ton ancien contractant ? — J'en attendais pas moins de vous. Disais-je en esquissant un sourire. C'était un humain qui était perdu, mais il avait la force de se relever quand il était au fond du gouffre. Mon ancien contractant a perdu beaucoup de personnes qui lui étaient chers, il voulait en finir avec tout ça. C'est là qu'il a commencé à haïr Dieu, car ses prières n'avaient pas été entendues. Il a essayé par tous les moyens de recevoir de l'aide, mais la personne avec qui il était la battait et l'interdisait de vivre. Cela ne l'a pas plus et il a été tellement noyé par la colère qu'il a sacrifié cette personne. C'est à ce moment-là que je suis apparue pour conclure un pacte avec lui. — Et quels étaient ses souhaits ? Qu'est-ce qui le motiver ? — Ses trois vœux étaient : le protéger, avoir un avenir réussi et savoir parler toutes les langues du monde. Il voulait détruire les personnes qui ressemblaient à ceux qui l'ont détruit. — Donc, en fin de compte, tuer était sa seule priorité ? Mais il savait les conséquences de ses actes ? — À vrai dire... seul le pouvoir noyait son esprit, bien que j'ai tenté de le raisonner. En fin de compte, il a perdu l'esprit et mis un terme au contrat, alors j'ai pris son âme qui était chaotique et tandis que j'allais retourner dans les abysses de L'Enfer, vous m'avez appelé. — En parlant de ce fameux jour... Commençait-il à dire, la mine attristée, mon frère s'est peut-être sacrifié, mais ce n'était pas de notre faute, c'étaient ces gens... Oui ! C'étaient eux ! Et tu le savais, mais tu es venue quand même à moi sachant que ce n'était pas moi qu'il l'avait sacrifié... — Vous... votre âme était vagabonde et désespérée, j'ai suivi la lumière de cette dernière pour vous trouver et je ne suis pas déçu, bien au contraire. — Tu crois que tout ceci va se terminer un jour ? — Que voulez-vous dire par là, jeune-maître ? — Mon cauchemar. — Hmpf... tout n'est pas que cauchemar, monsieur. Il faut juste aller de l'avant et suivre son destin. — Mais je peux aussi le façonner ? — Oui et c'est d'autant mieux. Affirmais-je en souriant du coin des lèvres.
Après quelques secondes, le jeune-maître commençait à bâiller sérieusement. Le marchand de sable était enfin passé.
— Bien... tu peux me laisser dès à présent et fais attention à notre Lady, je n'aimerais qu'elle soit dérangée dans son sommeil. — Yes, My Lord... Je vous souhaite une bonne nuit.
Alors qu'il commençait à s'endormir, je lui mettais la couverture jusqu'en haut de son torse et m'en allais de sa chambre. Je tournais le dos à la porte quand je sentais une odeur qui m'était plutôt agréable. Je reconnaissais cette odeur entre les sept merveilles du monde ; elle était en train de se balader dans le manoir.
En suivant l'odeur de ce parfum sucrée, j'avais pu apercevoir l'ombre de Lady Styles et ainsi décrire cette agréable odeur qui était de la cannelle mélangée à de la mandarine. Je l'observais dans tous ses faits et gestes et comme la nuit allait être longue, je me suis pensé à la rejoindre, ce que je faisais de ce pas. Elle était dans la cuisine en train de se servir un verre d'eau, je m'approchais d'elle afin de poser une main sur son épaule frêle et cette dernière sursautait en laissant échapper le verre de sa main. Avant que le verre ne tombe par terre, je le rattrapais aussitôt pour le poser sur le plan de travail.
— Sebastian ! Ne refaites plus jamais ça ! Vous êtes fou, ma parole !
J'esquissais un sourire.
— Excusez ma maladresse, Milady.
Je m'écartais d'elle. Cette dernière était uniquement vêtue d'une robe de nuit blanche à nœud en dentelle se protégeant du froid avec un châle beige. Elle finissait son verre qu'elle avait commencé à boire et à être gênée par le borborygme de son estomac qui souffrait d'un fort manque de nourriture. Cette dernière mettait sa main sur son ventre, j'esquissais alors un sourire taquin.
— Avez-vous mangé votre repas tout à l'heure, Lady Styles ?
Elle détournait son regard du mien.
— Je n'avais pas faim. — Mais maintenant oui.
Elle esquissait un sourire de gêne et je poussais un soupir tout en levant les yeux au ciel. Je lui disais de s'installer sur l'un des tabourets qui se présentait à elle. Après lui avoir préparé quelque chose à manger, je lui présentais le tout dans un verre.
— Merci, Sebastian...
J'esquissais un sourire et lui présentais le dessert de ce soir.
— Pour cette fin de soirée, je vous présente un tiramisu au chocolat. J'espère que cela vous plaira.
Elle regardait le contenu du verre et prenait une bouchée. Je pouvais voir son regard changer en une fraction de seconde ; c'était si satisfaisant.
— J'espère que je ne vais pas abuser, mais c'est un délice. — Vous m'en voyez ravie, très chère.
Il n'y avait pas à dire, elle était sublime. Le jeune maître l'avait bien trouvé ; je commençais à l'envier. Après qu'elle eût terminé le dessert, je l'accompagnais au début du grand escalier marron foncé en marbre qui surplombait le hall d'entrée.
— Puis-je vous demander de flâner avec moi dans les jardins du manoir, Milady ? — Au beau milieu de la nuit, seule avec vous ? — Oh... rien de plus qu'une simple balade. — Je plaisantais, majordome. Bien sûr que je souhaite me balader en votre compagnie.
Je lui lançais un sourire narquois par sa cocasserie et glissais la main en bas de son dos afin de l'accompagner dans l'immensité du jardin. Je levais la tête en l'air et remarquais que la pleine lune était à son comble. Voyant Lady Styles sourire timidement dans le vide, un sourire en coin se dessinait sur mes lèvres alors que nous nous promenions jusqu'au jardin zen.
— Je suis du genre à mettre les choses au clair, Sebastian, disait-elle en se postant devant moi, je suis en effet une petite fille capricieuse, mais je peux vraiment être sérieuse sur les choses importantes. — Et quelles sont les choses importantes pour vous, Milady ? — J'allais en venir, mon cher.
J'étais absolument intrigué par son comportement ; que voulait-elle me dire ?
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