PROJET 125

Chapitre 19: 125

Julia

Dans la voiture direction Coronado, Comté de San Diego, 18 juillet 2021: 15H25

- Qu'est-ce que tu as ?

- Roule, ne pose pas de questions !

Nolan freine d'un coup et s'arrête. Ma tête manque de peu de s'exploser contre le tableau de bord et un gros bruit retentit à l'arrière de la voiture.

- Mais qu'est-que tu fous putain ? Crié-je.

- Je ne bouge pas tant que tu ne m'as pas répondu. Qu'est-ce qu'il s'est passé dans cette voiture?

- De quoi tu parles ? fais-je semblant de ne pas comprendre.

- Ne joue pas à l'imbécile avec moi. Qu'est-ce qu'il t'a dit pour te mettre dans un état pareil ?

- Nolan, retourne à Coronado s'il te plait. Je ne veux pas m'énerver sur toi. Alors roule.

Je ne peux pas lui dire qui il est. Pas maintenant.

On doit atteindre Coronado avant.

Tout simplement parce que je sais qu'il va aussi vouloir lui défoncer la gueule. Et que pour une fois je suis égoïste.

Je veux être celle qui va lui faire mal. Je veux qu'il se souvienne de moi jusqu'à sa mort. Alors je ne veux pas que Nolan sache. Parce que sinon il le fera à ma place.

Nous nous toisons pendant de longues secondes avant qu'il ne redémarre, et ne dise plus rien jusqu'à la maison.

Le trajet est interminable. La colère pulse dans mes veines. Chaque minute me donne l'impression de durer une heure.

Et le savoir à l'arrière de la caisse, à deux pas de moi, sans rien pouvoir encore lui faire me donne encore plus envie de le réduire en cendres.

Alors je saute presque sur mon siège quand le portail s'ouvre nous laissant passer.

Nolan roule jusqu'à la maison d'Ezio et s'arrête. Je n'attends pas un instant de plus et me rue dehors. J'ouvre le coffre et ce fils de pute s'est réveillé. Il essaie comme il peut de se détacher sauf qu'il n'a aucun repère si ce n'est l'ouïe.

Je me penche vers lui. 

- On va enfin pouvoir discuter comme tu me l'as demandé. Sauf que cette fois-ci, je serai en position de force. Je ne te garantis pas de passer la nuit.

Il essaie de parler, de rétorquer mais le foulard que j'ai noué autour de sa bouche l'en empêche. Je recule de deux pas tandis que Nolan s'empare de lui et le lâche au sol.

- Putain il a cradé ma caisse ! s'exclame-t-il en se rendant compte du sang qui jonche le fond du coffre.

- Tu n'avais pas qu'à freiner comme ça ! Un peu plus fort et tu avais du sang dans le coffre et sur le tableau de bord ! lui rétorque-je.

- C'est pas drôle du tout. Le sang ça part pas comme ça !

- Si avec de l'ammoniaque. On s'en occupera après, on a bien plus important à régler ! fais-je impatiente.

Je commence à partir et il m'interpelle de nouveau. Ce mec est amoureux de sa caisse c'est pas possible.

- Attends, tu as dit avec quoi ? Je vais demander à Alessio de m'en ramener ! Je veux pas faire traîner ! Oh ferme ta gueule toi ! hurle-t-il à Vitorare.