04. Bonne femme

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J'abats mon verre de shooter avant de pousser une plainte de satisfaction quand la vodka brule mon larynx. Darryl me regarde, sourire aux lèvres.

— Quoi, demandé-je, contaminée par ce sourire qui m'avait manqué.

— Je suis content de voir que tu as toujours la même descente Riley, dit-il alors que ses yeux descendent sur les huit verres que je viens d'enfiler. C'est presque comme-ci tu n'étais jamais partie.

Je lui souris. Encore heureux. Je veux tout retrouver de ma vie d'avant maintenant que je ne suis plus enchaînée à mon trauma.

Et puis comme monsieur zéro alcool, zéro substance, zéro fun n'est pas là pour me confisquer mes verres, j'en profite et ce n'est certainement pas Darryl qui m'arrêtera.

Je pose ma main sur celle de Darryl alors qu'il remplit un autre verre pour moi pour attirer son attention.

— Alors ? Tu comptes me le dire quand ?

— Te dire quoi ? demande-t-il en remplissant un verre pour lui-même.

— Que Riley te plaît.

Il se crispe.

— Elle ne me plaît pas, tente-t-il.

— Darryl.

Il lève les sourcils, l'air paniqué.

— Comment tu as su ?

— Darryl, ça saute aux yeux. En réunion, tu passer ton temps à la fixer, ta voix devient plus grave quand tu lui parles, tes pupilles ont la taille de la Russie et tu viens juste de m'appeler Riley.

Il se rend compte de sa gaffe et soupire longuement.

Avec l'acquisition de Lust, un grand nombre de leurs employés ont déménagé dans nos locaux. Leurs représentantes ainsi que leurs assistants partagent désormais l'étage de direction avec nous. Riley Stuart fait partie des représentantes que j'ai pu rencontrer au moment de mon retour.

Je la connaissais déjà un peu. Lust représentait la concurrence, mais lors d'événements les interactions avec leurs employés se faisaient toujours dans le respect et étaient même très conviviales.

Elle me plaisait déjà beaucoup à l'époque, une grande oratrice qui parait-il dessinait également les design de Lust. Elle est depuis le pont entre la direction et la création. Son talent en affaire n'a d'égale que son sens du style.

Et clairement, elle a tapé dans l'œil de monsieur Allan ici présent.

— C'est si évident que ça ?

— Bah avec Borsha et Tristan on en parlait. Je pense que beaucoup d'autres l'ont remarqué. Il faut dire que tu n'es pas très distrait dans ton admiration.

Sa tête tombe sur la table et je ricane. Tous ceux qui passent suffisamment de temps avec moi prennent cette habitude pour exprimer leur désespoir.

— Ça dure depuis combien de temps ?

— Depuis qu'elle est venue, dès que j'ai posé les yeux sur elle, mon esprit a refusé de se détacher d'elle. Quand elle est là je ne regarde qu'elle, quand elle n'est pas là je pense à elle, je rêve d'elle, je me-

Il réalise ce qu'il allait dire et se tait en me souriant, me laissant deviner la suite.

— Wow, c'est du sérieux alors !

Il hoche la tête.

— Et elle ?

— Hm ?

— Elle pense quoi de toi elle ?

Satan est une femmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant