Parle-moi ! ( Aizawa Shota x OC )(Tome 1)

Chapitre 22

Aoi avait tout prévu. Elle savait déjà que dès qu'elle aurait parlé à Niji, Hiroko débrancherait le câble qui la maintenait en vie. Toutes les deux en avaient beaucoup discuté, et c'était la seule solution qui leur était apparue. 

La mère de Niji léguait tout à Aoi, qui devait laisser l'héroïne choisir ce qu'elle voulait garder. La femme aux cheveux hétérochromes était complètement d'accord avec cette vision, d'autant plus qu'elle ne garda que des photos et deux trois bijoux d'une incommensurable valeur sentimentale. 

L'enterrement s'était déroulé le soir même, Niji avait rapidement repris ses esprits. Même si sa rancune envers Shota ne redescendait pas, le trajet du retour s'était fait sans encombre particulière, la multicolore avait conduit tout le long sans aucune pause. 

Deux mois s'étaient écoulés depuis le décès de madame Okamura, la mère de Niji, qui évitait celui qu'elle considérait comme responsable de son malheur. Aveuglée par la rancœur, l'héroïne avait oublié les mots de sa mère. Elle adressait de nombreux faux sourires à ses élèves, faisait semblant d'être heureuse, alors qu'elle en voulait au monde entier. 

De son côté, Shota ne cessait de repenser aux mots que lui avait dit la mère de Niji. 

"- Elle est seule. Elle n'a personne. Sa relation avec Hizashi n'est pas aussi forte qu'ils en donnent l'air. Niji a du mal à s'attacher aux gens, alors personne ne s'attache à elle. Derrière cette façade de l'héroïne joyeuse, elle est triste, son cœur a perdu toutes ses couleurs. En ce moment, elle t'en veux. Mais lorsqu'elle sera apaisée, tu devras t'accrocher et ne plus la laisser partir. Tu l'aimes, je le sais. Laisse-lui du temps, et tu vivras les plus beaux jours de ta vie à ses côtés, je peux te le promettre. 

- Vous êtes télépathe ? 

Elle avait souri. 

- On ne peux rien te cacher."

Du temps... Shota n'avait rien contre cette idée, mais combien en faudrait-il ? Cela faisait deux mois qu'elle ne lui adressait pas un regard, et il en souffrait. Il commençait à douter de ses choix la concernant. 

La porte s'ouvrit brusquement. Une Niji bouillante de colère se tenait dans l'encadrure, Hizashi sur les talons. Le blond était légèrement apeuré, rien de plus flippant qu'une femme en colère. 

- Tu me caches encore beaucoup d'autres choses comme ça ? Pourquoi tu ne m'as rien dit à propos d'Oboro ? 

- Je suis désolé, murmura Hizashi derrière elle. 

Shota était assis à son bureau, Niji s'approchait de plus en plus près, un doigt accusateur pointé sur la poitrine du noiraud. 

- J'en peux plus de toi, t'es vraiment une ordure de toujours me cacher les choses graves ! Pourquoi tu fais ça ? Parce que je suis faible ? Parce que je suis fragile ? Oh mais bien sûr, je sais, je suis complètement folle ! C'est ça ? 

- N-

- Alors c'est quoi ? C'est confidentiel ? 

Elle enleva son doigt et tendit ses bras le long de son corps. 

- Je te hais. 

Et elle sortit. La tempête qu'elle était avait engueulé Shota et était repartie aussi vite qu'elle était arrivée. Hizashi était resté avec son ami, qui ne manqua pas de lui demander des explications. Sa voix était froide, être détesté par la personne qu'on aime est quelque chose de dur à avaler. 

- J'étais à la tombe d'Oboro. Comme un idiot, je me suis mis à lui parler à voix haute. Je l'avais pas entendue, elle était arrivée derrière moi, et a écouté tout ce que j'ai dis. J'ai dû tout raconter. 

Shota soupira. 

- Ca aurait pu être pire. 

- On va dire ça, rétorqua le blond. 

C'était la fin de journée, Niji monta dans le ciel. Elle espérait que Hawks n'allait pas tarder à arriver. Ce n'était pas qu'elle n'aimait pas la solitude, mais le rapace savait trouver les mots pour calmer les gens. Elle s'en remettait à lui pour s'empêcher de commettre quelque chose de grave. Elle ne s'était jamais sentie aussi frustrée. 

- Salut ! 

Elle ne tourna pas le regard vers lui. 

- Salut. 

Niji avait les coudes sur ses genoux, ses mains soutenaient sa tête. Elle regardait le sol, une centaine de mètres plus bas. 

- Ca va vraiment pas fort ce soir, fit remarquer l'oiseau. 

- Sans rire... 

- J'ai rien fait moi, t'es pas obligée de m'agresser. 

- Je t'agresse pas ! 

- Ok ok... C'est bon on se détend. Alors qu'est-ce qui va pas ? 

Niji lui raconta tout. La bonne humeur de Hawks était redescendue d'un coup. Se regard se fit sombre. Elle lui avait déjà parlé de la mort de sa mère, deux mois plus tôt, mais pas de l'affaire Oboro. Enfin, si, il avait été mis au courant de ce que Eraser et Mic avaient récupéré comme infos, mais pas de ce que Oboro avait représenté pour elle. 

- Je suis désolé. 

La multicolore secoua la tête. 

- J'ai pas besoin d'excuses. T'y es pour rien toi. 

Elle tourna le regard vers les étoiles, se demandant si sa mère était réellement parmi elles. 

- Quoi qu'il en soit, ça fait un bien fou de se sentir écoutée. 

- De rien ! s'exclama Hawks, son sourire étant revenu. 

Lui aussi avait une façade. Même devant Niji, qui lui ressemblait énormément, il cherchait à la rassurer et lui montrer qu'il y a toujours un bon côté dans la vie. 

Elle même était étonnée de la facilité avec laquelle elle s'était confiée à lui. L'oiseau savait la calmer, et trouver les bons mots. Son humour et sa positivité apaisaient la tempête dans son cœur et son esprit. C'était un bon confident. 

- Tu devrais prendre un peu de temps pour toi. Je ne prendrais pas sa défense, tout autant que je suis persuadé que tu ne cherches pas à te mettre à sa place. Prends ton temps, et calme cette haine. Elle va ruiner tout ce que tu t'es échinée à construire. 

Le blond sauta du banc en suspension, comme la dernière fois, et se replaça face à Niji. Il fit une courbette, et la salua en lui souhaitant une bonne soirée. L'héroïne se sentait mieux, elle était moins en colère. 

Depuis sa chambre, Shota avait vu Niji et Hawks discuter. Il n'avait pas vu leurs visages, ni entendu ce qu'ils se disaient à cause de leur altitude, mais il rageait. Il était jaloux, son cœur était comprimé dans sa poitrine. Il ne savait pas quoi penser, il ne savait pas quoi faire, à part attendre. 

Combien de temps ? 

Nounouch.