Chapitre 18 - Xærcy

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Il n'y avait que quelques gouttes sur mon pare-brise.
Le feu passe au rouge, je commence ralentir doucement alors qu'il n'y a plus personne sur les routes.

Il ne veut pas retourner à l'université et je ne pense pas qu'il soit prêt à faire la fête.

Je tourne ma tête pour voir son corps dormir paisiblement, alors que sa tête devait recevoir pleins de tourments il n'y a même pas moins de deux heures. Je remets en place la veste qui commençait à le découvrir, ma veste, et il prend une grande inspiration.

Je décide de me poser pas loin d'un champs. On est entouré d'arbres et de haies et il y a de la végétation de partout ; y'a sûrement pleins  de petites bêbêtes et pleins d'autres choses inconnues. Après avoir commencé à rouler je ne me suis plus arrêté, j'ai conduis... 2h je pense, on est en plein milieu de la nuit, il y a un vent glacial – que je ressens même en étant dans la voiture – et je ne suis qu'en chemise. Un frisson me gagne. On se gel vraiment le cul ici, mais je sors de la voiture en revérifiant bien qu'il soit couvert.

Je claque la porte et sans réfléchir je compose le numéro de Maydi qui me répond au bout de la deuxième sonnerie, évidemment bien défoncé.

— Putain meeec, me dit-il essoufflé, tu fous quoi boloss ? On t'attendais tous avec ton ami.                                                                   
— J'suis en forêt, je risque pas de me ramener de sitôt.

— Je sais que t'es un enfoiré, deux minutes toi, dit-il s'adressant sûrement à une de ses nouvelles conquêtes.

J'entends des froissements de tissues, signe qu'il change d'endroit.

— Maydi, je t'appelle juste pour que tu préviennes-

— Laysli elle suce trooooop bien, t'sais c'est la la pote à 'Lea, franchement si un jour tu veux prendre ton pied c'est avec elle que tu dois

Je le coupe directement avant qu'il ne puisse finir sa phrase :
— Je te rappelle que je suis avec Kaela ? J'ai pas le temps pour tes conneries daut juste que tu lui transmette un message. En plus jamais je ne la tromperais.

Il fredonne une chanson et rigole comme un teubé au bout du fil – me disant que je suis le plus gros des mythos et que je manque quelque chose – avec Paon ça ne comptait pas du tout cette nuit là, c'était juste un égarement mais je ne considère pas ça comme tromper.

C'est comme si Kaela embrassé une de ses amies bourrées, je m'en contre fous de ça je sais qu'elle m'aime à la folie – et moi aussi –... Cette nuit c'était vraiment que deux bouches qui se touchaient, un baiser amical.

— Bon tu veux que je lui dise quoi à ta nana ?

— Non enfaîte tu sais quoi tu me la passe au tel, je vais lui dire moi-même.

Je ne lui fais absolument pas confiance, il risque de me déformer des mots et ça va être chiant après.

— Mais gros j'suis en caleçon champignons ! Me dit-il, tu lui diras demain.

Sauf que je ne peux pas, hier – après cette fameuse nuit – on ne sait pas vue, elle a attendu et je lui ai posé un lapin. On était sencé se voir à la fête pour parler justement et rebelote je suis pas là.

— Maintenant, insistais-je.

— Tu préfères rester avec Paon que venir parler à Lélé, si ça c'est pas indigne mec, blague-t-il.

Voyant que je ne réponds pas il ronchonne, mais je je l'écoute plus que d'une oreille, mon regard croise un vert assombrit par le noir mais mit en valeur par la lune.
Il est épuisé, ça se voit dans ses traits, il regrette peut-être mais pour autant il ne détourne pas ses yeux des miens.

La plume de Paon Where stories live. Discover now