Chapitre 23 - Je n'ai jamais

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Autour de nous se forma un nuage de fumée mêlant celle de son joint et celle de la cigarette coincée entre mes doigts pendant qu'il continuait de me souffler son air toxique au visage. D'abord agacée, mon esprit se brouilla quand je pensais à la signification de ce geste. 

" Si je te souffle au visage de la fumée ça veut dire que j'ai envie de toi" 

Les paroles de mon ex petit ami me revinrent en mémoire, me faisant secoué la tête une seconde, c'était totalement ridicule. Malgré les allusions qu'il était capable de me faire, je ne le pensais pas sérieux. Il cherchait seulement à me déstabiliser et putain, il était fort à ce jeu débile.

Je plissai les sourcils en tirant une taffe, le regard faussement dégoutée en direction d'Abel et son bras qui frôlait le haut de ma nuque. Le contraste entre la température de son corps et ma peau fraîche me déclencha une chair de poule. Il était beaucoup trop proche.

Il me regardait d'une façon menaçante, ses yeux plongés dans les miens me donnaient presque des sueurs froides. Son visage durcit par l'attente de ma réponse le rendait effrayant.

Pourquoi ne voulait-il pas que je bouge de la place que j'occupais ? Sûrement pour me faire chier une fois de plus ou peut-être par simple caprice comme il aimait tellement le dire.

 Tout ce dont j'étais sur c'est que je voulais me trouver n'importe où, ailleurs, loin d'ici.

Les contacts physiques n'étaient pas mon fort et je me sentais mal à l'aise d'autant plus qu'il m'agaçait après avoir gâché mon après-midi. Même s'il m'avait fais rire en faisant l'idiot dans la cuisine, j'étais toujours frustrée de ne pas avoir pu me détendre comme je le voulais avec Max.

Qu'est ce qu'il était encore entrain de manigancer ? 

Ce rapprochement de sa part avait quelque chose d'étrange et sa proximité ne faisait que me perturbé d'avantage même si ça simple présence mettait déjà tous mes sens en éveille. 

Plus loin je me trouvais de lui, mieux c'était pour moi et ma survie. 

Même si il était tout à l'heure de bonne humeur maintenant il semblait aussi agacé que moi. Sur un coup de tête il pouvait très bien m'arracher la mienne et en faire son dîner si l'apéritif ne lui plaisait pas. 

Je cherchais désespérément une façon de lui répondre sans mourir l'instant suivant pendant qu'il me scrutait fixement semblant peu à peu perdre sa patience.

- D'abord dégage ça, soufflai-je en désignant son membre en roulant les yeux pour dissimuler mon malaise, Pourquoi je resterai là ? J'en ai pas envie.

C'était surtout son odeur boisé qui me perturbait, sans parler de son corps chaud si près du mien, de ses lèvres à quelques centimètres des miennes. 

Ces mêmes lèvres que j'avais manqué à plusieurs reprises d'embrassés. 

- Parce que je te le dis ? répondit-il cyniquement en pivotant le haut de son corps dans ma direction d'un ton railleur. Et que je préfère encore être assis à côté d'une attardée plutôt que l'un de ces emmerdeurs mais surtout parce que j'adore quand tu fais cette tête, tu as presque l'air de me détester alors que je pourrais encore faire de toi mon jouet, c'est excitant.

Je lui lançais mon plus bel air meurtrier en déglutissant, son air suffisant m'agaçait et mon envie de le faire taire se faisait plus forte que le sentiment de danger qu'il m'inspirait. 

Je n'étais pas très crédible mais au moins je ne me laissais pas faire.

J'avais horreur qu'il me rappel à quelle point je paraissais inoffensive à côté du monstre qu'il pouvait être.

VINGANÇAWhere stories live. Discover now