Enfant de Gaïa

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 Gaïa était morte, sa mère était morte et il était seul, totalement seul. C'était là la seule pensée qui tournait dans la tête de Harry Potter depuis déjà de nombreuses années. Sa longue vie avait finalement vu quelques bonheurs après la guerre et la chute de Voldemort. Quelques bonheurs, beaucoup de tristesse et de souffrance.

Après avoir vaincu le Seigneur des Ténèbres, la vie avait repris son cour. Il avait terminé ses études à Poudlard avant d'entamer sa formation à l'académie des aurors, le devenant ensuite jusqu'à passer chef. Sa carrière avait duré vingt ans, vingt longues années au cour desquels le monde magique l'avait désespéré. Loin de se satisfaire de la paix, une nouvelle guerre n'avait pas tardé à commencer en Europe, puis une autre quelques années après. Il semblait que les sorciers ne savaient faire que cela. Il s'était battu, énormément, suivant ses convictions jusqu'à se retrouver dégoutté de tout ceci. Il semblait que le monde magique aimait se battre et souffrir, n'apprenant jamais de ses erreurs. Alors il avait arrêté pour rejoindre Minerva, toujours directrice de Poudlard, et devenir professeur de défense. Il avait adoré ces années. Seulement, une chose était venue frapper tout le monde : il ne vieillissait pas, ne prenait pas une ride. Lorsqu'il était entré à Poudlard, il avait quarante deux ans, n'en paraissant pourtant que vingt ou vingt cinq et cela était resté ainsi. Si beaucoup avaient pensé que cela était due à sa puissance ou a une quelconque bénédiction de la magie pour ses nombreux actes héroïques, lui savait que cela venait des Reliques de la Mort dont-il était devenu le maître adolescent. Il était immortel sans jamais l'avoir voulu.

La situation s'était dégradée. Les moldus détruisaient de plus en plus la planète, les forêts disparaissant, les océans mourant, les airs suffoquant et au fond de lui, il n'avait cessé de sentir cette gêne grandissante prélude d'un cataclysme. Le monde magique lui même s'était mis, comme depuis longtemps déjà, à renier sa magie originelle, sa magie ancienne, à oublier l'esprit de la Magie et du monde. Lui s'était au contraire plongé dans le sujet. Plus les années passaient et plus il s'éloignait de ses proches dont les vies avançaient dans d'autre directions, lui ne vieillissant toujours pas. Alors comme lorsqu'il était petit, qu'il sentait ce pouvoir encore inconnu en lui, il s'était tourné vers la magie. Et il en avait appris toujours plus, méditant pour se rapprocher de son pouvoir, de la nature, de l'essence même de ce qu'ils étaient. Et il avait fini par l'atteindre et la rencontrer, Gaïa, la Mère de la Terre, de la Magie, celle qui les avait fait naître et qui leur avait donné leur pouvoir. Elle l'avait accueilli auprès d'elle, radieuse que l'un de ses enfants ait retrouvé le chemin de ses bras. Mais c'était loin d'être le cas des autres...

Le monde magique avait rapidement décliné, la magie avait décliné parce que Gaïa se mourrait. Elle se mourrait de la surexploitation et de la pollution des moldu mais aussi des pratiques magiques abusives ou malsaines dans l'oublie des anciens rites de soin et d'apaisement de la nature et de la magie. Gaïa se mourrait et Harry n'avait pu qui assister, impuissant, le cœur chaque jour un peu plus endoloris.

Lorsque Minerva était partie, il avait été nommé directeur de Poudlard à sa plus grande fierté. Il avait tant bien que mal essayé d'éduquer les nouvelles générations mais pour eux, Gaïa n'était qu'une fable et une blague. Et puis la révélation avait eu lieu. Le monde magique avait été découvert par les moldu et déjà à ce moment, il était considérablement réduit, de nombreuses espèces disparues, les être un peu puissants extrêmement rares. Il n'y avait déjà plus de dragon, comme bien d'autres. S'il avait craint des guerres, cela n'était pas arrivé et c'était presque pire à ses yeux. Le monde magique avait simplement cédé à toute les demandes des moldus, beaucoup trahissant allègrement la magie et les siens pour faire du profit avec eux. Des identifications, des régulations, des limitations, des contrôles, des exploitations... Ils avaient dû subir tout cela sans broncher et personne ne s'était battu, jugeant déjà que leur monde était mort et qu'il fallait s'intégrer aux moldus. Du moins pour la majorité, la minorité vite écrasée.

L'ange de GaïaDonde viven las historias. Descúbrelo ahora