Chapitre 3

747 71 138
                                    




Le silence se faisait assourdissant. Le seul bruit qui crépitait, était les flammes qui continuaient de ravager le village, rendant le paysage d'autant plus dramatique.

Kaïna réalisa que pendant qu'elle et son ami s'amusaient à refaire le monde en admirant les étoiles, Jaïa avait été complètement anéantis.

Les larmes coulèrent sur le visage de la jeune fille, elle n'arrivait pas à en croire ses yeux. Elle priait le ciel qu'elle s'était trompé d'endroit, que c'était simplement la fatigue qui les avaient mener vers le mauvais village, et que sa sœur allait la prendre dans ses bras pour la réveiller.

Ismaïl n'avait toujours pas bougé, il était debout, la bouche grande ouverte, devant la grande porte du village ne savant ni quoi dire, ni quoi faire. Tandis que Kaïna se redressa, et se prépara à courir pour entrer dans Jaïa.

- DJEDA... Cria-t-elle.

Mais une main robuste l'attrapa par le poignet.

- Kaïna non ! Tu vas te faire brûler !

Elle s'arracha brutalement de la prise d'Ismaïl et reprit immédiatement sa course.

- Mais tu ne comprends rien ou quoi ? Il faut que j'aille chercher ma sœur ! Tout de suite !

- Tu vas surtout mourir ! L'averti t-il dans son dos.

- J'en ai rien à foutre !

Kaïna était maintenant trop loin pour entendre ce que le garçon aux boucles châtaigne s'apprêtait à lui dire.

- Ne m'en veux pas pour ce que je vais faire.

Puis la seconde d'après, le monde devint noir. La dernière chose que la jeune femme senti était une douleur atroce au cou, et quelqu'un qui la rattrapait soigneusement dans sa chute.

- Un incendie oui...

- ... Sécheresse tu penses ?

- Pas assez chaud...

- ....Coup montée ?....

Quand Kaïna rouvrit à peine les yeux, elle était enroulée dans une lourde couverture. En observant plus attentivement ce qui l'entourait, elle devina qu'elle ne se trouvait pas chez elle. D'un coup, elle se redressa.

- Djeda, murmura-t-elle.

Kaïna tourna la tête et trouva le visage d'Ismaïl, accroupit à côté d'elle.

- Salut.

Il avait les yeux gonflés, et affichait une expression qu'il n'avait encore jamais montrée jusqu'à présent. Il avait l'air abattu.

- Ismaïl. Je... J'ai fait un rêve horrible. On rentrait de Baya et... Djeda... (Elle s'arrêta subitement dans son récit.) Oh, pourquoi suis-je en train de pleurer ?

Elle releva la tête pour croiser le visage de son ami et, sans qu'il ne dise un mot, elle comprit.

- Non. Non. Non. Non. (Elle enfouit son visage dans ses genoux.)

- Kaïna calme toi, dit-il en voulant la rallonger.

À ce contact, Kaïna l'attrapa brutalement par le col.

- Qu'est-ce que tu m'a fait ? Pourquoi j'étais endormie ? Où est Djeda ? Implora-t-elle.

Ismaïl ne se défendit pas autant qu'il ne répondit rien. Une unique larme coula sur son visage, les yeux baissés vers le sable, incapable de croiser le regard de la jeune fille. À cette vision, Kaïna le relâcha immédiatement. Qu'est-ce que je suis en train de faire ?

VenesisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant