Chapitre 27 : Au lendemain de l'enquête

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     Le lendemain, Maggie se réveilla exceptionnellement à plus de 10h. Sa nuit avait été très réparatrice et elle était en forme pour affronter cette nouvelle journée, bien que mélancolique dans le fond par toutes ces morts auxquelles elle avait été confrontée ces derniers jours. C'est le bras bandé et encore douloureux qu'elle sortit de sa chambre.

      Alex était déjà debout depuis un moment. Il avait préparé avec soin un petit déjeuner royal pour sa petite amie. Il aime énormément cuisiner quand il en a le temps. Sa récompense d'avoir passé autant de temps en cuisine ce matin fut le visage radieux de Maggie lorsqu'elle fit irruption dans la pièce à vivre.

« —Ça y est, commença à la taquiner Alex, tu es enfin sortie de ton coma ?

—J'en avais besoin, j'étais rincée.

—Maintenant il faut que tu prennes des forces alors, à table ! »

      Les deux amoureux s'installèrent à leurs places habituelles et dévorèrent toutes les bonnes choses qu'Alex avait préparées. Une fois leur ventre – trop – plein, Maggie remercia son compagnon d'un long baiser puis alla prendre une douche. Pendant ce temps, elle reçut un message de Morgane lui indiquant qu'elle devrait se rendre aux bureaux à 14h pour une réunion de fin d'enquête avec toute l'équipe.

       En attendant de retourner au travail,  Maggie et Alex s'installèrent confortablement dans le canapé pour organiser leurs vacances prévues dans quelques semaines. Ils comptaient partir quelques jours dans la famille d'Alex qui vivait sur Marseille.

     Le temps passa rapidement et  c'était déjà le moment pour Maggie de se rendre aux bureaux. Ils n'avaient pas pris de déjeuner car leur précédent repas leur pesait encore sur l'estomac. Ils s'étaient dit qu'à la place, ils iraient au restaurant ce soir.

      La jeune détective se rendit à pieds sur son lieu de travail. Elle arriva dans la salle de réunion à 13h58 précises. Patron, Morgane, le lieutenant Messant, Raphaël Potéo et Djamila étaient déjà là et papotaient tranquillement. Maggie se dirigeait vers une place libre après avoir salué l'assemblée quand Béthanie fit son entrée, une crêpe entamée à la main.

« —Excusez-moi, fit-elle après avoir difficilement avalé une grosse bouchée de sa crêpe. Je n'ai pas vu le temps filer ce matin.

—Ça va, ce n'est rien, tu es pile à l'heure, la rassura Patron sur un ton bienveillant. »

     Béthanie s'installa entre Maggie et Morgane. Maintenant, ils n'avaient plus qu'à attendre l'arrivée d'Ewen. C'est avec dix bonnes minutes de retard que le jeune homme fit enfin son apparition, tout essoufflé.

« —Désolé, articula-t-il péniblement, je viens de me réveiller alors, le temps que je tombe sur le message, que je me prépare rapidement et que j'arrive, enfin voilà quoi.

—C'est bon pour aujourd'hui, lui répondit Patron avec beaucoup moins de bienveillance que pour sa collègue, maintenant installe-toi qu'on commence. »

      Ewen alla s'asseoir aux côtés de Djamila.

« —Bien ! commença Patron. Maintenant que tout le monde est là, nous allons commencer. »

     Il marqua une légère pause avant de reprendre :

« —Je vais ouvrir cette réunion par une bonne nouvelle : Rosalita Parrònes a officiellement été tirée d'affaire ce matin. »

      Personne n'en croyait ses oreilles. Rosalita avait été poignardée dans l'abdomen puis avait gît sur le sol en se vidant de son sang pendant d'interminables minutes et pourtant, elle vivait.

« —C'est une miraculée, continua Patron. Personne de tout le personnel soignant qui s'est occupé d'elle n'arrive à y croire et pourtant, après plusieurs perfusions et une opération d'urgence, elle a été stabilisée et s'en sortira. Ensuite, Carla a été admise à l'hôpital psychiatrique Pierre Janet, dans la soirée, où elle y passera plusieurs jours en observation avant d'être rendue à sa famille. Physiquement elle va bien, mentalement c'est dur, elle n'a pas dit un mot depuis hier. Il va lui falloir du temps pour qu'elle s'en remette mais je suis certain qu'avec sa force de caractère et le soutien de ses proches elle y arrivera.

     « Monsieur et Madame Morel tiennent à vous remercier. Ils sont contents que l'enquête se soit vite terminée malgré tout ce qui s'est passé durant ces derniers jours. Valentin a été directement placé en détention, il a tout déballé avant même l'arrivée d'un avocat commis d'office. Les vidéos prises par les GoPro du commando d'élite ont été analysées dans la soirée, tout est en ordre.

       « Les funérailles de Driss auront lieu mardi et celles de Célia jeudi. Vous y êtes cordialement invités par leurs parents. Enfin, je tenais, au nom de toute l'équipe, à vous féliciter pour cette enquête. Des erreurs ont été commises et, malheureusement, ce sont ces erreurs qui nous font nous perfectionner. Je vous ai d'ailleurs organisé une formation sur la filature à tous les cinq. Je parle bien sûr de vous Djamila, Béthanie, Ewen et Maggie, mais aussi de toi Raphaël, même si je sais que tu n'en as pas vraiment besoin, ce ne sera pas de trop.

      « Je pense avoir fait le tour de tout ce que j'avais à vous dire. Bien sûr, comme d'habitude vous viendrez témoigner au procès. Sur ce, je vais laisser la parole au lieutenant Messant. »

       Patron se rassit tandis que Ludivine Messant se levait de sa chaise en une parfaite synchronisation. Elle se racla légèrement la gorge avant de commencer :

« —Je tenais à vous dire personnellement toutes mes félicitations à tous. Vous avez encore une fois su vous montrer efficaces et vous avez réussi à gérer une situation encore plus délicate que d'habitude. Je n'ai pas grand-chose de plus à ajouter, mis à part que je vous suis reconnaissante pour avoir résolu cette enquête plus rapidement que si nous avions dû la mener avec nos propres moyens, car je crois bien qu'il y aurait eu davantage de morts sans vous. Vous avez notre respect. »

       Le lieutenant se rassit. Sans se relever, Patron leur demanda s'ils avaient des questions avant de partir.

« —Comment vous avez fait hier soir pour vous rendre aussi rapidement sur les lieux ? demanda Maggie.

—Rappelle-toi, lui répondit doucement Patron. Djamila est sortie un petit moment de la chambre. Elle a eu le temps de faire biper mon téléphone. J'ai tout de suite compris ce qu'il se passait alors je vous ai envoyé le commando de la gendarmerie ainsi qu'une ambulance en leur donnant l'ordre d'être les plus discrets possibles. Dès que j'ai pu, je vous ai aussi rejoints sur place. »

       La réponse sembla convaincre la jeune femme. Aucune autre question ne fut posée. Et c'est ainsi que l'enquête s'acheva.

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