16.Hôtel et dispute

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Nous établîmes le point de rendez vous dans la chambre de Slava et aussi dans la mienne en l'occurence puisque bien entendue, cela n'avait pas parut intelligent de réserver 3 chambres à ce bon Gideon. 

Je n'allais certainement pas me plaindre de l'hôtel miteux qu'avait réservé Gideon pour "ne pas se faire repérer". Dormir sur un matelas par terre était déjà comme du luxe pour moi. 

Slava m'avait tout expliqué. Je devrais accompagner Candy, dans un club libertin dont Tyler était un habitué afin de, en parallèle de la mission donner un sac de cash à une femme. 

Ma chambre était juste à côté de celle de Candy et Roméo, tellement à côté que je les entendais baiser. 

Slava me lança un regard gêné, que je tenu quelques secondes. Puis il rompit le contact avant de déclarer : 

- Je vais leurs dire d'aller se faire foutre. 

Quelques minutes plus tard, les gémissements de Candy disparurent et Slava réapparut dans la chambre. 

Je n'était pas vraiment à l'aise. Seule, avec un homme, pour une nuit. Cela pourrait virer au drame si vite. 

Je fut ravi de constater que je ne fus pas la seule à être mal à l'aise de partager ma chambre avec lui. En effet, lui aussi semblait gênée voire incommodé et le voir dans cet état proche de la crise me rassura sur son statut d'humain.

- Bon, me dit il en passant la main dans ses cheveux, je vais aller prendre une douche...A moins que tu veuilles la prendre en premier. 

Je le fixai en cligna des yeux, incapable de prononcer un mot. 

- Ok, j'y vais. Me dit il en disparaissant dans la salle de bain. 

Je secouai la tête et la tourna vers la fenêtre. Ou j'avais une vue très sympathique sur Las Vegas : 

 Deux mecs bourrés et une pute sur un trottoir. 

Je soupirai en entendant Candy et Roméo recommencer leurs affaires. Vu les gémissements de Candy, Roméo devait être un sacré bon coup. 

Slava sortit en furie de la salle de bain, une simple serviette autour de la taille, laissant voir son corps sculpté et tailladé comme une statue grecque, et sortit de la chambre en hurlant des insultes à l'égard des deux amants. 

- PUTAIN VOUS ALLEZ VOUS ARRETEZ QUAND ?? Hurla t'il en tambourinant à la porte. CANDY T'AS QU'A LE SUCER AU MOINS ON T'ENTENDRA PAS ET TOI ESPÈCE D'ENFLURE ARRÊTE DE PENSER AVEC TA BITE UN PEU ! 

J'étais sortie dans le couloir afin d'admirer le spectacle et je ne fus pas déçue. 

La porte s'ouvrit sèchement et Roméo apparut, une serviette similaire à Slava noué autour de sa taille, qui formait une bosse énorme juste en dessous de son torse musclé. 

- Tu veux pas me laisser finir de baiser ? Lui dit il calmement. Moi quand tu baises je te laisse finir? Même quand j'entends ta pute crier comme un putois. 

Slava écarquilla les yeux, n'étant pas sur d'avoir bien entendu. 

- Moi déjà c'est qu'une fois dans la soirée et ça dure pas 4H. Rétorqua t'il en écrasant son mégot de cigarette contre l'épaule de Roméo. 

Celui baissa la tête pour la relever encore plus vite et se jeter sur Slava. 

- On sait que ça dure pas 4H ! Répliqua t'il. Ça n'en dure même pas le centième ! 

Candy accourut, vêtu d'un string vert et cachant ses seins avec ses mains, cigarette entre les lèvres. Elle tira les cheveux de Roméo en lui disant d'être raisonnable. 

- TOI SALE PUTE JE T'AI PAS SONNÉ ! Hurla t'il, hors de lui. 

Alors que je tirais Slava par le bras pour lui faire lâcher prise, je la vit qui lâcha Roméo brusquement. Elle rentra dans la chambre et s'assit sur le lit pour commencer à pleurer. 

Ce soir là, ce n'était plus les gémissement de Candy qu'on entendait mais ses pleurs. 

- Arrête de bouger. Dis-je à Slava en passant tu coton imbibé d'alcool sur son oeil. Sinon ça fera mal. 

Il resta statique et me regarda dans les yeux, sans bouger, afin que je lui applique correctement. Je me sentais mal à l'aise, l'iris de Slava était encré dans le mien, comme pour me surveiller. Mon ventre se contracta et laissa place à des tremblements légers.  

Il souffla à l'entente des voix de Candy et Roméo qui se disputaient. 

- Pff...souffla t'il. Je me demande si finalement la baise n'était pas mieux...

- COMMENT TU VEUX QUE JE SOIS HEUREUSE AVEC QUELQUN COMME TOI ROMÉO ? HEIN ?? TU...dit la voix de Candy en pleurant. TU N'ES QU'UN MONSTRE. TU TE FICHES DE MOI ! TU T'EN FOU DE MOI ! 

J'entendis Roméo ricaner et dire de sa petite voix niaise : 

- C'est faux. J'étais juste énervé, c'est tout. 

- Je t'aime Roméo. Dit elle en pleurant. Je t'aime vraiment. 

- Quel courage...Dit Slava en riant. La pauvre. 

- Je t'aime, mais je ne te comprend pas. Dit elle en tremblant. Tu m'a vraiment blessé ce soir en me disant ce que tu m'as dit. 

La dispute se finit sur cette phrase. Slava tourna la tête pour me regarder et s'énerva. 

- Super. S'égosilla t'il en levant les mains. Maintenant ils vont refuser de taffer ensemble demain ! C'est le pompom ! 

Je fis un sourire gêné et disparut dans la salle de bain pour prendre ma douche à mon tour. Je me déshabillai, et regardai mon corps dans le miroir. 

J'avais du mal à m'imaginer qu'il n'y a même pas 3 semaines, il était tout les jours souillés par des dizaines d'hommes à la journée. 

Ça me faisait mal d'y repenser. De repenser à tout ça. 

J'était toujours traumatisée. D'avoir été éduqué avec la violence et le viol. 

De la torture. 

J'ouvrit les robinets et hurla face à la froideur de l'eau. Cet enfoiré avait pris tout l'eau chaude, je m'empressais de refermer les robinets et le massacre s'arrêta. 

Enfin pas tout à fait : j'hurla une deuxième fois lorsqu'il fit irruption dans la salle de bain pour refermer la porte dès que nos regards se croisèrent. 

- Désolé ! M'hurla t'il à travers la porte. Désolé je savais pas que t'étais là ! Putain désolé ! Dit il face à mes cris aigus. 

Je me rhabillai en vitesse et sortie en claquant la porte. 

- Désolé. Me redit il en s'asseyant sur le lit. Je savais pas que t'étais là dedans. 

Mais je n'écoutais pas. J'étais encore en état de choc. Un homme venait de me voir nue. Entièrement. 

- Ho ! Me dit il en passant une main devant mes yeux. Désolé j'ai dit. 

- C'est bon...Soufflais-je. 

Je m'allongea sur mon lit. Dos à lui et m'endormis les larmes aux yeux. 

polar bearOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz