𝙼𝚒ł𝚘𝚜́𝚌́ | PLK

30.

« 𝙴𝚕𝚕𝚎 𝚊 𝚕𝚎 𝚟𝚎𝚗𝚝𝚛𝚎 𝚚𝚞𝚒 𝚍𝚊𝚗𝚜𝚎, 𝚍𝚎𝚜 𝚕𝚊𝚛𝚖𝚎𝚜 𝚍𝚊𝚗𝚜 𝚕𝚎𝚜 𝚢𝚎𝚞𝚡, 𝚞𝚗 𝚋𝚘𝚗𝚑𝚎𝚞𝚛 𝚒𝚖𝚖𝚎𝚗𝚜𝚎, 𝚞𝚗 𝚖𝚒𝚛𝚊𝚌𝚕𝚎 𝚍𝚎 𝙳𝚒𝚎𝚞, 𝚞𝚗 𝚙'𝚝𝚒𝚝 𝚋𝚘𝚞𝚝 𝚍𝚎 𝚗𝚘𝚞𝚜 𝚍𝚎𝚞𝚡, 𝚎𝚝 𝚎𝚕𝚕𝚎 𝚍𝚘𝚗𝚗𝚎 𝚕𝚊 𝚟𝚒𝚎. 𝚀𝚞𝚊𝚗𝚍 𝚕'𝚊𝚖𝚘𝚞𝚛 𝚏𝚊𝚒𝚝 𝚏𝚎𝚞, 𝚒𝚕 𝚢 𝚊 𝚞𝚗 𝚊𝚗𝚐𝚎 𝚚𝚞𝚒 𝚜'𝚒𝚗𝚟𝚒𝚝𝚎. »

Le mois de juillet était chaud, d'autant plus en Corse. La villa que Mathieu avait loué était superbe. Moderne à souhait, avec un jacuzzi et une piscine constamment chauffée à vingt-sept degrés. Ces vacances était un pur régal. Enzo était aux anges et profitait de son grand frère à fond. Jérôme passait ses journées à leur concocter de bon petits plats, aidé par Fanfan. Et Charlie, elle, n'avait le droit que de flâner à longueur de journée. Même la chienne, Rita, semblait être plus active qu'elle.

- J'suis enceinte, pas malade ! Ne cessait-elle de leur rabâcher dans le vent.

Elle était d'autant plus frustrée que la fatigue du premier trimestre avait laissé place à une énergie nouvelle. Elle avait clairement la patate, mais on lui répétait constamment de ménager sa monture. Et Mathieu n'aidait pas; dans un énième soucis de protection, il s'était rangé du côté de son père et de sa grand-mère.

L'ensemble des Pruski s'étaient regroupés à la piscine. Fanfan s'était installée sur un fauteuil, à l'abri du soleil, sous le préau accueillant la cuisine d'été. Jérôme et Enzo jouaient aux cartes sur la table de jardin. Mathieu et Charlie étaient installés sur un matelas gonflable flottant à la surface de l'eau. La jeune femme arborait fièrement ses rondeurs, enceinte de quatre mois, elle ne pouvait vraiment plus le cacher maintenant.

Les Pruski avaient été informés de la nouvelle une bonne quinzaine de jours après le départ de Mathieu pour la Suisse. Enzo avait littéralement sauté au plafond, avant de sauter au cou de son frère et de sa belle-sœur. Françoise avait été émue aux larmes, mais pudique comme elle l'était, elle ne les avait laissé couler qu'une fois seule. Son petit fils avait fait énormément de chemin et l'imaginer père l'avait bouffi d'orgueil. Jérôme lui avait fait une tape sur l'épaule avant de l'enlacer chaleureusement. A situation exceptionnelle, gestes exceptionnels. Les deux n'étaient pas des plus tactiles, alors les voir s'étreindre était remarquable. Piotr lui avait fait un clin d'œil complice, avec un sourire malicieux, avant de le serrer brièvement contre lui.

Leurs amis les plus proches avaient accueillis la nouvelle avec la même joie. Ceux de Clamart, du Panama ou encore de Panenka. Tous étaient sincèrement heureux pour le couple que formaient Mathieu et Charlie. Les paris étaient d'ailleurs lancés quant au sexe, au prénom et à l'identité des parrain-marraine. Les voyant tous favorables à cet heureux évènement, Mathieu se demanda pourquoi lui avait tant douté.

Seules Anita et Léna n'avaient pas encore été mises au parfum. Elles étaient depuis le début de l'été en Corse pour gérer les travaux qu'ils avaient entrepris sur le petit bout de terrain dont elle avait hérité après le décès d'un oncle. Mathieu n'avait pas voulu lui annoncer au téléphone, il aurait trouvé ça bâclé. Alors ils avaient organisé une rencontre dans les jours à venir. Mathieu ne craignait pas spécialement le jugement de sa mère, elle serait forcément ravie. Après tout, pour les uns comme pour les autres, ce bébé serait leur premier petit et arrière petit enfant. 

- Au fait, ils en ont dit quoi tes darons, Charlie? Demanda curieusement Jérôme.

- Un vrai mélodrame.