Chapitre 1 : Chica

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3h00 – Italie





Il pleut.

Je trouve ça très apaisant d'habitude, mais à cet instant, ça me rappelle juste à quel point la solitude m'enveloppe.

Ce sentiment d'être constamment seul est détestable.

Je ne suis pas du genre à aller vers les autres. Pour être tout à fait honnête, je ne veux pas être appréciée et encore moins être aimée si au final c'est pour être rejetée et de plus, je crois ne pas le mériter.

Enfin, c'est ce que mes proches se tuent à me faire comprendre.

Je sais que si ma mère me voyait à cet instant, elle serait sûrement heureuse de constater qu'elle a complètement raison à mon sujet.

J'imagine déjà son sourire large sur sa belle gueule d'ange, et ses yeux noisettes me regarder avec toute la satisfaction du monde au plaisir de voir ma vie s'écrouler autour de moi.

Elle aime se répéter depuis que mon père à quitter le foyer.




« Tu ne t'es jamais demandé pourquoi tu étais seule Teresa ? »

« Je suis certaine que tu as fait fuir ton père. »

« Comment tu peux encore rester en vie ? Finis-en pour de bons »




Je ris tout en essayant de contenir mes larmes.

Pour me donner plus de force, j'ouvre la deuxième bouteille contenant un fond d'alcool fort que j'ai volé dans la réserve de maman. Oui, la deuxième...

J'y prends plusieurs gorgées de ce liquide qui me brûle à son passage rendant la douleur de mon coeur presque secondaire.

Je suis consciente de mon état pitoyable, je tiens à peine debout mes vêtements sont trempés et mes longs cheveux que cette fois j'ai laissé naturelle, me collent au visage.

J'ai tellement envie d'hurler, mais, c'est comme si une boule de bowling empêchait ma voix de se libérer. Pourquoi ? Je l'ignore.

Ma tête se penche en arrière et mes paupières lourdes se ferment automatiquement.

Dans cette nuit glaciale, je laisse les larmes de mon corps couler sur mes joues engourdis.

Elles ne restent pas longtemps étant donné qu'elles se font vite chasser par la pluie violente.

J'expire un grand coup, un coup tellement nocif qu'il me fait même  perdre entièrement l'équilibre de mon corps et je m'écroule en sentant mes genoux percutent violemment l'herbe trempée.

Mes vêtements me collent à la peau et mon jogging gris est foutu à présent.

Je bois, je souffle, je pleure, je me gratte la peau jusqu'au sang, je souffre encore et toujours plus.




Je veux oublier. Tout.
Mais je n'y arrive pas



Me disant que je ne peux pas tomber plus bas que ça, je m'allonge entièrement et positionne la bouteille à côté de ma tête et trouve le courage d'ouvrir les yeux pour tomber nez à nez à l'astre de la nuit, éblouissante.

Quand j'étais enfant, j'aimais la regarder quand mes nuits n'étaient habitées que par des cauchemars.

Ma mère, ne voulait jamais me consoler alors, je m'asseyais devant ma fenêtre et expliquais en détail mon mauvais rêve ou mes peurs à l'astre.


TERESAWhere stories live. Discover now