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LES BRAS CROISES, j’observe Tengen silencieusement. Il est encore allongé sur son lit de fortune, à même le sol, enchaîné au cadran de bambou consolidé autour de lui. Les yeux ouverts, il fixe ses jambes habillées d’un drap, hagard.
— Je ne suis pas sûre d’apprécier ce que je suis en train de regarder.
— Tu avais une meilleure idée ? je réponds à Hinatsuru.
Elle pousse un soupir sans prendre la peine de me répondre puis dépose à côté de l’homme un plateau pourvu d’une tasse fumante au cas où il sortirait de sa léthargie pour me demander à boire.
— C’est inutile, la drogue que je lui ai donné est tellement puissante qu’il n’a sans doute même pas conscience d’être vivant, je déclare en la voyant touiller avec soin le contenu du bol.
Elle ne répond pas. Je sais qu’elle m’en veut.
— Ecoute, Hina, je sais que tu m’en veux mais il a déjà commis deux tentatives de suicide. Que tu le veuilles ou non, l’extasie que je lui ai donné et l’enchainer sont les seuls solutions.
Elle ne dit toujours rien. Sa main se dépose sur celle de son époux et elle déposé un baiser sur sa joue.
— Hina…
— C’EST BON ! J’AI COMPRIS ! hurle-t-elle en se retournant.
Ses yeux écarquillés lancent des éclairs, rompant avec l’allure douce et avenante que je lui ai toujours connue. Déglutissant péniblement, je tourne la tête lorsqu’une larme perle sur les joues de la femme.
