𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 13 - 𝓔𝓿𝓲𝓮

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Lazaro a su calmer ma crise d'angoisse. Alors que moi-même j'ai bien du mal à me calmer moi-même. Quand ça arrive, il ne faut surtout pas que quelqu'un soit dans les parages, parce que ça me stresse encore plus.

Et là, c'est lui qui a tout fait pour m'aider. Il m'a sorti de là, pour m'aider. Ce n'est pas tellement de sa faute si je me suis retrouvée dans cette situation après tout. Si j'avais accepté sa proposition dès le début, je n'aurais pas été touchée par tous ces hommes. Lazaro a beau être un mafieux, ce qui fait que je me méfierai toujours de lui, mais il n'est peut-être pas aussi nocif que je le pensais. Il veut m'aider, et il m'a déjà aidé.

À mon grand étonnement, le fait qu'il me tienne contre lui ne m'a pas autant énervée que je ne le pensais. Il m'a protégée lorsque je perdais mes moyens.

Je sais me battre, tuer à main nue, mais lorsque les mains d'un homme sur moi me dégoûtent autant, je panique. Je pensais que peut-être, maintenant que Lazaro m'avait fait danser avec lui, j'aurais pu ne pas réagir si brutalement avec d'autres hommes, mais j'étais loin d'imaginer paniquer autant, et que ce soit Lazaro qui m'aide. Merde, je ne pense plus qu'à ça désormais.

Maintenant qu'il est parti, je n'ai plus rien à faire ici, mais je n'ai pas accepté qu'il me raccompagne, parce que j'étais trop troublée par tous ces récents événements. Ces hommes, ce changement de contrat.

Déjà quand il m'avait parlé de mon contrat la semaine dernière, j'avais été révoltée et j'ai beaucoup pensé à lui toute la semaine. J'ai retourné le problème dans tous les sens, et à part partir de mon lieu de travail, je n'avais trouvé aucune solution. La fuite n'est pas dans mes valeurs, je préfère affronter les problèmes en face au plus vite, pour être moins tracassée. J'ai quand même dû attendre une longue et interminable semaine, mais j'ai fait face à mon problème, et j'ai désormais une solution.

Avant qu'il n'arrive et ne me balance tous ces discours, je n'avais pas réfléchi un instant à ma condition dans ce club. Je me remets énormément en question depuis que je l'ai vu la première fois, et plus les questions s'accumulaient, et plus je me faisais du souci.

Juan ne pense qu'à l'argent, c'est un véritable fait, mais je ne me suis jamais vraiment dit qu'il se servait de moi pour se faire autant d'argent. J'ai été stupide et aveuglée par le seul fait de pouvoir danser dans un lieu nouveau pour me reconstruire. Je ne me laisserai plus faire maintenant.

Je pousse un énième soupir en buvant une tasse de thé chaud que Diego m'a fait apporter par une de mes collègues. J'entends des talons dans le couloir, et Lina apparaît dans mon champ de vision. Elle me fait un sourire réconfortant et s'installe à côté de moi.

-Désolée ma belle, je n'ai pas pu m'éclipser avant, mais je te promets que tu es la seule qui occupait mes pensées, commence-t-elle en m'adressant un clin d'œil.

Je lâche un rire en serrant le peignoir autour de moi et bois une gorgée de thé à la menthe. J'adore cette boisson, elle me fait le plus grand bien.

-T'en fais pas.

-Comment tu te sens ?

-Bien.

-Mais... Il t'as touchée et... Enfin je m'inquiétais quand je l'ai vu t'emmener dans les coulisses.

-Il ne m'a pas fait de mal, c'est promis. Il voulait juste que je m'éloigne de ces hommes pour me calmer, et c'est ce qu'il a fait. Il m'a aidée.

-Vraiment ? Elle expire l'air qu'elle contenait dans ses poumons en disant cette phrase et m'adresse un vrai sourire. J'avais peur qu'il empire ton cas.

-Rassure-toi, tout va pour le mieux maintenant.

-Je suis...

-Qu'est-ce que tu fiches ici Lina ? Prononce fermement la voix de Juan, coupant court à notre discussion.

-Je venais voir si Evie allait bien !

-Retourne en salle ! L'argent ne va pas se gagner tout seul !

Lina m'adresse un regard désolé et sort au plus vite de la pièce. Maintenant que je le vois comme ça, Juan me révulse au plus haut point. Comment je n'ai jamais pu remarquer avant comment il était ? Il s'en fiche de nous, il ne veut que l'argent...

Juan entre dans la pièce et se pose à la place qu'occupait Lazaro il y a moins d'une heure. Il balance des documents sur la table avec énervement et je reconnais le contrat que je viens de signer avec Lazaro. C'est qu'il l'a envoyé au plus vite.

-C'est quoi ça ? M'interroge-t-il en m'agressant.

-Mon contrat.

-Ton contrat ?! Je suis ton supérieur Evie ! De quel droit tu te permets de signer un contrat avec cet homme ?

-J'ai signé un contrat avec toi, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas le faire avec lui.

-Parce que je t'interdis de faire ça ! Tu vas l'appeler pour lui dire que tu as changé d'avis ! Je te propre un nouveau contrat où tu ne sortiras pas de ta cage.

-Et qu'est-ce que tu vas y gagner hein ?

-Après tout ce que j'ai fait pour toi, tu n'as pas à me trahir de cette manière.

-Te trahir ? Tu m'as enfermé dans une cage pendant presque trois ans !

-Ça n'avait pas l'air de te déplaire tant que ça avant pourtant.

-Tu m'as accueilli ici quand j'avais besoin de me reconstruire, les choses ont changées depuis.

-C'est toi qui a changé ! Je ne vois pas pourquoi tu changes cet endroit.

-Parce que je l'ai décidé, et tu ne m'en empêchera pas ! Je suis une danseuse et j'ai besoin d'espace pour me reproduire, c'est ce qu'il m'offre !

-Ça c'est ce que tu crois !

Je le regarde de travers et pose ma tasse vide sur une table pour me lever. J'attrape mon sac à main et me dirige vers la sortie, mais il attrape mon bras et je me dégage vivement de son emprise. Je ne l'ai jamais vu aussi énervé.

-Où est-ce que tu crois aller comme ça cariña ? Dois-je te rappeler que tu es ma danseuse ?

-Je ne suis plus ta danseuse, je suis celle de Lazaro. Et c'est ça que tu n'arrives pas à accepter ! Je danserai pour lui, et rien que pour lui ! Alors que tu sais à quel point je n'ai jamais voulu danser pour toi.

Il donne un coup dans le mur près de ma tête et me regarde avec fermeté. Il pointe son doigt ensanglanté sur ma poitrine et son regard devient de plus en plus mauvais. Je décide de jouer sur la carte de la provocation avec lui, parce que je hais son air de manipulateur. C'est fini, j'ai fermé ma gueule pendant trop longtemps avec lui. C'est le moment de me révolter contre lui.

-Tu es ma danseuse à jamais, vous êtes toutes mes danseuses. C'est grâce à moi que vous en êtes là. Tu devrais même être à genoux en train de me remercier pour en faire autant dans ta petite vie de déprimée.

-Tu peux te payer toutes les putes que tu veux avec chaque peso que tu grattes où tu peux, mais tu sais très bien que tu ne m'auras jamais. T'es obligé de les payer tes putes, ou de violer des jeunes filles tellement t'es pathétique. Personne ne veut de toi, ça fait mal hein ? De voir qu'en presque trois ans t'en as choppé aucune de nous, alors que tu bandes rien qu'en nous voyant toutes réunies ici. De voir qu'en presque trois ans je ne t'ai jamais calculé alors que je suis prête à devenir la danseuse personnel d'un mafieux. Aucune des filles n'est ta danseuse, retiens bien ça dans ton crâne Juan. Personne n'est à toi. Tu es seul, personne ne veut de toi.

-C'est pourtant bientôt toi qui sera à genoux, ma queue dans ta jolie petite bouche pour me supplier de te faire retourner dans ta cage. Tu ne supporteras pas longtemps de le voir te relooker, parce que sache qu'il ne veut pas une danseuse. Il ne veut qu'une pute, et c'est ce que t'es, une pute.

La colère monte en moi et je lui assène une violente gifle au visage. Il croit vraiment qu'il peut me traiter comme ça ?

-Tu crois que parce qu'il est parti tu as tous les droits ? Tu perds toutes tes couilles devant lui, imagine un peu que je lui raconte tout ce que tu viens de faire. Il te le fera payer, il te fera payer chaque mot, parce que t'as pas conscience qu'il est prêt à tout pour m'avoir.

Il passe sa main sur ma gorge et me penche la tête en arrière pour que je le regarde dans les yeux.

-Et toi, t'as même pas conscience de ce que je vais te faire...

The Golden Cage - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant