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La vieille guimbarde que j'avais trouvée d'occasion à qui il manquait les sièges arrières, un rétroviseur et dont chaque portière émettait son propre grincement sinistre m'accueillit. Comme chaque soir, je m'étais arrangée pour me garer dans la partie éclairée du parking. J'avais rejoins la voiture en examinant tous les véhicules alentours. Tous étaient les moyens de transports de mes collègues. Je vis même au loin, le petit ami de Kelly qui l'attendait au volant de sa vieille range rover. Je lui fis un signe qu'il me rendit.
Sa présence me tranquillisa. Il n'y avait rien de suspect sur le parking sinon il ne m'aurait pas fait ce "coucou" si détendu. Arrivée devant mon tacot, j'avais fait le tour avant de grimper dedans. Une vieille habitude qui datait de la fois où j'avais été surprise par quelqu'un caché sur la banquette arriere... et j'avais pris la route en faisant mille détours.

Arrivée devant le minuscule pavillon de banlieue, j'avais fait le tour du quartier deux fois avant de m'arrêter devant chez moi. J'avais étudié la serrure pour vérifier si elle avait été forcée. Ne voyant rien d'étrange, j'avais enfoncé la clef dans la serrure. Et j'étais rentrée.

J'avais allumé la lumière du couloir et j'avais avance vers la cuisine. Il avait suffit de quelques pas pour que je le sente. Quelque chose avait changé dans l'atmosphère de la maison. Une main posée sur le chambranle de la cuisine, je m'étais stoppée brusquement, le coeur battant la chamade. J'ai attendu quelques secondes, les pulsations cardiaques aux oreilles, à l'affût, puis je suis partie en courant vers la porte d'entrée. J'ai pose ma main sur la poignée pour la tirer vers moi quand un couteau s'est fiché dans la porte, à un centimètre de mon oreille. Un cri s'est échappé de ma poitrine et je me suis retournée pour faire face à mon assaillant.

Il était à deux mètres de moi. Impossible de lui échapper. Un homme de haute taille. Un mètre quatre-vingt cinq au moins. Une paire de longues jambes serrees dans un pantalon tactique, un torse taillé en V et une paire d'épaules assez impressionnantes qui semblait remplir le couloir, étaient surmontées d'un visage énergique, au regard braque sur moi. Déterminé.

"- c'est lui qui vous envoie? Ne me faites pas de mal, je vous en prie... Laissez moi partir..."
L'homme eu un sourire mauvais et continua sa progression vers moi, sans un mot.
Il va me tuer pensais-je... Steeve venait me chercher lui-même d'habitude. J'en étais quitte pour une raclée monumentale qui me laissait alitée pour plusieurs jours, j'avais même failli perdre un œil une fois, tellement il était en colère, mais cette fois, il avait envoyé quelqu'un... Il va me tuer. Cet homme avait l'air d'être du genre qui tue sans le moindre remord.
Ses main se tendirent devant moi. L'une déplanta le couteau, et de l'autre, il saisit mon cou.

A l'instant où ses doigts touchèrent ma peau, une vague troublante remonta ma colonne vertébrale, suivie d'une onde glacée, venue avec la pression exercée sur mon cou.
"- on va s'amuser mon chéri" grogna l'homme d'une voix rauque, au fort accent russe. Il me souleva et du bout du bras, mes pieds effleurant à peine le sol, il me ramena à la cuisine, tandis que je me débattais et essayais d'arracher ses mains de mon cou.

Il me précipita contre l'îlot central et dans un ultime sursaut de volonté, je me mis à tâtonner sous la table. L'homme éclata d'un rire mauvais.
"- si tu cherches les couteaux à beurre que tu avais collé, je les ai tous rangés... Mais si tu veux jouer... On va jouer!" L'homme saisit mon bras et le tordit furieusement, tandis qu'il me baillonnait de l'autre main. Un cri aigu m'échappa.
"- où il est?"
"- quoi?!" Je ne comprenais pas ce qu'il me demandait. Ce n'est peut être pas Steeve qui me l'a envoyé finalement... L'homme raffermit sa prise et je sentis une tension anormale dans mon os. Il était sur le point de se rompre. "Réponds!"
"- par pitié, je ne sais pas ce que vous cherchez! Je suis juste une aide soignante... Je n'ai rien de valeur...
"- ttt .. tu es médecin mon coeur... je sais tout de toi, même la couleur de ta petite culotte aujourd'hui... ça fait des jours que je t'observe, ça fait des semaines que je suis sur ton dossier... ce que je veux, mon chéri, c'est un renseignement... Je ne fais pas de mal aux civils, sauf si ils s'interposent entre ma cible et moi..." Une larme solitaire glissa sur ma joue à cause de la douleur dans mon bras. L'homme sembla changer de stratégie et relâcha mon membre. Je me mis à frotter mon bras avec compulsion. J'étais coincée entre lui et le plan de travail. L'homme passa la main dans mes cheveux et les tira en arrière, me forçant à me cambrer.

"- mais qu'est ce que vous me voulez ..."
"- tu le sais très bien, sinon tu n'aurais pas changé de nom et tu ne serais pas venue te cacher dans cette banlieue minable mon petit..." En caressant ma joue d'une main "quelle peau douce... Dommage de la voir bientôt abimée..."
"- vous savez ce qu'il va me faire n'est ce pas... C'est le diable en personne... Il va me tuer!"
"- le diable c'est moi..." Sur ces mots, il me hissa sur le comptoir et me forca à me coucher.

Série : L'otage. Tome 1. sauver MiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant