Chapitre 31 : Douleur intérieure.

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TERESA

L'indifférence avec laquelle il agit me glace presque le cœur, mais j'agis exactement comme lui en essayant de persuader mon cerveau que rien de tout ça ne sait passer.

Adam avait dit que pour aller à Tijuana, cela devait prendre une journée entière, mais, avec la vitesse à laquelle cet homme roule, je pense qu'on en aura pour au moins quelques heures de route.

Ses mains qui maîtrisent le véhicule, me rappellent qu'ils maîtrisaient également l'art de faire monter la pression en moi.

Je vois qu'il commence à se fatiguer bien qu'à cette heure, la route est très dégagée et assez éclairée. Pas une seule voiture ne se fait entendre ni de signaux trahissant la présence de quoi que ce soit d'autre.

La vitesse qu'il exerce sur le véhicule me fait presque tourner de la tête alors que lui, semble être dans son élément.

Il en sourit presque.

Lorsqu'il traverse un pont, cela me rappelle la première fois qu'il a braqué une arme sur moi sans aucune gêne.

Je me souviens qu'il avait extrait l'arme de la boite à gants passagère le jour où c'est arrivé. Je me rappelle aussi de son corps s'avançant vers son point d'intérêt et j'étais loin de me douter de la suite.

Dans un geste soudain, j'ouvre la boite fasse à moi et sans surprise un glock règne sur ce lieu.

Je sens le regard d'Adam curieux sur ma personne, mais il ne dit rien malgré le fait que mes doigts s'approchent de plus en plus de l'arme.

Un sentiment de dégoût mélangé à de la curiosité malsaine me prend soudainement.

J'ai comme envie d'avoir cette merde dans la main.

Pourtant, je déteste ça.

- C'est un glock-19, lance le mercenaire sans quitter la route des yeux. Elle appartenait à un homme qui avait intégré la DEA. J'ai été chargé de me débarrasser de lui en faisant passer ça pour un suicide lorsque j'étais en voyage aux États-Unis avec Mendes. Explique-t- il. Le médecin légiste qui avait été corrompu à rédiger un rapport insistant sur une mort volontaire. Il a aussi pris en compte que la charge de travail de la victime était devenue beaucoup trop pesante dans sa vie. C'était un mensonge. Il fait une pause et termine : J'ai rencontré l'homme dans sa propre demeure, il semblait comblé. Il savait également qui j'étais et en comprenant que j'étais là pour lui, terrifié, l'homme a commencé à chercher son arme que j'avais déjà en ma possession. Enfin bref, je te passe les détails.

Mes yeux sur lui ne lui font rien.

Pas une seule fois il a tremblé, grimacé ou a tiré un air de dégoût sur son visage. Il a été monotone du début à la fin.

- L'arme à des atouts importants qu'un bon tireur ne peut ignorer. Elle fait partie des meilleurs pistolets semi-automatiques. Elle est fiable, robuste, précise et elle a une simplicité de mise en œuvre très utile. La taille de la poignée est modifiable grâce à des coques interchangeables pour ceux aux grandes mains, comme moi. Le loquet de charge peut aussi être changé à gauche ou à droite. C'est utile pour Andres qui est gaucher et qui devait toujours se servir de sa main droite pour tirer. L'arme à une capacité d'une quinzaine de coups.

Son regard s'est planté sur moi.

Électrique.

Ses yeux d'une noirceur fascinants sont électriques.

Je ne comprends pas pourquoi il me dit tout ça, mais je l'écoute quand même d'une oreille très attentive.

Il enchaîne :

TERESAWhere stories live. Discover now