Un Idéal - PARTIE 1: Les Sélections

Chapitre 33 : En plein doute... ou pas !

Les deux frères étaient dans leur bulle. Personne ne pouvait s'immiscer dans l'instant. Cet instant, tous les deux, en larmes, la vérité circulant... leurs larmes coulant librement.

Quelques minutes plus tard, Porlyusica et Eligoal déboulèrent dans le gymnase.

Immédiatement, les deux frères se séparèrent. Les Dragnir étaient pudiques, cet instant leur appartenait, ils n'avaient aucune envie qu'une personne étrangère à leur cercle puisse percevoir leur fragilité. Avec Dobengal, c'était différent : tous les trois venaient du même monde.

Porlyusica accourut auprès de Natsu. Inquiète, elle n'avait d'yeux que pour son épaule. Depuis que l'entraineur Eligoal était venu la chercher, elle s'attendait au pire. Que quelqu'un ait osé la remettre en place, c'était une catastrophe ! Elle avait horreur d'agir dans l'urgence, et puis... on ne s'inventait pas docteur !

Elle se saisit du bras, sans avoir besoin de demander lequel c'était, il irradiait. Elle l'ausculta sous toutes les coutures, les yeux plissés et demanda d'une voix sèche de technicienne avisée :

— Luxer votre bras, ça vous arrive souvent ? Qui vous l'a replacée ? Comment ?

Trop de questions d'un coup, trop d'émotions encore... et un docteur juste sous le nez ! C'était trop pour Natsu. Il contracta tous les muscles de son visage, croisa les bras et refusa de la regarder.

Rakheid ricana. Face à un toubib, son frère n'avait plus aucun courage, une vraie mauviette ! Ça l'avait toujours fait marrer.

— C'est moi qui l'ai remise, dit-il redevenu sérieux. Ce n'est pas la première fois.

— Vous êtes médecin ? cracha la vieille femme ne le laissant pas terminer.

— Non, non du tout, s'esclaffa l'ainé sans se démonter. Mais, je suis le grand frère de cette tête brûlée. C'est... notre médecin de famille qui m'a montré comment faire.

— Imprudent ! gronda la docteur. Vous imaginez le risque que vous venez de lui faire prendre ? Et pourquoi ça n'apparait pas dans son dossier médical ?

Elle était furieuse, ulcérée, outrée et j'en passe. Comment un confrère pouvait-il enseigner à un gamin une technique comme celle-ci ? Et le faire à lui... à son cas d'école ! À sa porte de sortie !

Elle tâtonna le bras tout en marmonnant, suffisamment fort pour que les deux frères perçoivent son mécontentement. Bien malgré elle, elle soupira de soulagement. L'articulation bougeait correctement. La manœuvre avait été parfaitement réalisée.

«Idiots ! Stupides !» marmonna-t-elle tout bas. Cet accident tombait mal, juste au moment où Zeleph avait annoncé la pire nouvelle qui soit ! Une flopée de VIP arrivait ! Qui ? Le Directeur ne l'avait pas dit, mais son regard en disait long...! Ce n'était pas bon.

Le front de la vieille femme se plissa sous mille rides. Aucune solution en perspective. Elle était coincée.

— Pour son dossier médical, on ne sait pas ce qu'il y a dedans. Désolé, on ne sait pas qui l'a rempli, expliqua Rakheid avec une pointe d'agacement dans la voix. Si je n'étais pas intervenu... Vous auriez peut-être préféré qu'il la remette tout seul ?

Cette fois, l'aîné ne cacha pas sa colère. Le regard dédaigneux que cette femme posait sur lui, il n'appréciait pas. Elle avait tout d'une sorcière mal baisée !

Natsu tourna brusquement la tête vers son frère. Ses yeux étaient immenses, grand ouverts. Ainsi, ce n'était pas lui qui l'avait inscrit ici ! Sa poitrine se contracta.