Chapitre 11 - Paon

517 23 37
                                    

Le parquet grince.
Pitié que personne ne se réveille.

Je suis sur la pointe des pieds marchant dans un long couloir menant à des escaliers qui descendent. Je ne vois absolument rien et comme un débile je n'ai pas pris de lampe ou de téléphone pour m'éclairer.

Je me remets à marcher et mes pieds se prennent dans un tapis, mon corps bascule en avant dans un élan que je n'arrive pas à retenir alors que ma main tente de s'agripper à une quelconque chose sur son passage.

Ce qui devait arriver arriva, je m'éclate par terre, tête la première. Je laisse échapper une plainte, je me suis défoncé le nez, mais ce n'est pas le pire, non.
Un cliquetis attire mon attention, ma tête tourne sur mon côté droit, et par l'embrasure de la porte je vois la lumière allumée. Quelqu'un vient de se réveiller.

Je pince mon nez qui pisse surment le sang et me releve, je n'ai pas envie d'avoir ce sentiment de honte, je ne sais pas le gérer.

Je me relève brusquement et me mets à m'arracher plus vite, je cavale dans les escaliers et quand j'arrive vers les dernières marches, j'entends la porte de chambre s'ouvrir.
Je continue mon chemin et je marche normalement vers le robinet  comme di je ne venais pas se tomber, comme si je n'avais pas mal au nez, comme si rien ne s'était passé.

Je cherche les verres mais je ne les trouve pas. Hier, en rentrant ici, la maison était plongée dans le calme. Ben m'a fait visiter les pièces principale avant de me désigner ma chambre, celle de l'invité.

En fouillant les placards j'entends des pas lents arrivaient.

- Ça va ? Entendis-je une voix que je reconnaîtrais parmis mille.

Une voix rauque grâce à la fatigue, t̶é̶r̶r̶i̶b̶l̶e̶m̶e̶n̶t̶ s̶é̶d̶u̶i̶s̶a̶n̶t̶, du coin de l'oeil je vois une petite lumière s'approcher.

L'inconnue me fait face et semble se figer, je n'aperçoit même pas sa silhouette car je suis en contre jour, aveuglé par la lampe de son téléphone qui m'éblouit.

Toujours avec ma main tenant mon nez, le sang coulant à flot sur mon pyjama, je détourne la tête pour échapper à cette lumière qui me pète les yeux.

Mais je n'ai pas besoin d'être devin pour savoir de qui il s'agit, Xærcy.

Le temps semble figé, il reste quelques secondes debout loin de moi avant de se décider à se mettre en marche pour me rejoindre. Le comptoir nous sépare, et quand il met son téléphone dans un des coins du meuble, je peux parfaitement voir son visage, ses cheveux en batailles et ses yeux marrons qui viennent d'être réveillés.

- Ça ne va pas, souligne-t-il.

Il plante son regard sombre dans le mien, et c'est tout.
Nous nous contemplons comme ça, durant une nanoseconde avant que son regard change dans une lueur indescriptible, du questionnement peut-être ? Non, ce n'est pas ça, je dirais que cette lueur se rapproche de la colère mais en plus faible, comme si il ne voulait pas que je sois ici.

Dommage pour lui, j'ai réussi à négocier toutes les vacances jusqu'à la reprise des cours.

- Qu'est-ce que tu fous là ? Crache-t-il dans un chuchotement.

- He bien... répondais-je sur le même ton, je vois que ma présence ne t'est pas agréable.

- Loin de là. Je répète, qu'est-ce que tu fous chez moi, Adams ?

Mise à part le fait qu'il ne connaisse toujours pas mon prénom, je lève un sourcil face à cette question. C'est impossible qu'il ne soit pas au courant du pourquoi du comment.

La plume de Paon Where stories live. Discover now