Kira, son carnet et tout le reste

Chapitre 8

Je cours dans la forêt en me repérant à mon odeur. Ma vision a pris une teinte rouge et semble se focaliser sur ce qui bouge autour de moi. Mon odorat ne trompe pas. Je le sens.

J'approche.

Mais, mon ouïe est également développée et je m'arrête d'un coup dans ma course pour me tourner. Un demi-loup saute à ce moment là sur moi et je pousse un grognement en voulant l'écarter de mon chemin. Il atterrit sur ses pieds puis bondit à nouveau.

Nous nous grognons dessus et lançons des coups de griffes.

– Kira ! Calme toi !

Je n'écoute pas son injonction. Mon instinct me pousse à le repousser et à vouloir continuer ma course en direction de cette odeur si alléchante.

Je réussis à faire tomber mon obstacle et vais pour reprendre ma course quand il m'attrape le bras et me le plaque contre mon dos. Je pousse un hurlement strident et sens alors son souffle chaud contre mon oreille.

– Calme. Toi.

Sa voix laisse la place à sa respiration. Etrangement je me mets à caler ma respiration sur la sienne.

– Voilà, c'est ça...

Mon corps cherche encore cette odeur de sang mais mon cerveau oblige mon coeur à battre de moins en moins vite.

Je pousse encore des grognements en voulant me dégager mais sans effet.

– Je suis désolé.

Mes yeux s'aggrandissent d'un coup face à son excuse. Puis une douleur se met à me parcourir tout le corps. Je sens Shawn me lâcher en même temps et je m'écroule au sol en poussant des gémissements.

Shawn finit par s'agenouiller auprès de moi puis relève une mèche de mes cheveux pour me regarder.

– C'est fini...

Je lui lance un regard noir.

– Connard !

Je me relève en même temps que lui et tourne les talons pour quitter cette forêt. Shawn me poursuit en voulant s'excuser une nouvelle fois.

– Je suis désolé, c'était une blague.

– J'aurais pu faire du mal à quelqu'un ! Je lui crie dessus. Je voulais faire du mal à quelqu'un !

Il me regarde et à son regard je sens qu'il comprend ce que je ressens. Et une partie de moi me dit qu'il a déjà dû ressentir cela.

– Je ne t'aurais pas laissée faire. Affirme-t-il avec assurance en me regardant droit dans les yeux.

– Et si tu n'avais pas réussi à m'arrêter ?

Il s'approche de moi et me prend la main.

– Je réussirais toujours à t'arrêter. Et toi aussi tu vas apprendre à te contrôler. Tu as peur. C'est la peur qui te rend comme cela.

Mon regard se baisse sur sa main tenant la sienne puis se relève au moment où il m'entraîne en direction de sa voiture. Je ne dis rien sur le trajet puis nous arrivons finalement à son pickup.

Shawn reprend la route de la ville dans un silence assez gênant.

C'est en arrivant en ville que je finis par lui demander :

– Tu as eu peur la première fois ?

Il prend la direction du quartier de la forêt tout en répondant :