🖋 Chapitre 1 : Fondation 🖋

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De l'argile à qui l'on donne un but. Sculpté par le destin, guidé par le divin, l'Homme se multiplia sous le regard attentif du malin. Sur les terres verdoyantes et florissantes du Yucatan, il colonisa les vastes étendues, les vallées, les montagnes, les jungles et les côtes. Il organisa sa vie en petites citées éparpillées et parfaitement organisées. L'agriculture, la cueillette et la chasse furent au cœur des préoccupations de ces premiers Hommes. Levant les yeux vers le ciel, ils comprirent que par-delà leurs terres se cachaient de nombreux secrets et de grands savoirs. Mais s'ils purent expliquer certains des phénomènes magiques qui les entouraient, de nombreux autres restèrent à l'ombre de leur grand savoir et de leur grande curiosité. 

C'est alors que du fond de la jungle surgit une idée nouvelle. De la première grande capitale des Hommes vint un savoir nouveau, celui d'êtres supérieurs contrôlant l'ensemble des phénomènes magiques. La vie, la mort, la souffrance, la joie, l'abondance, la sécheresse, tout se révéla aux yeux des Hommes au travers des récits mystiques des dieux. Chaque évènement, chaque catastrophe et miracle offrant une superbe occasion de compléter la riche histoire d'un panthéon en pleine expansion. L'apprentissage, le savoir et la transmission laissèrent place au fil des premiers siècles à l'émergence de nouveaux personnages au sein des cités, des envoyés, des érudits, les voix des dieux sur terre. Ces Hommes nouveaux dont la source de pouvoir resta cachée aux yeux des simples vivants, s'érigèrent en dynasties, firent ériger sur les grandes places des monuments nouveaux, des pyramides monumentales dédiées au culte d'un dieu. Ils donnèrent vie et à un nouveau panthéon. 

Ces dieux nouveaux capables de voyager au ciel, sur la terre et dans l'inframonde se nourrirent et se renforcèrent des âmes de leurs adorateurs. Certains fondèrent des lignées et se mirent à diriger des peuples, tandis que d'autres restaient cachées au plus profond des lacs. Ainsi commença le grand cycle des dieux qui marqua en profondeur le monde Mésoaméricain. 

Mais les premiers Hommes furent sages, chaque divinité ne put seule prendre le pouvoir, il fut un besoin vital de trouver un équilibre juste en ce monde. Ainsi chaque dieu nouveau trouva face à lui un autre être supérieur qui lutta sans relâche pour équilibrer l'existence des Hommes. Ainsi on n'apprécia les pluies abondantes que par la souffrance des grandes sécheresses. On ne connut la véritable joie qu'après s'être remit de douloureuses blessures. On valorisa son passage sur terre par le savoir d'une vie future dans l'inframonde. 

Si de nombreuses histoires forgèrent au fil des siècles ces légendes divines Mésoaméricaines, la lignée de la légendaire Chimalma marqua un tournant dans le récit millénaire de ces peuples. La vie et la mort furent érigés comme les cycles fondamentaux de toute chose, la mort donnant tout son sens à la vie, le sacrifice à un dieu ayant été associé à une récompense sacrée. Cet amour pour la vie, cette fascination pour la mort, tout cela ne pouvait se comprendre sans se plonger dans le récit de la lignée de Chimalma, la légende la plus sanglante et vénérée des peuples mésoaméricains. 

Nous sommes quelques siècles après l'aube de l'humanité, Chimalma fut l'une des premières héroïne de la terre, la première à remettre en cause la toute puissance des dieux. Naturellement supérieure par son intelligence et son physique face à la masse humaine, on racontait alors qu'une aura sacrée l'entourait, attirant irrésistiblement l'attention des êtres vivants et immortels. Chimalma inspirait respect et curiosité à chaque être croisant sa route. La légende nous rapporte que Mixcoatl, dieu primitif de la chasse et de la guerre, créateur des étoiles, aperçu au soleil levant Chimalma au bord d'un ruisseau d'eau claire dans la vallée de Morelos, au milieu d'une jungle luxuriante et foisonnante de vie. Son cœur d'ordinaire aussi dur que l'obsidienne et rompu aux rigueurs militaires se brisa au contact de la flèche d'amour, laissant éclore des sentiments inconnus à la divinité. Ne sachant comment séduire une jeune femme si parfaite et échouant à de multiples reprises à attirée son attention, Mixcoatl ne connaissant que la violence pour répondre aux échecs, perdit patiente, et tira cinq flèches sur la jeune femme qui les interceptas sans difficulté.

Les légendes MayasWhere stories live. Discover now