Capitaine...

Chapitre 9

Il fallait s'y attendre, n'importe qui de censé se poserait des questions sur le pourquoi du comment de son réveil sur une table d'auscultation. Mais cela allait être difficile pour Midoriya de tout expliquer alors qu'il ne pouvait ni bouger ni parler. Il dirigea lentement sa main vers son cœur, et tapota doucement dessus. Le capitaine sembla perplexe l'espace d'une seconde avant que son regard ne se dirige vers son épaule bandée. Il dévisagea de nouveau le paysan sans rien dire, puis il regarda la table en dessous du miroir.

"- Tu m'as soigné ?" Izuku cligna des yeux lentement, pour lui répondre affirmativement, ce que le capitaine comprit. De nouveau, les yeux vairons le sondèrent intensément dans le silence des plus pesants. Même les ronflements de l'équipage auraient été la bienvenue. "Tu sais pourtant ce que je suis, pourquoi m'avoir sauvé ?" Le paysan pointa la porte du doigt. "Qui me dit qu'il n'y a pas de danger pour moi derrière cette porte ?"

Ce fut à ce moment là qu'Izuku regrettait que les pirates ne se manifestent pas. Il pointa de nouveau la porte, et le capitaine semblait réfléchir à une manœuvre.

"- C'est toi qui va l'ouvrir." Il se décala légèrement de lui, mais l'éveillé lui tenait fermement l'épaule après avoir libéré sa bouche tout en gardant une pression sur son cou avec le scalpel. "On y va doucement."

Le trajet qu'il faisait en seulement quelques secondes semblait durer une éternité. Il posa doucement sa main sur la poignée et ouvrit cette fameuse porte, révélant au capitaine son équipage en train de se réveiller et sa mère qui préparait le petit-déjeuner. Si cette dernière semblait sur le point de pousser un hurlement de terreur en voyant son fils ainsi menacé, Katsuki la devança avec un calme olympien.

"- Au plaisir de vous voir enfin debout, capitaine. Mais avec tout le respect que je vous dois, ce n'est pas une manière de se comporter envers la personne qui vous a sauvé de la mort."

Il y eut pourtant un temps de réflexion avant qu'Izuku ne sente plus le scalpel le menacer. Il souffla de soulagement et il vit sa mère se diriger rapidement vers lui pour l'éloigner du capitaine. Elle vérifia sa nuque et toisa sévèrement l'homme qui avait osé menacer son fils.

"- Vous devriez avoir honte !" Tout le monde sembla choqué, sauf le concerné qui la regardait sans émotions. "Vous osez lever la main sur mon fils qui a passé des heures entières à vous soigner, et des jours entiers à vérifier votre état ! Vous devriez avoir honte de le menacer de la sorte !" Izuku sentit que leurs fins étaient proche et pria pour que cela se passe rapidement. Il crut entendre un rire étouffé dans son dos, mais il ne saurait pas dire de qui cela venait. D'un coup d'œil sur l'équipage et ces derniers semblaient amusés de la situation, ces pirates étaient vraiment étranges par moment. Il allait pour s'excuser du comportement de sa mère, mais le capitaine se courba en une révérence parfaite, les surprenant.

"- Veuillez m'excuser. Sans souvenirs précis de ce qui m'est arrivé, je ne voulais pas prendre le risque de faire confiance à la mauvaise personne. Merci pour les soins, ainsi que d'avoir veillé sur mon équipage."

Izuku crut que le temps s'était arrêté tellement il ne s'attendait pas à voir le capitaine, d'une bande de mercenaires, s'excuser de la sorte et les remercier. Quand il se releva, il le fixa de nouveau intensément et le paysan en éprouva une profonde gêne, si bien qu'il détourna le regard pour voir sa mère aussi choquée que lui quelques secondes avant. Il aurait dû se douter qu'avec un équipage aussi atypique, le capitaine le serait aussi.

Il était maintenant en train de faire l'inventaire de sa réserve, laissant l'équipage expliquer à leur capitaine ce qu'il s'était passé après qu'il se soit fait tirer dessus. Izuku savait qu'il s'était laissé surprendre par un soldat caché sous les cadavres, ce qui avait faillit lui coûter la vie s'il n'avait pas tiré en même temps. Le capitaine devait probablement ressentir de la honte pour s'être fait avoir de la sorte, mais qui pendant une bataille pouvait penser à toutes les manœuvres de son ennemi ? Il se concentra de nouveau sur sa tâche, tout en soufflant de stress.