Mafiosnyy Orel

Chapitre 43

À cet instant, Éléna regretta amèrement sa vie. Elle regretta de s'être mariée avec Mark. Elle regretta sa rencontre avec Kazimir. Elle regretta de ne pas être morte, ce jour-là, quand elle a perdu son fils. Elle regretta de tout son cœur que Mark ne l'ait pas tuée quand il en a eu l'occasion, ces si nombreuses fois où il lui avait fait perdre conscience après l'avoir sévèrement molestée. Elle regretta son manque de courage pour rejoindre son fils alors que ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Mais par-dessus tout, Éléna était terrifiée à l'idée de ne plus jamais pouvoir se rendre sur la tombe d'Adam pour s'y recueillir afin de lui parler, comme elle aimait le faire.

La jeune femme regrettait son départ de chez Volkov, mais si elle était restée auprès de lui, elle aurait été malheureuse comme une pierre. Nul ne pouvait vivre un amour à sens unique. Elle était amoureuse de lui. Éléna était sincèrement amoureuse de Kazimir. Cela était indéniable. Elle est tombée amoureuse de l'homme bienveillant, protecteur, rassurant, sécurisant, aimant et tant d'autres. Cependant, elle n'aurait pas supporté longtemps le fait de coucher et de vivre avec un homme qu'elle aimait sans que lui ne partage ses sentiments et qui, vraisemblablement, avait toujours une autre femme qu'elle dans son cœur. Et puis, leur relation aurait duré jusqu'à quand ? Un mois ? Un an ? Une décennie ?

Éléna se serait retrouvée dans la situation où elle était actuellement un jour ou l'autre de toute façon. Où aurait-elle pu aller si ce n'était auprès de Mark ? Elle n'avait plus de parents, plus de famille, plus de travail et elle se voyait mal revenir au Dolls' Club et dire à Marya, qu'elle n'avait pas revu des mois, qu'elle voulait qu'elle l'héberge. Mark l'aurait vendue de toute manière, alors, à quoi bon repousser l'échéance ? se dit la blonde, désabusée par la situation.

En retournant auprès de son mari violent, Éléna s'était attendue à ce qui la frappe ou qu'il la repousse, mais absolument pas à ce qu'il la vende à un parfait inconnu pour le compte d'un autre homme. La jeune femme s'installa malgré elle dans la berline noire garée devant la luxueuse maison qu'elle avait partagée avec le célèbre odieux durant deux ans et boucla sa ceinture, imitée par Lazare qui rengaina son 9 mm dans la poche intérieure de sa veste de costume.

— Si tu te montres obéissante, si tu fais tout ce que Nikita te demande de faire, il prendra soin de toi et te couvrira de cadeaux. Par contre, si tu n'es pas aimante, obéissante ni fidèle, il te punira et crois-moi, il est d'une cruauté sans limite. Ton mari, à côté, c'est un ange.

Éléna adressa un regard horrifié à l'homme qu'elle avait trouvé beau quelques minutes plus tôt, mais qui maintenant ressemblait au pire des monstres.

— Je vais te parler un peu de lui, de Nikita, reprit ce dernier en admirant la beauté de la jeune femme.

Il l'examina dans les moindres détails. Aucune imperfection ne gâtait la blancheur de sa peau. Elle avait de grands yeux bleu clair, des yeux de biche, surmontés par des sourcils blonds qui agrandissaient son regard azur. Ses cheveux blonds, noués, semblaient être épais. Elle avait un cou gracile et une poitrine menue.

L'homme ne put s'empêcher d'envier Mark, Volkov et maintenant Nikita.

— Nikita est un chef d'entreprise, reprit Lazare en captant le regard de la jeune femme apeurée. Il possède des clubs de strip-tease et des bars à hôtesses dans plusieurs villes du monde, de Moscou à Paris, de Las Vegas à Sidney... Bref. Il en a de partout. Il est multimillionnaire. Ses clients sont des gens importants. Ils gèrent, en partie, les plus grosses sociétés mondiales, ou font partie du gouvernement et même du clergé ! Ils sont pleins aux as et ne regardent jamais à la dépense, mais ils veulent consommer uniquement de la marchandise de premier choix qu'ils n'ont pas le temps de chercher à cause de leur boulot.