Chapitre 1 - Une matinée presque ordinaire

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Amalia

Allongée sur mon matelas je fixais le plafond en espérant trouver un sommeil qui ne semblait pas vouloir venir. 

Cette nuit encore je n'ai presque pas fermé l'œil trop perturbée par les évènements d'hier, l'impression que l'odeur de sang et de poudre emplissaient toujours mes narines m'avaient maintenu éveillée et me ramenaient des années en arrière.

La veille au soir un cadavre a été retrouvé sur mon lieu de travail. J'ai pu entendre le tir mais pas voir l'assassin à cause de la fuite de certains clients, qui, dans la panique se sont entassés autour du bar et de la porte de sortie en nous laissant désemparés. 

Ma peur m'avait cloué sur place, incapable de bouger j'étais restée coincée derrière le bar.

J'étais couché depuis un moment mais il m'était impossible de trouver le sommeil. Malheureusement pour moi j'allais devoir me lever dans quelques minutes si j'en croyais mon réveil qui indiquait 6h55.

Je me décidai alors à me lever en soufflant d'exaspération. Si je m'écoutais je passerai la totalité de ma journée au fond de mon lit sans en sortir mais il fallait ce qu'il fallait.

Doucement je me redressai, levai ma couverture et la relâchai négligemment sur mon matelas, dépitée de devoir recommencer une journée dans cette vie de chien qui était la mienne.

Une fois debout je traînai mon corps qui me semblait peser une tonne jusqu'à la salle de bain où je m'arrêtai face à mon reflet avec une mine dégoutée.

Devant le miroir je contemplai le désastre, mon visage était bouffi de fatigue, mes yeux moitiés fermés étaient soulignés par des cernes que je devais à mes nuits d'insomnies et au manque de sommeil accumulé.

Mes boucles blondes se retrouvaient en batailles à force de me retourner dans le lit, mon teint était blafard, en bref je faisais peine à voir.

Je ne me trouvais jamais spécialement jolie mais à cet instant j'étais clairement le sosie d'un zombie ou plutôt celui d'un rôdeur dans "The walking dead", sauf que j'avais la vie en plus.

Tu es horrible

En me détaillant, je pinçai mon ventre gras et regardai les boudins qui me servaient de cuisses.

Je me dégoutai. 

Mon corps me paraissait difforme et ma voix intérieur ne manquait pas de me le rappeler à toute heure du jour où de la nuit.

Regarde comme tu es flasque

Pour essayer de penser à autre chose et me maintenir éveillée je me décidai à prendre une douche rapide.

Enfermée dans ma cabine, l'eau chaude ruissela sur mon corps en brûlant ma peau par endroit.

La buée commença à se faire dans la pièce tandis que la chaleur me tournait la tête, j'aimais cette sensation, comme un cocon chaleureux qui se formait autour de moi, je me sentais en sécurité à l'abris des regards et seule avec moi même.

Tu es surtout à moitié maso oui.

Non tais toi un peu laisse moi profiter.

Je soupirai puissamment d'aise en sentant mes muscles se détendre.

Ici au moins j'avais la paix et la possibilité de ne plus penser aux problèmes qui perturbaient ma vie, je pouvais l'espace de quelques minutes ne penser qu'à moi.

VINGANÇAWhere stories live. Discover now