Sweet Dream - Toya x Reader

Chapitre 3

 Du côté de l'agence, tout ce passe comme d'habitude, à ceci près que l'absence de Toya inquiète ses coéquipiers. [T/P], qui fait sa ronde avec Hawks, s'hasarde à lui demander :

« - Tu sais ce qui arrive à Todoroki ?

- Hum ? Non. J'en ai pas la moindre idée. C'est rare qu'il ne vienne pas au travail.

- Tu crois que ça a un rapport avec sa famille ? »

Le héro ailé jette un œil vers la jeune femme puis hausse les épaules :

« - Pourquoi ça irait mal avec sa famille ?

- Il ne t'a jamais parlé d'un quelconque problème avec son frère ? »

Cette fois, le héro devient suspicieux. Où l'héroïne veut-elle ne venir ? Il se pose à côté d'elle et réplique :

« - Pas que je sache. Mais pourquoi tu t'intéresses soudainement à sa vie de famille ? »

[T/P] comprend qu'elle est allé trop loin dans ses questions. Elle hausse les épaules et répond avec un petit sourire :

« - Par curiosité. »

Le blond n'est pas convaincu par la réponse, mais il décide de ne pas chercher plus loin. Pas maintenant. Ils sont en mission, ce n'est pas le moment de discuter de sujet personnelle. En revanche, une fois la tournée terminée, il se rapproche de l'héroïne et la questionne :

« - Tu ne veux vraiment pas me dire pourquoi tu m'as posé des questions sur la famille de Toya ?

- C'était juste de la curiosité.

- Vraiment ? »

[T/P] se sent coincée. Elle finit par soupirer à contre coeur :

« - Todoroki a laissé entendre qu'il avait un problème avec son frère... Et avec sa famille en général.

- Il t'a dit ça ?

- C'était pas clair. Il n'était pas vraiment conscient de ce qu'il disait. C'était difficile de comprendre où il voulait en venir.

- Et il s'est confessé à toi ? Alors qu'il m'a moi, son meilleur ami ? »

Le jeune femme éclate de rire :

« - Tu voulais qu'il te dise quoi ? T'était tellement déchiré que tu t'y es repris à deux fois avant de t'envoler correctement ! »

Le héro ailé se détend, souriant même :

« - C'est vrai que j'étais pas bien frais ! »

Ils se mirent alors à plaisanter, comme d'habitude. Pourtant, dans un coin de sa tête, [T/P] ne cesse de se repasser en boucle la soirée. Quelque soit la manière dont elle tourne la scène, quelque chose la dérange.

***

Toya se lève, un peu dans les vapes. Fuyumi vient de l'appeler, soit disant que quelqu'un est venu le voir. Il se lève et sort de sa chambre, se grattant distraitement la nuque. Il croise alors le regard de [T/P]. Son sang se glace. Que fait-elle ici ? Il n'est pas allé au travail pour ne pas la croiser, et voilà qu'elle débarque chez lui. La jeune héroïne voit bien que son collègue est surpris. Elle le salue timidement, se demandant si elle a bien fait de venir. Elle n'était jamais rentré dans la maison de son collègue, et ne comptait pas y entrer aujourd'hui. Mais lorsqu'elle a dit qu'elle voulait prendre des nouvelles de Toya, la sœur de celui-ci l'a entraîné à l'intérieur avant d'appeler le concerné. Toya sourit et salut son amie, ne sachant pas trop quoi dire. Heureusement, elle trouve le courage de parler :

« - Salut... Ton père nous a dit que tu étais malade alors... Je suis venue prendre de tes nouvelles...

- Ah... C'est gentil... »

Moment de gêne. D'habitude bavards, les deux jeunes gens se retrouvent soudainement muets comme des carpes. Mais Fuyumi sait comment gérer ce genre d'ambiance et propose gentiment :

« - Voulez-vous rester manger ? Comme ça, vous pourrez discuter tranquillement pendant que je préparerais le repas.

- Oh ! Non, c'est bon ! S'exclame [T/P], Ne vous dérangez pas pour moi ! Ma mère a certainement déjà préparer le repas. Je passais juste par là, rien de plus !

- Vous ne nous dérangez pas, ne vous inquiétez pas. »

[T/P] refuse poliment puis se dirige vers la porte. Elle tombe nez à nez avec Endeavor, qui hausse un sourcil :

« - [T/N] ? Qu'est-ce que tu fait ici ?

- Ah ! J'étais venu prendre des nouvelles de votre fils. J'allais justement partir... »

Le héro enflammé jette un œil à Toya, puis à la jeune héroïne et demande finalement :

« - Pourquoi ne pas manger avec nous ? Il est déjà tard et je veux que tu sois en forme demain. »

Ce n'est clairement pas une proposition, mais un ordre. La jeune femme se retrouve alors à participer au repas le plus tendu de l'histoire des repas tendus. Personne ne parle. Elle croise soudainement le regard d'un des frères de son collègue, qui lui sourit :

« - Alors comme ça, tu travailles avec mon frangin ?

- Hum ? Oui. Je fais équipe avec lui. Et avec Hawks, évidemment.

- Et qui est ton préféré ? »

[T/P] manque de s'étouffer. C'est quoi, ces questions ? Toya fait mine de manger, mais toute son attention est en réalité concentré sur la jeune femme. Heureusement pour elle, Fuyumi intervient :

« - Natsuo ! Ce n'est pas une question à poser ! Excusez le.

- Oh non, il n'y a pas de mal. Ne vous inquiétez pas. »

Mais le frère à la chevelure argenté n'en reste pas là :

« - Tu nous vouvoies ? Pourtant, t'es plus âgé non ?

- Natsuo ! »

Fuyumi lui donne un coup de coude. L'héroïne pouffe et hoche la tête :

« - En effet, je suis plus âgée. Mais vous êtes les enfants de mon patron. C'est important de ne pas vous offensez, tout comme il est important de ne pas offenser mon patron. »

Natsuo jette un œil à son père puis hausse les épaules. Fuyumi lui sourit :

« - Pas besoin de nous vouvoyer. Soyez à l'aise avec nous.

- Seulement si vous en faite de même. »

Les deux femmes se sourient, conscientes d'être sur la même longueur d'onde. Toya, lui, ne dit rien. Il réfléchit, un peu contrarié. Il remarque seulement maintenant que, même si elle ne le vouvoie pas, [T/P] ne l'appelle tout de même pas par son prénom, mais par son nom de famille. Ne sont-ils pas amis ? Pourquoi est-elle à la fois si proche et si éloignée de lui ? Est-elle mal à l'aise avec lui ? Les questions se bousculent dans sa tête. Et si elle ne traînait avec lui que parce qu'il est le fils d'Endeavor ? Plus il réfléchit, plus le doute s'installe en son coeur. La fin du repas arrive à toute vitesse. [T/P] se lève pour partir. Toya se lève pour l'accompagner jusqu'à la porte. C'est le moment ou jamais. Il lui demande :

« - Tu es mal à l'aise avec moi ?

- Non, pourquoi ? »

Pas d'hésitation. Elle semble sûre d'elle. Ça rassure le jeune homme. Il hausse les épaules :

« - Juste comme ça. À demain.

- Ouais, à demain ! »

Il ferme la porte. Il fait taire la voix du doute dans sa tête. Elle est à l'aise avec lui.