Siren

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Des écailles de lumières tombent sur nous lentement

Visqueuses sur mon visage elles me scrutent patiemment

Des fleurs.


Elles chutent d'un ciel dénudé dont le cœur est caché

Par un voilé d'impudeur ; comment oser

Fissurer le rêve, achever nos heurs ?


Mon torse est en feu, la cendre de tes yeux

Enlace mon corps, mortel martyrisé

Par les chaussures des passants ; 

Par leurs pas leur course folle

sur le quai du métro, affamé de la foule

Puis leurs lèvres qui se mêlent et déchirent

L'insensé, l'absurde délire

Amoureux.


Des pièces de lumière tombent en moi

Dans un fleuve muet, l'or immobile

Flotte, et puis vacille

Perdu dans la vase et métamorphe

Je ne bouge pas, mais argenté

Je suis l'écume qui l'a emporté


Oh je suis l'eau qui court pour fuir au soleil

Enlarmée de sel qui n'est pas le mien je le laisse s'exfiltrer : je goutte

Je dégouline. Je fuis, je suis l'acide

qui désagrège mon corps et jette en la mer mon cri.


Devant moi une silhouette

Qui est-ce, qu'en sais-je

Un squelette d'onyx

Un souffle


Je pourrais presque le toucher

Mes mains étreignent le vide et s'y perdent

Frémissent et roulent dans l'herbe

Comme une bille de verre

Elles se cassent.

De mes doigts meurtris je quémande un baiser

A Ophélie

touchéWhere stories live. Discover now