23 novembre

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J'ai enterré Leo à la lisière de la forêt, sous un épais buisson de mûres. Il adorait ces fruits.

La terre était affreusement dure, déjà gelée. J'ai passé des heures à creuser la tombe, suant et haletant, mais ignorant la douleur qui m'envahissait à chaque fois que ma pelle heurtait le sol.

J'ai inhumé Leo avec quelques objets. Son pull favori, le roman qu'il lisait toujours, la pelote de laine avec laquelle il aimait taquiner Milo, le dernier puzzle que l'on a fait ensemble. Avant de refermer la tombe, j'ai essayé de prononcer un discours, en sa mémoire. Il le mérite.

Mais j'en ai été incapable. Un sanglot m'a échappé, ainsi que trois mots, que je n'ai cessé de répéter en boucle à chaque fois que je recouvrais le garçon d'une nouvelle poignée de terre.

je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime

Pourquoi ai-je encore le goût du mensonge sur les lèvres ?

HIRAETHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant