Lorsque Carlène revient en Caroline du Nord, elle ne reconnaît rien, ni personne, tout comme personne ne la reconnaît. L'adolescente va apprendre à redécouvrir les Outer Banks avec ses bons, mais aussi ses mauvais côtés.
Carlène avait décidé de vivr...
Carlène se réveille, son vieux chat roux ronronne face à elle, il la fixe de son seul et unique œil jaune. Elle se retourne dans son grand matelas :
- Oh, tu m'as fait peur, ronchonne-t-elle en apercevant son père assis, au bout de son lit.
- C'est un truc de famille.
- Qu'est-ce qui passe ? dit elle en baillant.
- C'est ce que je voulais te demander ?
Sa fille se redresse dépeignée, elle fronce les sourcils, inquiète.
- De quoi tu parles ?
- J'ai eu Susan au téléphone. Il y a eu des coups de feu hier soir, à la plage exacte où je suis venu te récupérer, trempé, gronde son père. Tu as quelque chose à me dire, Carlène ?
La jeune fille reste muette, Christopher se fâche rarement, mais elle sait lorsqu'il est déçu : il ne laisse rien passer.
- Tu n'as rien à dire, se répète-t-il. Je ne sais pas, peut-être que tu ne te plais pas ici ? Ou bien, te faire revenir maintenant était une mauvaise idée !?
- Non !
- Tu n'étais peut-être pas prête à rentrer à la maison, et tu veux me le faire comprendre ! s'emporte Christopher.
- Papa ! Arrête ! gronde Carlène tandis que son père quitte la pièce pour se calmer.
La jeune fille le suit en trébuchant dans ses couvertures, elle marche jusqu'à la chambre de son père, au bout du couloir. Monsieur Jones est assis sur son lit, le regard consterné. Carlène se déteste de le mettre dans cet état.
- Papa. . . Je, j'ai juste voulu aider un ami, je te le jure.
Son père la fixe, silencieux et en attente de plus de réponses, sa fille poursuit :
- Mon ami a perdu connaissance, il s'est évanoui au bord de l'eau, je ne pouvais rien faire d'autres. . . dit-elle en s'approchant de Christopher.
Carlène pose ses mains sur l'épaule de son père, elle a conscience de ne pas lui dire toute la vérité, mais son envie de protéger ses amis est plus forte qu'elle et l'adolescente ne désire pas inquiéter son père encore plus qu'elle ne le fait déjà :
- Après ce qu'il s'est passé avec ta mère. . . l'homme se tait, l'émotion bloque sa voix, il reprend : je ne sais pas ce que je ferais, s'il devait t'arriver quoi que ce soit, j'en mourrai Carlène.
- Je suis désolée Papa. . . Je suis heureuse d'être rentée à la maison, de pouvoir te voir tous les jours. Tu m'as tellement manqué et je ne veux pas repartir. Je serais plus prudente, c'est promis !
- Hors de question que tu me quittes. Je te fais confiance, ma fille, souffle-t-il en lui embrassant la main. Je sais que tu es responsable, mais des fois être responsable à ton âge ce n'est pas aussi évident qu'il n'y paraît.
- Papa ? chuchote Carlène.
- Hmm ?
- Est-ce que ça veut dire que tu vas encore me punir ?
Christopher sourit " irrécupérable " se dit-il amusé. Au moins, elle allait bien et malgré tout, de bonne humeur. Peut importe ce qui c'était passé sur cette plage, elle ne semblait pas affectée :
- Je vais y réfléchir, dit il en passant son bras autour de sa fille.
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