54. En cavale

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La pluie frappait le visage du caporal et coulait le long de ses vêtements souillés. Son esprit était vide, tout comme son expression. Il se contentait de faire avancer la cariole en écoutant les quelques mots balbutiés par l'homme derrière lui. Une lance piégée, plantée dans ses côtes et qui exploserait si il tentait de bouger. 

- La seule solution... une mort douce... pour les eldiens. 

Le caporal se tourna légèrement vers lui, son expression inchangé. 

- Qu'est-ce que tu dis? Une mort douce? Toi, c'est en écoutant tes os craquer sous les dents d'un titan que tu vas crever, n'est-ce pas? Tch... Je trouve ça assez clément pour l'ordure que tu es. 

Le noiraud se leva pour faire face à son prisonnier qui reprenait petit à petit connaissance. 

- Surtout... en comparaison de toutes les vies que tu as arrachés aux nôtres. Des putains de vie innocentes! 

- Tu te trompes, murmura Sieg, la joue écrasé contre le bois, incapable de bouger. Je les ai sauvés. J'ai épargné à la progéniture qu'ils auraient eue, les souffrances de ce monde infâme. J'aurai pu faire de même pour toi, ton gamin n'aurait pas à souffrir. 

- Ferme ta putain de gueule! S'exclame le caporal en sortant ses lames pour couper ses jambes. 

- Monsieur Xavier! Regardez-moi!! S'écrie Sieg avant de tirer la corde accrochée à son cou. 

Le caporal entendit le petit bruit de la bombe qui se déclenchait. Il n'avait même pas eu la possibilité de le retenir. L'instant ne dura qu'une seconde, il n'eut pas le temps de réagir. Ni même le temps de penser à qui que ce soit après que la charrette explosa. Il a juste su qu'il avait bien merdé. 

Livai fut propulsé au loin, mortellement blessé. 

___

- Maman, c'était quoi ce bruit? Demanda Eduard en levant la tête pour regarder le ciel. 

Je m'étais retournée en entendant au loin une explosion. Je voyais de la fumée s'extirper de l'autre côté de la forêt. Puis le silence le plus complet. Le vacarme soudain qui avait brisé le silence s'était stoppé net, pas de cris ni de renchériement. 

Qu'est-ce que c'était?

Je redresse la capuche d'Eddie avec un léger sourire aux lèvres. J'étais morte d'inquiétude mais je ne voulais pas qu'il le devine. 

- R...rien, mon chéri. Peut-être de l'orage. 

- J'ai peur de l'orage. 

- Je sais, c'est pourquoi il faut qu'on trouve un abris au plus vite. 

Le petit garçon acquiesça lentement et je l'attrapais comme si ma vie en dépendait pour le serrer fort dans mes bras. Nous avions fuis la maison aussi vite que possible. Nous n'avons heureusement croisés aucun soldat mais nous n'étions pas en sécurité pour autant. 

Hanji avait raison, aucun endroit est sûr et personne dans les murs ne comprend ce qu'il se passe. J'arpentai les rues avec Eduard dans mes bras, dans l'espoir de trouver une grange ou un entrepôt. Quelques parts où je pourrais le mettre à l'abris de la pluie et qu'il puisse se reposer. 

- Excusez-moi! 

Une voix avait percé le silence dans le village. Je m'arrête net. Elle était féminine mais je n'étais pas rassurée pour autant. Ne sachant pas de qui il pouvait s'agir, je trouvais ça encore plus dangereux d'essayer de m'enfuir alors qu'elle était dos à moi. Je remet la capuche sur le visage d'Eddie avant de me retourner légèrement. 

- Vous semblez perdue, continue la voix. Vous voulez de l'aide?

C'était une femme, qui tenait une lanterne dans la main. Elle était au porche d'une des maisons les plus grandes du village. Elle avait dû sortir en entendant l'explosion. J'avale ma salive mais je ne juge pas qu'elle est un danger imminent. Ce n'est qu'une simple civil...

L'histoire d'une soldate [Livai x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant