L'histoire d'une soldate [Livai x OC]

45. Réalisation

Je jette un oeil au jardin juste devant la maison. J'avais réussi de mes mains à construire une clôture pour faire délimitation entre la plaine et la maison. Et j'ai labouré quasiment seule un potager qui était désormais à moitié mort. Il avait pu être bénéfique cet été mais la pluie d'automne avait tout saccagé. Les mauvais jours étaient de retour. 

Il faisait froid et grisâtre tous les jours et nous étions seules, Iris et moi, dans ma maison. Elle avait été adorable de s'installer quelques temps pour m'accompagner car Livai ne pouvait pas être présent à mes côtés. Ses responsabilités le retenaient à la capitale ou bien, il nettoyait l'intérieur du mur Maria avec le bataillon. 

Hanji avait eu la gentillesse de m'écrire des lettres pour m'informer de l'avancé de ses recherches. Même si l'origine des titans étaient enfin connues et que j'avais trouvé une réponse à chacun de mes questionnements. Il restait encore tant de mystères sur cette nouvelle civilisation à l'extérieur de cette île. La division entre le peuple de Mahr et les eldiens ainsi que les croyances de Grisha regorgent encore de secret. 

Le gouvernement et principalement la reine, n'ont pas tenu à mettre le peuple dans le mensonge et a tout divulgué grâce à la presse. Comme pour redonner la mémoire que le roi Fritz nous avait enlevé il y a cent ans. Bien sûr, la population fut divisée. Certains y crurent, d'autres en rigolèrent et enfin certains criaient à une conspiration politique. 

Je reçois le journal un peu en retard grâce à mes voisins mais je fus étonnée que pour une fois, ils chantent nos louanges. 

Dans toute cette pagaille, je n'ai fait que penser à mon devoir, et je n'ai pas réalisé tout de suite la chose qui grandissant de plus en plus en face de moi. 

J'allais devenir mère dans peu de temps et je ne me faisais toujours pas à l'idée. C'est comme si pendant tous ces mois, j'avais ignoré cette vie qui se formait à l'intérieur de moi. Est-ce que Livai en ait pour quelque chose? Certainement car je crois qu'il réalise encore moins que moi la situation. La dernière fois que je l'ai vu, il était beaucoup plus calme et moins piquant que d'habitude. Il était presque... attentionné. Il n'est pas venu critiquer l'état de la maison et la propreté des lieux. 

Il se serait empressé de me jeter un balais dans la figure et me hurler de me bouger le cul pour nettoyer ce taudis. Il n'a même pas tiqué quand il a vu une légère toile d'araignée dans la salle de bain. Mais je sais qu'il s'est relevé dans la nuit pour tout laver. 

Je suis censée accoucher au milieu du mois de novembre. Le premier médecin est à une heure de route donc je devrais très prochainement me déplacer pour m'installer chez lui en attendant. 

En fait, je me rend compte que je ne sais absolument pas élever un enfant. Dans mon éducation, ma mère m'a très peu parler de ça car elle ne s'occupait pas de moi et me confiait à des professeurs et des gouvernantes. Et elle pensait que j'en ferais de même avec mes enfants. 
Il m'ait arrivé de m'occuper un peu de mon petit frère mais cela n'avait rien d'éducatif ou bien bénéfique concrètement. De plus, cet enfant sera un Ackerman, un être presque surnaturel. Je crois que je vais me faire complètement submerger par la situation! 

- Ton thé est devenue vachement bon, remarqua Iris en s'asseyant à de moi. 

Je regarde brièvement la tasse qu'elle a posé à côté de moi avant de revenir dans mes pensées. 

- C'était tellement une catastrophe avant! Le caporal ne voulait même pas y toucher. Je dois avouer qu'il était plutôt infecte. On aurait dit que tu ne t'étais jamais servi d'une théière. Mais bon... ces mois dans cette maison t'ont permis de t'améliorer. Hé... Violet, tu m'écoutes?