Les mains ankylosées mon corps ne veut que toi
L'aiguille du temps coulé me perce les doigts
Les traverse, écarlate et dans leur sang me noie
Seule me manque ta peau, ton velours et ta soie
Sur mes bras rêches et froids
Glisser mes ongles dans tes ongles j'aimerais
Être le funambule de ton fil de cristal
Étaler avec toi la carte des étoiles
Et savourer l'hydromel de la nuit
Me passer la fumée des lucioles
Me détacher sur le sol en pièces
Prend ce que tu veux de moi et laisse
Ce que tu refuse : solitude et faux pas.
Enlève mon corps à tes refrains fragiles
Perd moi dans tes pleurs qui mutilent
Le ciel du soir. Dans le noir embrasse-moi.
D'un battement singulier achève-moi.
Derrière une grille
De comètes effilochées.
Je n'ai pour seul compagne qu'une coupole éthérée
Des comédiennes aux yeux flous
Dont le regard noirci s'est effacé
Au teint blanc des pierrots dansants.
On nous prend pour des saouls.
