Chapitre soixante sept

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Si vous souffrez en essayant de tourner la page, souvenez-vous de la douleur que vous avez ressentie en vous accrochant.

Point de vue de Black.

Lana rayonne dans cette robe version Barbie moderne fuchsia en descendant timidement les nombreux escaliers qui mène au rez-de-chaussée. Nous ne trouvons plus aucunes joutes verbales sous le coude tant toute notre attention est portée sur cette femme aux longs cheveux bruns en cascade d'ondulations dans son dos. Ses hauts talons foulent le parquet en tournoyant un instant sur elle-même comme une gamine qui nous montre combien les volants bougent en faisant du vent. Bêtement nous la regardons faire en estimant la chance que nous avons de faire partie de la vie de ce rayon de soleil.

— La classe, tu es magnifique dans cette robe.

Lana sourit a sa mère qui vient la prendre dans ses bras. Elle a totalement raison, cette femme est exquise qu'importe ce qu'elle porte.

— Affirmatif et c'est moi le plus chanceux aujourd'hui. Murmurai-je en me penchant contre le lobe de son oreille. Il y a beaucoup de mecs dans ton bahut ?

— Beaucoup trop malheureusement pour toi. M'affirme-t-elle d'une voix traînante avant de se rendre devant la porte. Papa est au courant ?

Mary qui semble soucieuse frotte doucement ses bras sous un pull en laine. Même si elle ne me prête pas une place de choix dans la vie de Lana elle est tout de même plus rationnelle que son mari qui n'estime pas bon d'être là.

— Il pense que tu es avec Eddy alors dépêchez-vous avant qu'il ne rentre.

Une teinte d'amertume traîne dans sa voix a mon encontre en me faisant une leçon de morale silencieuse. Elle nous couvre parce qu'elle est au courant que Lana marque beaucoup d'importance a ce bal de promotion certainement tout comme elle a son âge. Mary est du genre chic même dans un vieux pyjama en soie.

— Je t'aime.

J'attends que Lana est le dos tourné pour faire une belle obscénité a cette garce qui blablate beaucoup trop pour le minimum qu'elle en fait. Bizarrement depuis que le père de famille a ressuscité d'un petit miracle, Mary redevient la bonne femme aimante et la mère modèle d'avant son accident.

— Je t'aime aussi.

Cette effusion soudaine entre la mère et la fille me donne un soudain haut-le-cœur en rejoignant rapidement la voiture. Lana s'installe a ma suite en m'indiquant la route a suivre jusqu'à son bahut de bourgeois où des nombreux souvenirs avec Aaron et Mia affluent dans ma tête. Finalement aucun diplôme en poche mais sans doute les plus beaux moments de mon existence.
Je me souviens encore de mon statut de « populaire » qui me colle encore même si je ne suis plus depuis longtemps dans ses lieux. Mes nombreux tatouages, ma qualification dans le basket comme meneur et les femmes qui gravitaient autour de moi comme des abeilles dans une ruche. J'aimais cette gloire même si j'en avais rien a faire de tout et tout le monde a ce moment-là.

— Je dois te faire une petite visite des lieux ? Me demande-t-elle fièrement en sortant de la voiture. Si oui le terrain de sport est mon préféré.

Je viens suivre son doigt dans la direction qu'elle m'indique et tout me ramène subitement a mon adolescence où rien n'avait plus d'importance que le football avec mes amis et le basket qui a mes yeux est encore une belle passion même si je ne pratique plus depuis longtemps.

— Allons-y maintenant.

Main dans la main nous rejoignons le magnifique terrain typiquement Américain qui surplombe la baie de Las Vegas. Une ambiance Teen Wolf avec la brume, certains élèves qui fête cette nuit de promotion à leur manière et beaucoup de supporters qui hurlent en chœurs pour un match amicale. Plus nous avançons jusqu'aux gradins et plus l'ambiance est a son paroxysme en faisant attention de ne pas se prendre une canette en plaine tronche.

— J'adore les soirs de matchs, ils organisent toujours une fête après une victoire.

— Et si ils perdent ?

Lana me regarde un petit sourire en coin en prenant un pot a pop-corn en libre service devant les tribunes.

— Ils fêtent ça tout de même en se donnant du courage pour les prochains.

A Las Vegas tout est signe de fête, alcools qui coule a flot et extravagance en tout genre. Tout est bon pour vivre sans se soucier de ce qui pourrait arriver le lendemain. Nous pouvons très bien être riche le temps d'une partie de poker puis ainsi dormir sous un pont la nuit suivante, il n'y a pas de demie-mesure.

— Tu jouais au football toi aussi ? Me demande-t-elle soudainement curieuse. J'ai toujours eu un penchant pour les professionnels du ballon.

Un petit sourire me parvient en la regardant faire mine de dribbler avec un ballon imaginaire. Ce qui me plaît chez cette femme c'est qu'elle s'adapte bien trop facilement a tout type de situation. Elle peut être merveilleusement belle dans une robe de princesse et tout de même être naturelle sans se soucier de son maquillage où des vêtements qu'elle porte.

— Je préfère largement une bonne partie de basket-ball.

Ses yeux s'illuminent soudainement en reposant son paquet de pop-corn sur une marche des gradins. Est-ce qu'elle s'imagine vraiment faire une partie maintenant ? A la façon dont elle me sourit malicieusement, j'opte pour un oui.

— Ça tombe bien mon père m'a donner beaucoup de tuyaux dans ce sport. Murmure-t-elle en enlaçant une main dans la mienne. Alors tu veux faire une petite partie ?

— Impossible que tu gagnes, je suis trop fort.

Nous rejoignons rapidement le gymnase où nous sommes totalement seuls. Lana semble souvent venir ici puisqu'elle est l'une des rares élèves a connaître l'endroit où se trouve les clefs. Je referme avec soin derrière moi en retrouvant mon phénomène sortant d'un vestiaire en maillot de basket et petit short.

— J'espère que mon bon vieux Blackounet ne m'en veut pas..

Je regarde le maillot qu'elle porte en remarquant tout de suite mon numéro avec le nom Kulling en gros derrière.

— Je le cherchais partout, où as-tu trouvé ça ?

— Dans un casier que tu n'as absolument pas vider apparemment. Minaude-t-elle en se hissant sur la pointe des pieds pour m'embrasser. Allez Kulling porte-moi chance.

Je remarque son soutien-gorge rouge sous mon maillot ressemblant a un filet de pêche et même comme ça elle est sexy. Mes mains descendent sur ses fesses en ayant soudainement plus envie d'une partie de basket mais plutôt d'une partie de sexe en folie dans ce terrain.

— Doucement mon mignon, seulement si tu gagnes. Me dit-elle malicieuse en reculant. Si moi je gagnes, j'ai le droit aussi a un souhait.

— Qu'est-ce que tu veux ?

Elle m'envoie un ballon que je rattrape aussitôt.

— Tu verras bien.

Black Kulling  { EN RÉÉCRITURE }Where stories live. Discover now