Tempête

342 23 34
                                    

Sa cigarette presque terminée,Dazai regarda une dernière fois vers le jardin.
Il debattit un instant,il valait mieux de ne pas en parler à Chūya,pour l'instant.
Aussi bien de ce qu'il s'était passé un peu plus tôt que la raison de l'appel de Ranpo.

Il descendit vers le jardin,fouillant dans un buisson,dans le coin du jardin. Dazai regarda la caméra,l'éloignant du buisson en prenant une dernière taffe de sa cigarette,puis l'appuya pour l'éteindre sur les circuits et la laissa brutalement tomber.
Il la prendra demain, avant d'aller au boulot,elle et probablement les autres si elles n'avaient pas été enlevées durant la nuit.
Ranpo serait sûrement capable de trouver quelques choses avec ça,notamment la position de la base de Catch 22,et peut-être un moyen de retrouver les exécutifs et Mori.
Il commençait à se faire tard,et l'éclaircie de tout à l'heure semblait passer. Dazai se dit qu'il était bon de rentrer vu l'énorme orage qui se préparait.
Lorsqu'il rentra,il vit Chūya dans la cuisine visiblement à fleur de peau.
Dazai approcha,passant derrière et l'entourant "Qu'est ce que tu fous,Dazai ?
-Il va y avoir un bel orage ce soir.
-Oh." Le regard de Chūya s'assombrit.
Ces derniers temps,lorsqu'il y avait un orage,ses émotions négatives étaient décuplées dû à l'influence d'Arahabaki...et ses émotions négatives s'était dirigé et emplifiées avec les événements concernant la mafia.
"Ecarte toi,faut que je fasse la bouffe.
-Sûr ?
-Juste...fait rien de bizarre !
-Parce que je fais quelque chose de bizarre actuellement ?"
Chūya soupira lourdement "Oui.
-Tu préfères pas que je me charges de la nourriture ?" Chūya leva un regard apeuré vers lui "Tu te sens de faire des onigiris sans m'empoisonner ?"
Dazai ricana alors que Chūya fit "Okay,je vais les faire avec toi. Je préfère éviter d'être malade en plus de l'orage."
Une fois le riz cuit,Chūya prit un petit moule en forme de triangle en demandant à Dazai de prendre les feuilles d'algues séchées,le thon,la mayonnaise et divers autres condiments.
Les deux jeunes hommes se posèrent à la table,puis fournirent les onigiris.
"T'es obligé de frotter ta jambe contre la mienne ?" Chūya leva les yeux vers Dazai en face de lui,qui se contenta de poser sa jambe contre la sienne.
"Merci." Fit le rouquin d'un ton mauvais.
Ils se mirent ensuite dans le salon,sans un mot de plus.
Alors qu'ils allumaient la télé,ils entendirent le vent hurler contre les vitres,la pluie s'abattre violemment dans une cacophonie d'éclairs et de tonnerre,l'orage était proche,ce qui n'arrangeait rien à la situation.
"Nakaha-" Dazai se tourna vers lui,qui se prennait la tête en maugréant,entouré d'une vive aura rouge,ses bras se strièrent de marques rouges cramoisies et il vit ses yeux devenir blanc l'espace d'un instant.
Dazai se précipita vers le rouquin,laissant tomber la télécommande,le prennant dans ses bras en ricanant nerveusement.
"Il manquerait plus que tu te déchaîne et détruise mon appart' !
-Ferme la,putain." Marmonna Chūya,regagnant difficilement ses esprits,visiblement exténué.
"Ça fait combien de temps que tu te sens comme ça ?
-C'est à dire ?
-Que tu retiens l'influence d'Arahabaki sur toi ?"
Chūya peinait à se maintenir éveillé,pâle et au bord du malaise.
"Depuis deux jours,ça s'était calmé avec notre pseudo partie de jambes en l'air."
Dazai fit un petit sourire malin avant de dire,pour détendre l'atmosphère :
"Tu veux qu'on recommence ?
-JAMAIS !"
Il fit une mine faussement triste.
Tout de même,deux jours...
Il ne savait pas ce qu'il se passait dans la tête de Chūya dans ses moments là,mais gérer littéralement l'influence d'un dieu qui vous utilise comme réceptacle...Dazai se doutait bien que c'était tout sauf facile.
"Hey,Nakahara.
-Hmmm...?"
Dazai pointa son briquet qu'il avait posé sur la table.
"Tu tiens à ton briquet,pas vrai ?
