Chapitre 7

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En ce lundi 1er novembre, nous pouvons profiter de la matinée pour récupérer de notre soirée. Pas de réveil à programmer, pas de recherches à mener, pas de contraintes à l'horizon. Je suis le premier à ouvrir les yeux et m'accommode à la pénombre en me remémorant les événements de la veille. Une soirée qui ne restera pas dans les annales, mais qui aura servi de prétexte pour dormir chez Ismaël. D'ailleurs, celui-ci dort encore profondément. Il semble apaisé, comme au milieu d'un rêve.

Je ne sais pas comment m'occuper en attendant son réveil. Mon sexe est douloureux d'excitation, comme si la tension m'enivrait. Une atmosphère curieuse flotte dans la pièce, légèrement épicée d'une odeur de transpiration d'homme et d'urine. Ce drap qui nous sépare, il n'est pas fait de béton. Je pourrais le soulever juste un instant, pour voir si... sa couche est... mouillée.

Pris d'un courage que je dois reconnaître peu ordinaire me concernant, je me laisse tenter et tire doucement. Soudain, l'odeur d'homme devient beaucoup plus prononcée et envahit la pièce. Sa source ne pouvait être que sa couche. Celle-ci n'avait plus rien d'immaculée. D'une couleur détrempée oscillant vers le jaunâtre, l'épais sous-vêtement de mon camarade de classe m'apparaît tel celui d'un bambin dont je vérifierais l'état de sa couche. Je me demande si celle-ci est toujours aussi pleine au matin, ou si ce sont les verres de la veille qui l'ont rendue aussi exceptionnelle.

À vue d'œil, elle doit peser plusieurs kilos. Et en la sous-pesant... ? Non, je ne peux pas, je ne dois pas. Et pourtant, il n'en saurait rien. Il a l'air si paisible, endormi comme un bébé. J'approche ma main, je tends deux doigts, je touche. C'est chaud ! Et un peu moite... Comme si le revêtement de plastique laissait passer une certaine humidité. Après tout, les draps sont intacts, la protection fait son travail. Alors que j'entends le réveil du téléphone sonner, je retire précipitamment ma main. Ismaël émerge et éteint l'alarme, je fais mine de somnoler.

- Désolé... Il est programmé pour sonner le lundi mais il a zappé que c'était férié. Bon, il est quand même neuf heures, autant se lever...

Je vois Ismaël prendre la direction de la salle de bain furtivement, comme s'il était désormais un peu gêné par son état. Ses quelques pas m'ont suffi pour admirer sa lourde couche se balancer entre ses jambes, comme si elle allait finir par tomber sous le poids de l'urine de la nuit. Une fois seul dans la chambre, je cherche à calmer mes esprits pour ne plus avoir d'érection à son retour. Mes efforts sont vains puisque lorsqu'il m'annonce que je peux prendre sa place à la douche, je suis bien dans l'embarras pour sortir du lit. Mon caleçon ne cache pas grand-chose à mon excitation mais Ismaël se garde de faire tout commentaire déplacé.

Dans la salle de bain, je commence à faire couler l'eau mais ne me dirige pas de suite vers la cabine de douche. Ma curiosité veut comprendre ce qu'il était advenu de l'objet de mes désirs. Sous le lavabo, une corbeille ordinaire. J'actionne la pédale pour découvrir en son creux deux changes complets utilisés, roulés en boule et refermés sur eux-mêmes à l'aide de leurs adhésifs. Je m'approche et ne peux faire autrement que d'en saisir un, encore tiède, donc forcément celui de cette nuit. Je soupèse, malaxe, l'approche de mon visage pour mieux sentir. Sa couche est comme dans mes fantasmes ; mais cette fois-ci, je la tiens. Mes sens sont en ébullition. De mon autre main, qui agit presque sans instructions conscientes, je me languis de plaisir. Il ne faut pas longtemps avant qu'une traînée blanchâtre jaillisse sur la couche déjà suffisamment bien souillée. Je remets au fond de la corbeille l'arme du crime et prends une douche rapide pour ne pas éveiller de soupçons.

À mon retour dans la chambre, Ismaël est déjà habillé. Mon œil devenu expert peut attester qu'il s'est déjà changé. Nous passons une partie de la matinée ensemble à jouer aux jeux-vidéos, avant que je ne rejoigne ma famille pour déjeuner. Ismaël semble déçu et envieux que je m'en aille, d'autant qu'il n'a pas profité d'un repas convivial depuis qu'il a quitté les siens pour étudier à Paris. 

Accidents : Débuts à l'universitéWhere stories live. Discover now