Chapitre 11 : Conversation enrichissante avec Clarisse

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   Une agitation hors du commun régnait dans la Tour Mandela. Des journalistes grouillaient de partout, mêlés à une foule de badauds, sans compter les employés qui ne savaient plus où donner de la tête, à peine aidés par quelques policiers en sous-effectif pour gérer cet immense mouvement de foule.

« —On passe par l'ascenseur de service, déclara Ewen en entraînant sa collègue par le bras. »

    Les deux détectives se rendirent dans la partie privée et réservée au personnel de la Tour. L'agitation y était moindre de par le nombre restreint de personnes qui pouvaient y accéder, mais il était tout autant compliqué de se frayer un chemin parmi tous ces employés déboussolés. S'ils devaient être comparés à des insectes, la Tour serait une ruche qui vient de perdre leur reine. Pour une fois, cette agitation rendit service aux détectives qui purent se mouvoir sans qu'on s'aperçoive de leur présence.

   Quand ils eurent enfin atteint les ascenseurs de service et qu'ils purent monter dans l'un d'entre eux, ils atteignirent le 35ème étage. Lorsque les portes d'acier s'ouvrirent, un tout autre monde prit place sous leurs yeux. C'était calme. Il n'y avait personne. Pas même de Clarisse en vue.

« —Merde, souffla Ewen, elle n'est pas là.

—Chut ! ordonna Maggie. »

     Ils tendirent l'oreille. Des bruits de pas étouffés étaient à peine audibles. Maggie désigna la porte du bureau de monsieur Auguste d'un signe de tête. Ewen comprit où sa collègue voulait en venir et il s'y dirigea avec son pass afin de l'ouvrir. À leur grande déception, il n'y avait personne.

    Tandis qu'ils allaient revenir sur leurs pas, Maggie se rendit compte que la porte maladroitement dissimulée entre les bibliothèques était entrouverte. Et du bruit s'en échappait. Les pas venaient vers eux. Peut-être avaient-ils fait trop de bruit en entrant dans le bureau. D'un commun accord silencieux, les deux détectives décidèrent d'attendre l'individu dans la pièce. Pourvu qu'il ne soit pas armé, pensèrent-ils chacun de leur côté, se sentant soudainement particulièrement vulnérables.

         Heureusement pour eux, ce n'est pas un dangereux fou armé qui fit irruption dans la pièce. Ils se retrouvèrent face à face avec Clarisse. La jeune assistante, qui n'avait visiblement pas entendu les deux intrus pénétrer le bureau, poussa un cri de surprise.

« —Du calme, du calme, tenta Ewen.

—Vous ?! lança-t-elle à la fois effrayée et surprise. Qu'est-ce que vous faites ici ? Je vais appeler la police !

—Ce ne sera pas la peine, nous travaillons avec eux. Nous sommes détectives privés.

—Je me doutais qu'il y avait quelque chose de louche derrière votre venue l'autre fois.

—On a été missionnés pour enquêter sur la mort de votre patron.

—Et avant aujourd'hui ? Vous étiez là pour quoi ?

—Et si on s'installait confortablement dans votre bureau pour en discuter ? »

    Sans se défaire de sa méfiance, Clarisse emmena les détectives dans le petit salon aménagé dans son bureau. La jolie blonde avait l'air fatigué.

« —Dépêchez-vous ! ordonna cette dernière. Comme vous pouvez vous en douter, je n'ai pas tout mon temps. Qu'est-ce que vous recherchez ? Pour qui travaillez-vous ?

—C'est nous qui posons les questions, lui dit Maggie avec autorité. »

   Clarisse dévisagea la détective avec colère mais ne broncha pas.

« —Bon ! se précipita Ewen sur un ton qui se voulait détendu afin de ne pas amplifier le malaise qui s'installait. On va donc commencer à vous poser des questions et vous pourrez nous en poser à la fin. On fait comme ça ?

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