-Comment tu le sais ?
-Tu avais dit tout à l'heure que ton paquet de clope ne valait pas grand chose,mais que ton briquet s'était une autre histoire."
Chūya le prit dans ses mains,s'amusant avec le clapet.
C'était un large briquet carré en cuivre,avec un motif de végétaux taillé dessus.
"C'est le dernier souvenir que j'ai de ma dernière relation sérieuse.
-T'as eu une relation sérieuse ? Toi ?
-C'est plus agréable que d'être un courreur de jupons,croit moi."
Un petit silence se fit,le bruit le remplissant étant le rythme du briquet s'ouvrant,la flamme s'allumant,avant de le fermer,le tout de manière machinale et régulière.
"J'avais pas le temps pour elle,je travaillais trop. Du coup on a cassé.
-Tu pourrais essayer de la retrouver maintenant que tu as le temps."
Chūya leva le regard vers Dazai avant de dire sèchement.
"Elle est morte."
Nouveau long silence,légèrement inconfortable.
"Qui plus est,elle est morte avec son nouveau partenaire en essayant de se casser de la mafia." Chūya posa presque brutalement son briquet sur la table basse. "Ça puis les flags par la suite,bref,cette époque a été le début de me faire largué par tout le monde en qui j'avais confiance dans la mafia." Il leva un regard noir vers Dazai.
"Enfin toi,c'était plus une bénédiction qu'une malédiction. Sauf pour la voiture.
-Tu m'en veux toujours pour ça ?
-...
-Je savais très bien que t'allais boire à outrance.
-...
-Quand on tient,on retient !"
Dazai pouvait sentir un lourd jugement de la part de Chūya.
"Je te tuerais un jour,j'te jure." Se contenta il de gromeller,en se repositionnant plus confortablement dans ses bras,visiblement trop fatigué pour débattre.
Il s'endormit un peu plus tard,au alentours de minuit.
Voyant que l'orage était loin de se calmer,Dazai le prit dans ses bras et l'emmena dans sa chambre,se disant qu'il serait plus confortable sur le lit.
Il l'allongea sur celui ci,puis fut de même.
Tourné vers lui,il l'observa un court instant,pour remarqué que son sommeil était agité. Instinctivement,il tenta de le réveiller,seulement pour réaliser qu'il était bouillant.
Alors,il se leva pour prendre un gant,qu'il trempa dans un bol d'eau,pour le déposer sur le front du plus petit.
Il passa une demi heure à faire ça,avant de se sentir tomber de sommeil,il essora le gant dans le bol.
C'était étrange.Habituellement,Dazai dormait quelques heures au mieux.
Il sentit soudainement une pression au niveau de ses hanches et ses cuisses. Dazai baissa le regard vers Chūya,endormi,qui,probablement dans un bref moment éveillé,avant placé ses bras autours de sa taille et sa tête sur ses cuisses. Une douce chaleur se rependit dans son corps et son regard s'adoucit en le regard. Il avait le sentiment que,de manière inconsciente,c'était un moyen pour Chūya de lui demander de ne pas partir.
La douce chaleur d'un peu plus tôt parti soudainement en se rappellant de ses mots au bord de la mort,reste avec moi,avait il dit,en tendant sa main vers la sienne.
Il se rappellait encore d'à quel point il avait vu Chūya vulnérable face à lui.
Il baissa à nouveau les yeux vers Chūya.
Dazai lui enleva doucement son chapeau,le posant au sol juste à côté,et le bougea doucement pour pouvoir dormir à côté de lui.
Il se rappella de la peur qu'il avait eut,et qu'il aurait pu,une fois de plus,perdre une personne qui,comme lui avait démontré ces événements,lui était plus chère qu'il ne le croyait.
Dazai,dans un bref moment ou se trouva mélangé la peur,la tristesse et l'angoisse,le sera doucement dans ses bras,pour être sur qu'il ne parte pas.
Si il avait jusqu'alors cru que Chūya était une valeur sûr dans sa vie qui ne disparaîtrait pas,ces événements lui avait démontré le contraire.
Lui même n'avait pas peur de la mort,mais la mort des personnes avec lequelles il se sentait confortable,c'était tout autre.

Appel-SoukokuWhere stories live. Discover now