La perle rare

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Attention, ce chapitre comporte du contenu sexuel sensible, si vous ne vous sentez pas à l'aise pour lire, ne vous forcez pas et n'hésitez pas à sauter les paragraphes.

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Kazutora courut de longues minutes dehors. Il avait perdu son souffle et ses pieds découverts s'écorchaient sur le sol irrégulier. Il fut rapidement obligé de passer à une marche rapide pour respirer et retrouver quelques forces, mais il fit de son mieux pour ne pas ralentir sa cadence et continua sa marche. Son corps le brûlait de froid et de chaud, comme si des flocons de neige tombaient sur d'ardentes braises, il frissonnait et transpirait, sa tête tournait, et des larmes glacées continuaient de couler sur ses joues. Il avait du mal à respirer et à voir, mais il connaissait le chemin qu'il faisait par cœur. Son corps le guidait de lui-même et il pourrait faire le chemin les yeux fermés.
Après un interminable moment de marche, Kazutora arriva enfin sur des terres qu'il reconnu aussitôt. Il reprit sa course effrénée et se précipita vers la porte de la demeure pour y frapper à grands coups. Les lumières de la bâtisse s'allumèrent aussitôt et des pas se firent entendre derrière la porte.
La porte s'ouvrît enfin et une femme de chambre apparut, elle ouvrit la bouche pour parler, mais se ravisa lorsqu'elle vit l'apparence de Kazutora et le dévisagea de haut en bas.
— Je veux voir Keisuke, déclara Kazutora en ignorant son lourd regard sur le bas de son corps.
— Je... Monsieur Baji ne peut pas vous recevoir, dit la femme de chambre.
— Et pourquoi ?
— Il n'a pas besoin de vos services, et il est déjà fiancé. Allez importuner d'autres familles.
— Mes services, répéta Kazutora d'une voix essoufflée.
— Oui, et vous feriez mieux de vous rhabiller, vous devriez avoir honte, dit la femme en continuant de le fixer de haut en bas.
— Vous devriez avoir honte de ne pas vous gêner pour me regarder. Je ne viens pas vendre mes services, je veux juste parler à Keisuke, répliqua le jeune homme avec agacement.
— Je ne peux pas faire entrer quelqu'un comme vous. Que lui voulez-vous ?
— Ça ne vous regarde pas. Je ne demande qu'à le voir quelques minutes.
— Si je vous fais entrer, vous me devrez quelque chose en échange.
— Pardon ?
La femme de chambre lui fit un sourire entendu. Elle referma soigneusement la porte derrière lui, puis elle s'avança vers le jeune homme.
   — Une nuit sera suffisant.
   — Je ne travaille pas en ce moment, dit Kazutora.
   — Une nuit ce n'est pas long. Vous pourrez voir qui vous voulez après.
   — Vous êtes sérieuse ?
   — Ai-je l'air de plaisanter ?
   Kazutora dévisagea la femme de chambre longuement. Il se recula lentement, prêt à faire volte-face et à disparaître sans laisser aucune trace, mais d'autres pas retentirent soudain dans le couloir de la maison et Kazutora vit une chevelure noire voler derrière la femme.
— Que se passe-t-il, demanda Keisuke en s'approchant d'eux.
— On demande à vous voir, dit la femme de chambre en retrouvant un visage neutre.
Elle se décala sur le côté et Keisuke apparut alors devant Kazutora. Les deux jeunes hommes se dévisagèrent en silence, à la fois surpris, bouleversés, et complètement perdus. De nouvelles larmes envahirent les yeux de Kazutora et brouillèrent sa vue, ses lèvres tremblaient et il ne savait soudain plus quoi dire. Il ne savait même pas ce qu'il était venu faire ici, puisqu'il voulait justement fuir Keisuke.
Le jeune homme ouvrit la bouche et lança un regard bouleversé à son ancien ami.
— Je suis de retour, murmura-t-il sans savoir quoi dire d'autre.
— Je sais, dit Keisuke d'une voix tremblante.
Il s'avança et prit avec force le jeune homme contre lui, l'étouffant presque contre lui. Kazutora lui rendit son étreinte après un moment d'hésitation, et dans qu'il ne sache pourquoi, il fondit en larmes dans ses bras. Peut-être était-ce le bouleversement soudain de le revoir, ou le fait de prendre soudain conscience de sa réalité déplorable.
Keisuke l'enlaçait comme s'ils ne s'étaient jamais quittés, comme s'ils étaient toujours restés ensemble et que rien n'avait changé entre eux. Il avait la même façon de le tenir contre lui comme si ses bras le protégeaient de tous les dangers, comme s'il était en sécurité avec lui et que plus rien ne pouvait lui arriver. Il l'étreignait avec le même amour que lorsqu'ils étaient enfants. Ses bras le tenaient avec force, l'une de ses mains était plongée dans ses cheveux et maintenait sa tête dans le creux de son cou en le caressant doucement, et sa tête était posée contre la sienne.
Kazutora ne parvenait plus à s'arrêter de pleurer, toutes les larmes qu'il avait retenues et accumulées refaisaient surface d'un coup, elles dévalaient ses joues en les brûlant et ne voulaient plus disparaître. Il tremblait de tout son corps, mais Keisuke continuait de le tenir contre lui. Il le berçait avec douceur, dans son silence des mots semblaient résonner, comme s'il rassurait Kazutora et lui disait que tout allait bien se passer maintenant. Comme si Keisuke savait déjà tout, qu'il savait ce qu'il traversait, et qu'il allait prendre soin de lui à présent.
Il avait aussi réussi à reculer en tirant Kazutora à l'intérieur de la bâtisse pour fermer la porte, et envelopper le jeune homme dans la chaleur de sa maison.
   — J'ai besoin de toi, murmura Kazutora d'une voix étouffée.
   — Je suis là pour toi.... Tu es gelé, murmura Keisuke en le serrant un peu plus fort.
— Je n'ai pas pris le temps de me vêtir, dit Kazutora en reniflant. Désolé, ça ne se fait pas de me présenter ainsi... Je suis presque nu...
— Cela ne me dérange pas, dit Keisuke en écartant légèrement sa tête pour lui sourire. Tiens.
Il retira le kimono qu'il portait et le déposa sur les épaules du jeune homme.
— Et vous je vous interdis de le regarder, dit Keisuke à l'adresse de sa femme de chambre. Et si vous le voyez sur le pas de la porte, faites-le immédiatement entrer, malheureuse.
— Désolée...
— Ce n'est pas grave, ça n'aurait pas été prudent de me faire entrer alors que vous ne me connaissiez pas... J'espère que je ne te dérange pas trop au moins ?
— Tu ne me déranges jamais, dit Keisuke en essuyant doucement ses joues. Tu dois être épuisé, viens.
Kazutora le laissa lui prendre la main et Keisuke le conduisit à l'étage de sa demeure, avant de le faire aller dans sa chambre. Il lui donna des vêtements chauds, et opaque surtout, et Kazutora se changea devant lui sans ressentir de gêne, en lui donnant son kimono.
— Tu n'as pas eu de problème en venant, s'inquiéta Keisuke en inspectant le tissu transparent de son vêtement.
— Non, personne n'a dû faire attention à moi. Keisuke je ne sais pas attacher ce kimono...
   Keisuke jeta son kimono sur une chaise d'un geste négligé et vint aussitôt l'aider. Il le tourna délicatement vers lui, puis commença à nouer son kimono à l'aide d'un ruban qu'il enroula plusieurs fois autour de sa taille.
   Kazutora le laissa faire sans savoir quoi dire, et le regarda l'habiller alors que ses larmes séchaient sur ses joues.
   — Keisuke je... Si je suis revenu c'est...
— Tu n'es pas obligé de me le dire, rassura Keisuke en souriant. Ou alors fais-le demain, tu as l'air boulversé, tu as besoin de repos. Veux-tu que l'on reste ensemble, comme nous le faisions avant ?
Keisuke monta dans son lit et s'installa. Kazutora hésita un instant. En venant ici, il n'avait rien en tête, il ne savait pas vraiment ce qu'il venait faire ici, et il ne savait pas si c'était une bonne idée. Mais il ne voulait plus repartir, maintenant qu'il avait retrouvé Keisuke, il se sentait vraiment soulagé, et tellement bien. Il voulait rester ici, il ne risquait rien auprès de son ancien ami.
Kazutora s'avança alors et grimpa à son tour dans le lit. Il se glissa timidement sous la couette chaude, et les deux jeunes hommes s'allongèrent l'un contre l'autre.
— Depuis quand es-tu de retour, demanda Keisuke en éteignant des chandelles.
— Ce matin. C'est Rindo qui m'a demandé de venir.
— Ta mère aussi est ici ?
— Non... Elle est morte il y a quelques mois.
— Oh Kazutora... c'est horrible, je suis désolé...
— Non ça ne l'est pas. C'est le cycle de la vie, et elle est mieux ainsi, elle était très malade.
— Alors tu vis seul ?
— Je ne suis jamais seul, ma présence est très désirée...
Keisuke ne répondit pas, et Kazutora était sûr qu'il avait déjà tout compris. Il n'osait même pas le regarder dans les yeux tellement il avait honte, son regard était rivé sur le plafond.
— Tu veux dire...
   — Je me prostitue pour gagner ma vie.
   — C'est pour cela que tu portais ce vêtements ?
— On me paye pour me vêtir ainsi. Tout ce que je possède m'a été offert pratiquement, coupa Kazutora sans le regarder.
— Je peux te donner de l'argent.
— C'est hors de question. J'accepte déjà l'argent de Rindo, je ne peux pas en accepter plus.
— J'en ai envie ! Je veux t'aider et cela par tous les moyens possibles !
— Non, je refuse, dit Kazutora d'un ton catégorique.
— Alors je t'offrirais d'autres toilettes. Si tu ne me laisses pas te couvrir d'or, je te couvrirais de tissu, déclara Keisuke avec tendresse.
Kazutora ne sût pas quoi répondre, il releva les yeux et regarda son ami, ses joues se colorant légèrement.
— ... Même si tu es très beau nu, ne put s'empêcher d'ajouter Keisuke d'un air taquin. Ton corps s'est... très bien développé.
— Heureusement que je suis beau, sinon je serais mort de pauvreté il y a longtemps, répliqua Kazutora. Enfin, je ne dirais pas que je suis beau, je suis bien proportionné, plutôt. Et lorsqu'on m'offre des bijoux et que je les porte, je deviens un peu plus attirant, mais je ne suis pas beau. C'est mon corps qui l'est.
— Ton visage fait parti de ton corps. Tu es beau dans ton entièreté, pas juste dans tes proportions et ton intimité. Je suis fier de ce que tu es devenu, murmura Keisuke en l'attirant contre lui pour qu'il pose sa tête sur sa poitrine.
— Vraiment ? Tu es fier que je sois devenu un objet, demanda cyniquement Kazutora.
— Je suis fier que tu n'aies pas lâcher prise et que tu te battes chaque jour. Je devine à quel point cela doit être dur, et je vois à quel point tu as changé. Alors je suis fier de ton courage, et je ne te juge pas du tout. Ton travail n'a aucune importance, assura son ami en déposant un baiser sur le sommet de sa tête.
Kazutora ne répondit pas tout de suite, et leva les yeux vers son ancien ami.
— Tu me parles et tu me tutoies comme si je n'étais jamais parti...
— Cela te dérange ?
— Non mais... nous sommes encore amis ?
— Bien sûr que nous le sommes Kazutora ! Mille ans pourraient nous séparer, nous serions toujours amis. Tu as ta place dans mon cœur, et tu ne l'as jamais quitté. M'as-tu oublié durant tout ce temps ?!
— Non enfin ! Tu es la seule personne à qui je tiens, avec Rindo, et Seishu et Ran que j'apprécie beaucoup. Mais je ne peux pas t'oublier.
— Parfait alors. Et combien de temps vas-tu rester ?
— Pas longtemps, je repartirai le plus tôt possible.
— Oh... Veux-tu loger chez moi ?!
— Je vis déjà chez Rindo, et je ne veux pas te déranger, murmura Kazutora avec gêne. Et puis tu as déjà quelqu'un...
— Une fiancée, précisa Keisuke. Et heureusement elle ne vit pas ici. Je fais ce que je désire et il en est de même pour elle, c'est un accord très bien fait. Ne t'en fais pas, je peux dormir et vivre avec qui je souhaite, et ce n'est sûrement pas elle qui m'en empêcherait.
— Je voulais dire... tu as un amant, dit Kazutora en faisant passer son doigt sur la douce couverture qui couvrait le lit.
— Oh mais ce n'est rien ! Tout le monde a des amants.
— Des amants ?!
— Pourquoi se contenter d'une personne lorsque l'on peut en avoir d'autres, dit Keisuke en haussant les épaules. Le plaisir est roi ici, la coutume est d'avoir plusieurs amants.
— Je ne pense pas que Rindo ait plusieurs amants.
— Seuls les plus amoureux n'ont qu'un amant. Mais même si nous en avons plusieurs, nous avons tous un préféré, celui que nous chérissons particulièrement.
— Vraiment ?
— Oui. Manjiro préfère de loin son amant qui est le mari de sa sœur, Ken, par exemple. Oh Hajime lui n'a d'yeux que pour Seishu, c'est l'une des exceptions, raconta Keisuke en enroulant une mèche de cheveux du jeune homme autour de son doigt. Bon, Shuji n'a pas d'amante car il se trouve trop parfait pour des femmes sans intérêt, mais il ne compte pas. Je dois avouer que j'aime bien mon ami Chifuyu, mais je ne pense pas qu'il soit mon préféré pour autant. J'aime bien Ryusei aussi, c'est un bon amant...
— Tu n'as pas encore fait ton choix, constata Kazutora. Peut-être que tu n'as pas encore trouver ta perle rare ?
Tu es ma perle rare, s'écria Keisuke en se redressant vivement, faisant tomber Kazutora sur ses draps. Mais tu es parti et je n'arrive plus à m'attacher !
— Oh euh...
— En tout cas, ai-je rêvé où tu viens de confirmer les rumeurs qui courent, demanda Keisuke d'un air malicieux.
— Les rumeurs ?
— Selon lesquelles Rindo aurait un amant ! Elles circulent dans tout le royaume !
Kazutora se releva d'un coup et jeta un regard perçant à son ami. Des rumeurs circulaient sur Rindo ?! C'était une très mauvaise nouvelle, c'était exactement ce qu'il fallait éviter ! Si jamais cela remontait jusqu'aux oreilles de Takeomi, Rindo et Haruchiyo auraient de terribles problèmes, sans parler de Senju qui serait complètement déshonorée...
— Dis-m'en plus.
— Un valet aurait surpris Rindo nu dans la bibliothèque, allongé sur une table d'étude avec un homme devant lui dont le kimono était ouvert. Il était en train de lui offrir une petite visite apparemment, et Rindo avait même les mains liées, raconta Keisuke avec excitation. Tout le monde est au courant.
— T-Tout le monde ?! Vous répandez des rumeurs sur l'intimité de votre futur roi ?! Non mais vous n'avez pas honte ?!
— Je n'y suis pour rien, se défendit Keisuke en perdant contenance.
— Si tu répètes cela, tu participes à la rumeur !
   — J-je suis désolé...
   — Mais quel imbécile ! Oh seigneur, il faut que je rentre au palais, dit précipitamment Kazutora en sortant du lit.
— Ah non !
Keisuke attrapa le poignet du jeune homme et le tira en arrière pour le faire revenir dans son lit, et le força à retourner sous sa couette.
— Cela peut attendre demain, pour l'instant tu dois rester ici. Rindo a déjà assez profité de toi, c'est à mon tour, dit-il en le serrant contre lui.
— Sérieusement, s'indigna Kazutora. Mais l'heure est grave !
— Oui, l'heure est grave. Nous ne nous sommes pas vus depuis douze ans et tu veux encore partir ?!
— Mais je... Et bien viens avec moi si tu ne veux pas que l'on soit séparés !
— Je veux d'abord coucher avec toi.
Kazutora rougit violemment et écarquilla les yeux.
— Keisuke... dans le langage vulgaire, le terme coucher à plutôt une connotation sexuelle...
— Oh désolé ! Non je voulais juste dire dormir ! Je ne me permettrais pas de te demander cela dès le premier soir.
— Pardon, s'écria Kazutora d'une voix aiguë.
— Allez, dormons, dit Keisuke en souriant.
Il déposa un baiser sur la joue du jeune homme, puis il éteignit les dernières chandelles allumées et s'allongea dans le lit, laissant la pénombre envahir la pièce.
Kazutora resta assis, à fixer l'invisible un moment, déconcerté par ce qu'il venait de se passer. Est-ce que son ami essayait de lui faire passer un message ?
— ... Mais qu'est-ce que tu voulais dire par « dès le premier soir », demanda le jeune homme avec prudence.
— Je veux dire que nous devons coucher.
— Dans quel sens du terme ?
— Le premier.
— Et quel est le premier ?
   — Comme tu en as envie, c'est toi qui décide.
   — Tu joues sur les mots. Keisuke, sais-tu que je suis sûrement porteur de maladie ?
— Je le suis sûrement aussi vu mes nombreux partenaires, qui eux-mêmes doivent avoir de nombreux partenaires. Et pour toi j'accepte toutes les maladies.
— Oh...
Kazutora se résigna et finit par s'allonger près de son ami. Il sentait sa présence tout près de lui, comme si Keisuke était collé à son corps et qu'il le fixait, les yeux brillants dans la nuit.
   — Puis-je te prendre contre moi, demanda Keisuke.
   — Tu n'as pas besoin de me le demander tu sais.
   — Je ne veux pas te mettre mal à l'aise, et je te demanderais toujours ta permission.
   — Comme tu le désires. En tout cas, j'accepte que tu me prennes contre toi.
   Satisfait, Keisuke se rapprocha davantage de lui et l'entoura de ses bras pour le serrer avec douceur. Un silence étrange s'installa quelques secondes, jusqu'à ce que Kazutora s'exclame :
— Suis-je en train de rêver ou tu cherches à me séduire ?!
— Je t'ai toujours courtisé Kazutora, répliqua innocemment son ami.
— Oh oui bien sûr, à sept ans tu m'offrais des bouquets de fleurs pour demander ma main, ce qui te valait des coups de bâtons de la part de ta mère.
— J'ai enduré tant de souffrance pour toi...
— Je me ferais une joie de dire à tous tes amants que tu prends un malin plaisir à me taquiner.
— Fais-le, ils n'accorderont aucune importance à cela.
— Alors je le dirais à ta mère et ton gouverneur, cela t'apprendras à me faire des avances.
— Tu as un cœur de pierre Kazutora... Je t'ai toujours regardé comme un ange, mais tu n'es en fait qu'un petit satyre, soupira Keisuke avec déception.
— Je ne suis pas un satyre, je suis ton satyre, renchérit Kazutora avec amusement. Je suis sur cette terre pour te causer tous les malheurs possibles, ma vie n'a de sens qu'en te persécutant.
— Fort heureusement, tu es aussi mon ange, dit Keisuke d'un ton soulagé. Si le malheur vient de toi, je l'accepte, et l'enfer que tu me causeras ne peut être qu'un paradis, puisqu'il vient de toi.
— C'est beau ce que tu dis, dit le jeune homme en tournant la tête vers son ami.
— Je suis poète à mes heures perdues.
— Quel talent tu as, tu devrais faire carrière.
— J'y songe, mais je ne pouvais pas puisque ma muse était introuvable.
— Ta muse est de retour alors profites-en, déclara Kazutora en souriant.
— J'y compte bien, surtout que ma muse est réellement devenu divine.
— ... Mais donc je ne rêvais pas, tu es bien en train de me séduire !
— Bonne nuit Kazutora !

ÉpistolaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant