Pass This On

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- Alors comme ça je suis ton petit ami ?
Harrington suspendit son geste.

Il avait ramené Eddie chez lui. Ils étaient tous les deux dans la salle de bain du rocker, assis sur le rebord de la baignoire. Harrington tentait de soigner Munson. Il tamponnait un coton imbibé d'alcool un peu au hasard, en tentant de ne pas trembler.

Quant à Eddie, il jouait les durs. Il serrait les dents et les poings pour ne pas laisser entendre la douleur. Et la honte de la scène a laquelle avait assisté Steve. Même si ce n'était évidemment pas la première fois. Mais pas comme ça. Alors il faisait le malin.
- J'ai pas réfléchi, dit Steve en se concentrant sur l'arcade amochée d'Eddie. Je voulais leur faire fermer leur gueule. Et c'est sorti tout seul.
Eddie saisi la main de Steve dans une tentative de l'apaiser.
- J'ai pas trouvé ça désagréable tu sais, dit il en regardant ses baskets. Je sais pas bien ce que ça veut dire, mais j'ai pas trouvé ça désagréable.

Les deux jeunes hommes étaient tétanisés. Autant par leur envie que par l'appréhension de ce qui pouvait venir ensuite. Eddie releva un œil vers Steve qui le scrutait toujours. Alors il saisit le basketteur par le menton et l'attira vers lui pour l'embrasser.
- Ben quoi, C'est ce qu'on fait avec son petit ami non, dit il dans une nouvelle tentative de détendre l'atmosphère.

Pour seule réponse Steve prit cette fois les devant et l'embrassa à son tour, posant ses mains autour de ses hanches, ce qui tira un frisson à Eddie qu'il tenta de réprimer et qui vint se transformer en gémissement au fond de sa gorge. Ce bruit fit monter le feu aux joues de Steve, il referma ses doigts dans la peau d'Eddie. 

Finalement ils defirent leur étreinte, front contre front, haletants. Ce fut Eddie qui brisa le silence : 
- Tu veux pas boire un truc ? 
- Si... Et j'ai très envie de fumer. 
- Aller, viens, continua Eddie en riant et prenant la main de Steve dans la sienne, comme ça, l'air de rien, comme si c'etait la chose la plus naturelle du monde. 

Les deux lycéens s'installèrent sur le canapé du Mobil Home de Munson. Eddie posa devant eux deux bouteilles de bières qu'il venait d'ouvrir avec son briquet, ce qui impressionna beaucoup Steve. 
- Ah ouais on vous apprends pas ça chez les riches, taquina Eddie ? 
Steve le rabroua mollement. Pour la forme. Il savait qu'il faisait partie des privilégiés d'Hawkins. Et c'était une partie du problème. Une des raisons pour lesquelles les basketteurs s'en prenaient à Eddie. Steve fumait ses cigarettes et sa drogue alors il faisait profil bas. 

- Qu'est ce qu'il y a demanda Eddie en remarquant le regard de Steve sur lui. 
- Rien c'est ce truc avec tes cheveux la... 
Eddie avait ramené ses cheveux en arrière et les avait entouré sur eux même avec un morceau de lacet noir qu'il avait à son poignet. 
- C'est tres beau ma crinière de rêve, mais parfois j'en ai marre. 
Steve scrutait sa machoire carrée, ciselée et aux muscles étonnement saillants... Il aurait pu rester longtemps à regarder Eddie. 
- Tu rêves Harrington ? 
- Quoi ? 
- Je te demande si tu as faim, répéta Eddie. 
- Euh ouais, tu proposes quoi ? 
- Je sais pas bien ce que j'ai dans les placards... 

Eddie bondit hors du canapé et foura sa tête dans son frigo :
- Avec ce que je vois la, je peux nous faire des macaronis au fromage et.... De la vieille pizza pour le dessert. 
- T'es bonne à marier Munson, se moqua Steve. 
- Tu ferais un parfait mari. Tu fumes ma weed, tu vides mes placards et en plus c'est moi qui cuisine, rétorqua Eddie. 
Steve ne sut quoi répondre et son silence fit se retourner Eddie. 
- Je plaisante tu sais. Je suis content que tu sois là. Il sourit de cette façon charmante, avec les yeux et un coin de la bouche et retourna à ses fourneaux. 

Eddie posa deux bols d'un mélange fumant qui semblait avoir un jour été destiné à être des macaronis au fromage. Steve posa un regard circonspect sur la mixture. 
- Je te vois suspicieux Harrington. T'as pas confiance en mes talents ? 
- J'adorerais te répondre que si mais... 
- Fais moi confiance pour une fois, dit Eddie en l'encourageant du regard. 
Steve porta une cuillère à sa bouche grimaçante, puis Eddie finit par y lire de la surprise:
- Qu'est ce que je t'avais dit ! 
- C'est pas mal, j'avoue tout, rit Steve en reprenant une cuillèrée. 

- Je t'ai même pas remercié Harrington. 
- De quoi tu parles, dit il avant de revoir les bleux et les coupures sur le visage d'Eddie ? Oh...
- Tu m'as un peu sauvé le cul et tu t'es foutu dans la merde par la même occasion. 
- Je m'en fous. Je suis pas blanc comme neige dans cette histoire. Je te dois bien ça non, dit il a Eddie, comme s'il attendait l'absolution ? 
- On en parle plus ? 
- Tu me pardonneras un jour Eddie ? 
- C'est déjà pardonné, repondit il dans un sourire. 

Eddie et Steve continuèrent la soirée avachis sur le canapé, en discutant, buvant, mangeant, fumant et riant. A mesure que le temps passait, les deux jeunes garçons se détendaient et ils avaient fini par emmêler leurs jambes, leur doigts et se caresser nonchalamment une cuisse, un genou, ce qu'ils avaient à porté de mains. 

- Mec t'es en train de t'endormir la, dit Eddie la diction empatée par le sommeil. 
- J'vais te laisser aller te coucher, repondit Steve les yeux fermés. 
- Tu crois que je vais te laisser prendre la route comme ça ? Non tu vas dormir là. 
À ces mots, Steve se réveilla complètement. 
- Comment ça ? Dans ton lit ? 
- Mes petits amis ont le droit de dormir dans mon lit, repondit il a Steve d'une voix étrangement calme et naturelle. 

Steve suivit Eddie dans sa chambre. Elle était plongée dans le noir mais il y devinait le bordel jonchant le sol et les posters aux murs dont il ne connaissait rien. 
- Je dors en caleçon ça te dérange pas, demanda naïvement Eddie ? 
Heureusement il faisait très sombre dans la chambre et le rocker ne remarqua pas les joues cramoisie du basketteur 
- Non...
- Tu veux un truc pour te changer ? Un t shirt ? Un jogging ? 
- Non bah je vais faire comme toi, repondit il en se concentrant sur son lacet. 

Eddie s'était glisse sous les draps rapidement mais Steve pu discerner un corps fin et ciselé qu'il ne soupçonnait pas à Eddie. Le rocker était tout aussi gêné mais il le cachait beaucoup mieux. Il regardait discrètement Steve se déshabiller et sa musculature de sportif se dessiner dans la pénombre de la chambre. Harrington rejoint rapidement Eddie dans le lit. 

Les deux jeunes hommes se faisaient face sans oser bouger. 
- Bonne nuit, dit Eddie. 

- Bonne nuit repondit Steve lorsqu'il sentit une main sur son visage et les lèvres d'Eddie sur les siennes. Ils restèrent un moment comme ça, les mains de Steve sur la taille d'Eddie puis finirent par s'endormir encore accroché l'un à l'autre. 

The Great Gig in the SkyWhere stories live. Discover now