𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 48 - 𝓔𝓿𝓲𝓮

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Le dossier que j'ai vu dans le bureau de Lazaro il y a deux semaines m'a énormément perturbé. J'ai besoin de réponses et je vais en avoir. Je suis déterminée à connaître la vérité sur ce dossier.

Je monte à l'étage en vérifiant qu'il n'y a personne aux alentours et déverrouille la porte de son bureau à l'aide de mon empreinte. La porte s'ouvre face à moi et je me dépêche d'entrer. Je n'ai pas totalement le droit de me trouver dans ce lieu. À vrai dire, je n'ai pas le droit sans Lazaro, mais j'y suis. Peu importe si ça ne lui plaît pas, ce que je vais découvrir sera décisif.

J'ouvre le tiroir et attrape le dossier du nom d'Isis Gonzalez. Je prends une grande inspiration et ouvre le dossier. Ma respiration se bloque en voyant les documents défiler sous mes yeux.

Un reçu de la commande d'une bombe. Un dossier médical d'une fille amputée avec des lettres du médecin. Une lettre écrite à la main par Lazaro, reconnaissant sa faute.

Ce dossier confirme mes doutes. Lazaro m'a trahie, il m'a menti pendant des mois entiers. J'ai l'impression de suffoquer. Je ne connais pas l'homme avec lequel je vis.

J'entends la porte se déverrouiller et des pas rententir dans le bureau. Ils s'arrêtent à la porte, me regardant assise au sol avec les papiers tout autour de moi.

Je relève la tête vers Lazaro et me lève pour avancer vers la porte devant laquelle il est toujours.

-Je veux sortir, prononcé-je fermement en essuyant les larmes sur mes joues.

-Evie...

-Pousse-toi de là Lazaro !

Il pose sa main sur mon bras et je me recule vivement en sanglotant. Il ose poser une main sur moi après ce qu'il m'a fait.

-Ne me touche pas ! M'écrié-je.

-Qu'est-ce qui t'arrives et qu'est-ce que tu fais ici ?

-Je suis venue apprendre la vérité... Tu as ruiné ma vie, tu en as conscience, et tu es resté pendant tous ces mois sans rien me dire !

-Je comptais te le dire, mais...

-Mais rien du tout Lazaro ! Tu m'as menti, tu me mens encore et je sais que tu vas continuer à me mentir pendant tout le temps où je resterai à tes côtés.

-Ce n'était pas facile à dire Evie. Tu ne sais pas à quel point je m'en veux de...

-Je crois que tu n'as pas conscience que ma vie s'est éteinte ce putain de jour, ce jour où tu es tombé sur moi. J'ai tout perdu ! J'ai perdu un morceau de moi, j'ai dû mettre fin à mon rêve, et tout ça parce que des enculés dans ton genre menaient la guerre pour diriger ta mafia merdique. Ton trafic a détruit des vies, des familles, et tu m'as détruite, moi aussi... Tu n'imagines pas à quel point tu as pu me détruire, ni à quel point ça a été dur d'essayer de me reconstruire ces dix dernières années.

J'essuie mes larmes sur mes joues à l'aide de mon bras et pose mon regard sur le dossier au sol que j'attrape pour lui plaquer sur son torse nu.

-Je ne te visais pas, je n'avais rien contre toi Evie, jamais je n'aurais pu toucher une femme. C'est ce que je regrette le plus dans ma vie de t'avoir fait autant de mal.

-Et ces dizaines de courriers, c'était quoi ? Tu voulais savoir si j'allais toujours aussi mal ? Si t'avais réussi ton putain de coup ?

-Non, ça n'a rien à voir avec ça. Je voulais être sûr que... Que je ne t'avais pas tué, parce que je ne l'aurais pas supporté. Je t'en prie Evie, j'aurais fini par te le dire, je ne veux plus te faire de mal. Je ferai tout ce que tu veux, je t'aiderais à mieux te porter dans ta vie. Tu le sais, je ferais tout pour toi.

-Tout, y compris me détruire encore plus que je ne le suis déjà, murmure-t-elle en reniflant.

Je savais que les hommes de ce milieu n'étaient pas fiables. J'ai eu une faiblesse en me laissant aimer l'un d'entre-eux, en réalisant ma promesse envers Lina, et voilà que j'apprends qu'il est celui qui a causé tout mon malheur.

-Je sais que ce que j'ai fait est impardonnable, mais...

-Mais rien du tout Lazaro. C'est fini. Fais comme si tu ne m'avais jamais retrouvée, comme si j'étais morte pour toi. Parce que c'est peut-être ce qui aurait dû arriver, ce jour-là. Laisse-moi passer maintenant.

Il serre les mâchoires et les poings, ne sachant pas véritablement quoi faire. Il semble lutter entre son envie de tout faire pour m'avoir à ses côtés et me laisser passer pour mon propre bien.

Il fait finalement un pas sur le côté et je passe le pas de la porte en le bousculant. Je m'arrête brutalement en croisant le regard de Rio et Alejandro. Ils m'ont accompagné dans tous mes déplacements ces dernières semaines, nous avons énormément rit et ils ont montré à quel point je pouvais compter sur eux. Finalement, je n'aurais pas dû leur faire confiance à eux non plus.

-Vous aussi, vous m'avez menti, prononcé-je neutrement avec un regard lourd de sens. Vous aussi...

Je passe entre leurs deux corps et avance vers le grand escalier en marbre pour quitter ce lieu au plus vite.

Les larmes coulent toujours sur mes joues lorsque je sors de la maison, et les sanglots m'empêchent de respirer lorsque je quitte le domaine. J'ai pendant un temps crû que je pouvais être heureuse avec Lazaro. J'ai tout fait pour que ça fonctionne entre nous, absolument tout. J'étais loin de penser qu'il était lui-même le pire obstacle qui pouvait se dresser sur mon chemin.

Je suis Isis Gonzalez, j'ai changé mon nom lorsque je me suis réveillée de mon coma avec une jambe en moins. Lazaro a lancé cette bombe sur moi lorsque j'étais dans l'armée. Je me battais contre lui auparavant, mais la lutte est finie. Il a gagné, je déclare forfait.

The Golden Cage - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant