Chapitre 10 Babe

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« La vie ne se mesure pas par le nombre de respirations prises, mais par le nombre de moments qui nous ont coupé le souffle ». Confucius

Quand j'ouvre les yeux, je vois que la pièce est baignée une nouvelle fois de lumière, la seule différence est que la place à côté de moi n'est pas libre. Je vois un dos, tout en muscles. J'entends une respiration profonde, il dort. Je sais qui partage mon lit, je le reconnaitrais même de dos dans le brouillard. Enzo. Son dos est tatoué d'un magnifique tatouage, un corbeau déploie ses ailes et sa tête vient reposer sur son omoplate. Il est magnifiquement dessiné, ses deux iris sont rouges et une larme s'échappe de l'un d'entre eux. On dirait que ce tatouage n'est pas que de l'encre mais il a l'aspect d'un relief, comme si la peau en dessous était boursouflée et que ce tatouage cachait des cicatrices, l'effet est étrange. Mon regard se dirige ensuite entre ses omoplates, le nom « Dark Forces » est écrit en lettres majuscules. L'écriture est belle et légèrement penchée. Je vois un autre tatouage sur son bras mais l'angle qu'il a, ne me permet pas d'en voir davantage. Je fixe ce corps que j'ai envie de toucher du bout des doigts, pour suivre les ailes de l'oiseau mais je suspends mon geste au dernier moment. Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Ne plus s'attacher à qui que ce soit. Ce n'est que souffrance lorsqu'ils disparaissent. Lui, je ne le connais pas très bien encore et c'est mieux ainsi. Il bouge et se retourne subitement vers moi, nos regards s'accrochent, ses yeux bleus me transpercent, une nuée de frissons recouvrent mon corps. Nous restons ainsi quelques secondes à nous observer, sans que ni l'un ni l'autre ne prononce aucun mot. Nous nous observons, nous détaillons, puis il me sourit et je dois dire que de voir ses deux petites fossettes de chaque côté de son visage est un pur délice, on a envie de venir poser ses lèvres dessus, je me reprends et me retourne doucement sur le dos en grimaçant.

— Bonjour, comment te sens tu ce matin ? me demande t'il

— J'ai un peu mal partout en fait, j'ai aussi une envie terrible d'aller au petit coin et une faim de lion.

— Grizzly.

— Quoi ?

— Une faim de Grizzly, ça te correspond plus, me dit-il avec son sourire.

Putain, je craque devant un tel spectacle, les mots ne veulent pas sortir, heureusement qu'il continue de parler.

— Bon, dit-il en se redressant sur le lit, on va commencer par le commencement, la petite commission.

— Hé ! Tu pourrais te couvrir !

Il vient de sortir du lit complétement à poil avec une érection monstrueuse, je mets aussitôt mon bras valide devant mes yeux.

— Rhoo, ça va ! Ne me dis pas que t'as jamais vu un mec à poil ! et ça c'est l'érection matinale, que veux-tu dormir à côté de toi n'a pas été simple, je n'ai jamais eu une gonzesse dans mon lit sans l'avoir baisé d'abord, alors excuse si mon corps se rebelle.

— Ha... Ha... Ha... t'es très drôle ce matin. Pour ton information, j'ai déjà vu nombre de mecs à poil ayant fait mon service militaire, et nombres d'érections aussi ! Mais je ne partageais pas ma couche* avec eux, donc si tu veux bien te donner la peine d'enfiler quelque chose avant que je perde la vue !

— Ce serait dommage en effet, j'aime trop le regard envieux que tu m'as lancé !

— T'es vraiment un mytho*

— Si tu le dis ! me répond t-il en passant ses bras sous mes épaules et sous mes jambes, sans que je m'y attende n'ayant toujours pas ouvert les yeux.

— Hé ! Qu'est-ce-que...

— Tu m'as bien dit que tu avais une envie pressante ? Tu peux enlever ton bras, c'est bon j'suis en boxer.

DARK FORCES T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant