Le pari

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   Très tôt le matin, Arthur était venu me chercher chez moi. Mais comme je ne pouvais pas expliquer sa présence à mes parents, je lui avais dit de m'attendre à l'arrêt de bus au coin de la rue. De là, nous sommes allés au collège. J'espérais vraiment qu'il ne parlerait pas de sa tentative de fingering de la veille. Ça avait été quelque peu gênant, je ne voulais pas qu'il remue le couteau dans la plaie.

- Tu sais hier..., commença Arthur.
- Si c'est de ce à quoi je pense dont tu veux parler, s'il te plaît tais-toi. Ne t'en fais pas pour ça.
- D'accord.

    Arrivés à notre destination, il fit le tour pour venir m'ouvrir la portière. Un vrai gentleman, j'ai dit. Il prit ma main, la serra très fort et me sourit avant d'avancer. Les autres nous regardaient, je sentais littéralement les regards me déshabiller. Ma relation avec Arthur avait eu l'effet escompté et je ne m'en plaignais pas. Je marchais la tête haute et la poitrine bombée.  Rien ne me déstabiliserait. Rien sauf lui.
     Alors que je marchais la tête bien haute, je vis Diego devant son casier qui me regardait. Son regard en disait long, je n'avais pas besoin d'un dessin. C'était facile de ressentir le dégoût qu'il y'avait dans ses yeux, le mépris qui s'y cachait aussi. Quelques secondes et il détourna le regard, avec haine. Ça, ça m'avait déstabilisée. J'avais envie de demander à Arthur de me lâcher et me laisser avancer toute seule. Mais non. Je ne flancherai pas, je ne lui laisserai pas le plaisir de me faire douter de moi ou de me laisser avoir honte. Son avis ne devait pas être une source de remise en question.

    Je continuai donc à avancer, jusqu'à ma classe.

- Au revoir bébé, dit Arthur.
- On se voit à la cafétéria ?
- Non, on ne pourra pas déjeuner ensemble aujourd'hui. Voyons nous à la fin des cours plutôt, je te déposerai chez toi. 

    Il s'en alla et j'entrai en classe.
Peyton se rapprocha de moi. Dans toutes les classes, il y avait toujours une peste qui faisait super cliché, comme dans les films des années 2000. Chez nous, c'était Peyton. Depuis la sixième, nous étions dans la même classe et elle était la raison principale de la naissance de la liste. Elle avait toujours eu le chic pour se moquer de moi, de mon style vestimentaire, de ma virginité, de ma vie toute entière. Aujourd'hui, elle ne riait plus autant. D'ailleurs, elle était rouge. De colère ? De jalousie? Je n'en savais rien, mais je n'allais pas tardé à le découvrir.

- Alors la moche, je vois que tu te hisses au sommet. Tu t'attaques aux gros poissons.
- Oui, et ? Tu peux chercher tes poissons si tu veux, mais sans approcher ton hameçon du mien.
- Ça m'est égal que tu sois en couple ou pas, tu resteras toujours celle dont personne ne veut et celle avec qui personne ne veut coucher.
- Comment tu sais que d'ici la fin du mois je n'aurais pas couché avec Arthur ? lui demandai-je.
- Je parie 500 euros que lui aussi ne veut pas de toi, qu'il n'oserait même pas te déshabiller.
- Et moi je te parie le double que lui et moi on couchera ensemble d'ici la fin du mois.
- Je veux une preuve.
- Je t'en donnerai.

    Peyton s'en alla, avec un air assez déconfit mais de l'assurance quand même. Vous n'hallucinez pas, je venais vraiment de parier mille euros qu'Arthur aurait envie de coucher avec moi. C'était une assez forte somme, que je n'allais sûrement pas perdre parce que j'allais tout faire pour qu'il soit tellement excité qu'il ne puisse pas se contrôler.
    Une fois à la maison, je me suis enfermée dans ma chambre pour faire des recherches. « Comment exciter son copain? Comment le pousser à coucher avec vous ? Comment lui donner envie de ne plus vous lâcher? »
Cette fois, j'avais fait un pari et je comptais bien le gagner. Et pour se faire, tous les moyens étaient autorisés et tous les coups étaient permis.

Que la meilleure gagne Peyton.

𝐒𝐎𝐔𝐑 𝐁𝐈𝐓𝐂𝐇.💋 (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant