Jeu de hasard

Retour en France

Lundi matin, j'avais déjà reçu un jour de repos supplémentaire de mon patron ou mon amant. Je ne sais plus quand il est mon patron et quand il ne l'est pas. On baise, il est le patron, on travaille il est également le patron.
Je dormais quand j'ai reçu une notification de ma boite mail m'informant que le poste auquel j'avais postulé, mon dossier les avait intéressés et que je pourrai travailler dans les semaines à venir.
Il me suffit de renouveler mon visa, j'avais déjà le passeport.

Le matin après le petit déjeuner, je fis part à mes parents de la nouvelle;

Moi: père et mère, je pars pour ma France!

Maman: comme si la France est ton salon, tu pars et tu viens comme tu veux!

Père: expliques nous au mieux!

Moi: j'avais déposé mes dossiers dans une boîte de la place et ce matin j'ai reçu un courrier de leur part pour venir travailler!

Père: mais c'est formidable, très formidable. Je ne trouve aucun inconvénient à ce que tu partes. Cependant je t'invite à bien réfléchir pour prendre une bonne décision.

Maman: je m'oppose farouchement à cette décision de laisser ma fille aller vivre avec ces blancs qui n'ont aucun respect pour nous. Laisser ma fille c'est laisser toutes les valeurs qu'on lui avait inculqué dès son bas âge, cette idée ne m'enchante guère.

Père: on n'est pas à l'époque de MENELIK qui s'est opposé farouchement aux italiens. C'est une opportunité pour ta fille, notre fille d'asseoir sa passion. Elle va s'épanouir sans doute. Autant l'homme est un animal politique autant on ne peut lutter pour certains changements. Que ta fille soit ici ou ailleurs. Le mieux est de prier pour elle, l'inonder avec ta bénédiction.

Papa se retourna vers moi: ma fille j'appellerai ton oncle pour qu'il veille sur toi!

Moi: merci papa!

C'était la raison pour laquelle j'étais parti au boulot et présenter ma démission quand Pam était dans le bureau avec Paul.

- je suis venu présenter ma démission, dis-je à voix haute

- ce n'est pas ce que tu penses, Paul essayait de se justifier.

- je sais dis-je de manière calme. Je connais le venin que renferme cette femme. C'est mon amie mais j'ai toujours su qu'il a un faible pour toi.

- pourquoi donc démissionner, je te veux dans l'entreprise.

- laisses la partir, dis Pam

- toi tu la fermes et sors de mon bureau (Paul à Pam)

Je me retrouvais seul avec Paul. Je voulais m'en aller non pas pour le travail uniquement mais j'aimerais être proche de Thomas. D'une simple banalité, je m'étais laissée aller, je n'arrivais plus à contrôler tout ce qui est intérieur, je n'avais plus la force de résister. À un instant, j'avais voulu tout arrêter et me concentrer sur Paul.

- dis moi pourquoi tu veux démissionner? Je te harcèle ou tu ne te plais pas ici!

- je pars en France !

- encore? Cette fois c'est le jeu ou vacances!

- je pars pour m'y installer définitivement.

- attends, expliques moi au mieux.

- Paul, j'ai trouvé un job là bas et l'obligation m'incombe d'y aller!

- tu n'es pas obligée Anne, tu n'es pas obligée. Je peux en plus du double de leur salaire subvenir à tes besoins mêmes les plus inutiles. Anne, je te propose l'amour comme bail et pour cet amour je me battrai toute ma vie et avec tout ce que j'ai. Si c'est la France qui te plaît comme pays, on pourra vivre là bas. Je peux louer tout un appartement. Ne me prives pas de ton parfum, ne me prives pas de ton sourire et de ta magnifique démarche. Je ne peux pas concevoir que tu me quittes encore.

- tu ne peux pas comprendre Paul!

- mais j'ai tout le temps, expliques-moi pour que je comprenne. Je ne peux accepter ta démission. Regardes je t'aime.

Je n'aime que moi, j'ai toujours eu de l'affection pour moi et je me bats pour un amour quasi-impossible.

-Je dois partir, voilà ma lettre de démission.

- une lettre que je ne peux accepter.

Paul:

De tous les échecs que j'ai eu, laisser partir Anne fut le plus grand échec. Elle était comme une veine qui permettait à mon sang de bien circuler. Enfin de compte, elle veut quoi?

Toutes les filles de Maroua se tuerait pour m'avoir sauf elle bien évidemment. Je ne la comprenais plus depuis son retour de France. Tantôt droit, tantôt gauche. Tout ce que je dis est comme un affront pour elle. Si je vais insister je risque de la perdre à jamais!

Moi: Anne, ce qui serait génial. Je viendrai te voir de temps à autres c'est pourquoi j'ai loué un appartement pour toi.

Elle: tu me prends pour une pute quand tes désirs te viennent tu vas venir les assouvir chez moi! C'est pourquoi tu loues un appartement pour ta bitch que je suis.

Moi: Anne ! Je ne te comprend plus. Tu es pile ou face?

À suivre!