VI.2 - Va donc dans un autre wagon !

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Il faisait froid au manoir Malefoy. Malgré les grandes cheminées où brûlaient de flamboyants feux. Draco avait froid. Tellement froid. Mais le froid qu'il ressentait n'était pas dû à la température. C'était une autre sorte de froid, bien plus insidieux, qui se frayait un chemin dans ses poumons pour glacer tout son corps de l'intérieur.

Paradoxalement, son bras gauche ne l'avait jamais autant brûler. Il secoua la tête, essayant d'empêcher ses pensées de se poser sur la douleur dans son avant-bras. Il avait réussi à ne pas le regarder depuis... Depuis ce qu'il s'était passé quelques jours plus tôt.

Tout avait changé si vite. Le fiasco de la bataille du départements des mystères au ministère avait détruit la réputation de mangemort puissant et dévoué que cherchait à se donner Lucius Malefoy. L'arrestation de ce dernier et son emprisonnement à Azkaban n'avait fait qu'enfoncé un peu plus le clou. Et toute la famille avait dû faire les frais de la déception du seigneur des ténèbres.

Il avait trouvé une idée très créative pour se venger de son échec. Et c'était ainsi que Draco s'était retrouvé avec la marque des ténèbres gravée sur sa peau, symbole qu'il lui appartenait désormais. Il avait, pour l'occasion, écopé d'une mission à Poudlard. Une mission suicide, mais qu'il devait mener à bien.

Le jeune homme avait envie de vomir rien qu'en y pensant. Il n'avait pas protesté, n'avait pas essayé de plaider sa cause, il s'était laissé faire et maintenant il ne pouvait plus reculer. Il était tellement lâche, il se dégoûtait. Il aurait aimé trouver la force au fond de lui de refuser, de fuir loin d'ici. Mais il était resté. Et maintenant c'était trop tard.

Tu sais ce qui arrive aux traîtres.

Il ferma les paupières avec force, essayant de chasser de sa tête sa voix sifflante qui lui revenait en mémoire. Pour se faire, il pensa à Pansy, à ce qu'elle lui avait dit presque un an plus tôt.

On ne peut rien faire. Alors on se tait et on endure.

Endurer. Endurer encore et encore. Obéir. Faire tout ce qu'on lui dirait de faire, comme un petit chien obéissant. Parce qu'au moindre faux pas, à la moindre erreur, il ne serait pas le seul à subir la colère du maitre. Et il ne pouvait pas laisser cela arriver.

Il fut brusquement sortit de ses pensées par un bruit de tapotement. Il se rendit alors compte qu'un hibou était en train de taper du bec contre la fenêtre de sa chambre. Il l'ouvrit, prit la lettre qu'il tenait et lui donna une friandise. L'oiseau la croqua goulûment puis, après avoir attendu quelques secondes dans l'espoir d'en obtenir une autre, comprit qu'il n'aurait rien de plus et prit son envol.

Draco savait que c'était une lettre de son père. Il reconnaissait le papier crasseux et sentant la cendre, caractéristique de la prison d'Azcaban. Il l'ouvrit, et ne prit même pas la peine de lire en détail ce qui était écrit. Un bref coup d'oeil confirma ce dont il se doutait : il s'agissait d'une lettre on ne pouvait plus vide de sens. Un simple "bonjour, j'espère que tu vas bien et je te souhaite une bonne rentrée" ou quelque chose dans ces eaux là. Le genre de lettre que l'administration d'Azcaban laisserait passer sans problème.

Il sortit sa baguette et dessina dans l'air un triangle tout en murmurant la formule que son père lui avait appris quelques années auparavant. Les mots s'effacèrent de la lettre, puis de nouveaux firent leur apparition. Le blondinet soupira et commença à lire.

Bonjour mon fils,

Tout le monde magique ne parle plus que des deux jumeaux dieux. Même mes compagnons de cellules n'ont que ces mots a la bouche, comme c'est agaçant ! Mais je crois que tu connaissais cette fille, n'était ce pas une amie de l'aînée des Greengrass ?

Twin reflections - Harry Potter & Marvel CrossoverOnde histórias criam vida. Descubra agora