Chapitre XVI

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POINT DE VUE DE YELENA :

Livia.

J'étais jalouse d'une gamine qui ne devait même pas avoir une dizaine d'années. C'était totalement puéril et surtout, pitoyable.

Yelena ? m'appela Renzo depuis la cuisine.

J'étais restée sur la terrasse et je réfléchissais. Peut-être que si je n'avais jamais été enlevée, alors Livia ne serait jamais venue au monde ?

Est-ce qu'elle avait eu toute l'attention et toute la joie que je n'avais pas pu avoir moi ? Je l'espérais même si j'étais envieuse d'elle. Elle avait tout ce que je n'avais pas. Une maison familiale, des parents présents, de la sécurité, de l'amour. Tout ce que je méritais car j'étais une enfant innocente mais que je n'ai pas pu avoir car on m'a kidnappée.

Je t'ai appelé, m'informa Renzo en prenant place à mon côté.

Je remarquais qu'il venait de déposer un complément alimentaire sur la table.

Je sais, je t'ai entendu, dis-je simplement.

Et me répondre est devenu une option ? ironisa-t-il.

Je secouais négativement la tête en levant les yeux au ciel.

Je réfléchissais seulement.

Le Padrino attrapa mon yaourt et retira l'opercule de ce dernier. Il récupéra la cuillère dorée et la trempa dans le pot de yaourt.

Tiens.

Il fit glisser le pot de yaourt de quelques centimètres pour qu'il arrive pile en face de moi.

Précautionneusement, je posais ma main sur la cuillère et remuais le yaourt pensivement.

Est-ce que Livia était heureuse ? Est-ce qu'elle savait qui j'étais ? Est-ce que mes parents l'aimaient plus qu'ils ne m'aiment moi ?

Si tu avais perdu ta fille... commençais-je.

J'aurai remuer ciel et terre pour la retrouver, je ne l'aurai jamais abandonnée pendant autant de temps. Une semaine maximum, selon le lieu où elle se trouvait, me coupa-t-il.

Sa réponse me confortait dans l'esprit que j'avais totalement le droit d'en vouloir à mes parents.

Ils m'avaient cherchée mais ne m'avaient pas trouver. Étrangement, Renzo qui lui, ne me cherchait pas, m'a trouvé.

Tu as le droit d'être en colère.

Je suis en colère contre toi aussi, répliquais-je. Tu savais qu'ils avaient un autre enfant et tu ne me l'a même pas dit.

Un silence s'installa et je comprenais alors que telle était sa réponse.

Je ne pouvais pas te le dire.

Pourquoi ?

Ce n'était pas à moi de le faire. En plus, je n'avais aucune idée de comment est-ce que tu allais réagir, se justifia le Padrino.

Je méditais ses paroles.

Mange, s'il te plaît, m'intima le brun.

Je baissais les yeux vers mon pot de yaourt au caramel et sans même savoir pourquoi, je tournais la tête pour trouver le regard de Renzo.

Ce dernier était en train de fixer le coucher de soleil, juste en face de nous. Un verre d'alcool à la main, son bras sur le dossier de ma chaise, il avait l'air d'être apaisé.

PRISONNIÈREWhere stories live. Discover now