_Demain dès l'aube_

17 0 0
                                    

Héloïse mit dans un frigo des échantillons de sang et enleva ses gants. Elle s'affala sur la seule chaise à proximité et se mit à fixer le plafond. Tout est blanc, excepté la lampe noire qui tache ce décor immaculé. Elle remontait son bras face à son visage pour examiner son poignet. Il y avait encore une marque bleutée. Belen l'avait vraiment serré fort. Ces bleus allaient rester encore un petit moment avant de totalement disparaître. Elle frissone.

Belen la détestait elle vraiment? La prenait elle vraiment pour une meurtrière? Elle était vraiment à deux doigts de la frapper, de la tuer, même, peut-être.

...Et alors? Belen est peut-être prête à tuer n'importe qui pour en finir. Elle l'avait en quelque sortes avoué, tout à l'heure. Pourquoi avoir accepté une fille si sensible pour gérer cette affaire? Presque tout le monde savait qu'à un moment où à un autre elle allait craquer. Ça crevait les yeux. On dirait qu'aucune personne réellement qualifiée n'a été envoyée ici. Peut-être qu'on ne pensait pas que ça irait aussi loin.

Peut être que ces personnes brillamment qualifiées sont occupées ailleurs. Rien de réellement intéressant ne se passe ici d'habitude: l'événement le plus dangereux qui soit arrivé ici ces dix dernières années était une troupe de jeunes alcoolisés qui avaient trouvé drôle de balancer des cocktails molkotov sur un muret en pleine nuit, parce que c'est à la fois un quartier malfamé et un quartier ou rien ne se passe. Le genre d'endroit où on ne veut pas habiter. Il n'y avait donc aucun intérêt à envoyer des gens compétents noyés par le travail résoudre une affaire que même des gens pas particulièrement intelligent résoudraient.

Maintenant tout le monde sait qu'ils se sont trompé, mais maintenant ceux sur place sont trop impliqués pour tout recommencer à zéro. S'ils jetaient l'éponge, personne ne serait payé, et ça voudrait dire que toute cette énergie dépensée, ces santés mentales bousillées n'auraient servis à rien. Et ça ils ne peuvent se le permettre. Chacun peut bien dire qu'il fera tout pour sortir, mais l'argent à une place aussi, une très grosse même, dans la raison de leur persévérance.

Héloïse se leva tant bien que mal et sorti de la pièce chercher Mr. Kouakou.
.
.
.
- Elle est passée où putain?

Belen entra dans la salle de repos des enquêteurs. Héloïse et Mr. Kouakou la regardaient, surpris. Heloïse ne disait rien, elle fixait son amie. Mr. Kouakou pris la parole le premier.

-Vous chercher qui?

-Isaure Godot. Une brune avec les cheveux au carré. Vous savez où elle est?

Mr. Kouakou semblait réfléchir. Tandis qu'Héloïse fit signe que non, elle ne l'avait pas vue, l'assistant répondit:

-Elle est pas dans la buanderie?

Belen regardait le pseudo détective d'un air étonné.

-Pourquoi serait elle là bas? Je ne pense même pas que ce soit autorisé.

-Hier je l'ai entendue dire à une de ses amies qu'elle y allait de temps en temps parce qu'il y fait plus frais. Oui c'est interdit, mais on ne surveille plus vraiment ce genre d'endroit en ce moment. Il n'y a rien de réellement dangereux, sauf pour un petit enfant de moin de huit ans. Alors non, ce n'est pas compliqué d'y accéder. En plus, je l'ai vue descendre au rez-de-chaussé quand je suis monté ici.

-Vous connaissez son visage, à Isaure?

-Il était sur une des feuille d'appel que j'ai apprise par cœur en arrivant ici.

-...Je vais voir tout de suite. Merci. Au revoir.

Elle sorti rapidement de la pièce. Elle dévalait les escaliers, traversa le rez-de-chaussé et descendit à la buanderie. Les machines tournantes rendaient presque inaudible n'importe quel bruit venant de l'extérieur. Elle alluma une pauvre lampe à huile qui fait un très mauvais travail en guise d'éclairage. Il y avait plein de choses par terre, des cartons, des sacs poubelle vides, des bouteilles brisées, et... Qu'est-ce que c'est?

Au premier abord, on ne voit qu'un tas de tissus, rien de traumatisant. Mais les t'as de vêtements n'ont pas de mains.
En repoussant les cartons qui entourait le corps inerte, Belen découvrit le visage d'Isaure. Son cou, peint de rouge par le sang, n'avait pas été tranché complètement, sa tête étant toujours relié au corps, mais seulement coupé à l'aide d'une arme blanche. Elle retint son souffle un instant, avant de sortir de la buanderie.

_Demain dès l'aube_Où les histoires vivent. Découvrez maintenant