De Bagra à Peufra Militaire

!79!

9 Août
13:28

Je suis actuellement à l'infirmerie avec Chiara. Mes parents sont eux aussi avec nous. A vrai dire, tout le monde est là. Même tonton Karim et tata Haviny. Ils ont tenu à venir.

Moi : Ça va ? T'es sûre ? T'as besoin de quelque chose ?
Chiara : Oui. Que tu arrêtes de me poser des questions et que tu te reposes. J'ai entendu dire que t'as failli t'évanouir hier.
Moi : Qui t'a raconté ces sottises ?
Maman : Parle encore de sottises et je te fais dormir moi-même.
Moi : Ok. C'est bon.

Je m'assois sur une chaise et prend ma fille des bras de Eliad.

Chiara : Donne-moi ma filleule et vas te reposer.
Moi : J'ai pas sommeil. Je vais bien.
Lydia : A d'autres mais pas nous.

Je me lève et tends Delhia à sa marraine. Le docteur Ferrer arrive par la suite.

Ferrer : Bonjour. Capitaine.
Moi : Docteur.
Ferrer : Capitaine, vous pouvez me suivre s'il vous plaît ?
Moi : Oui, bien-sûr. Je laisse Delhia avec vous.
Abby : T'en fais pas. Ta fille est entre de bonnes mains.

Je suis le docteur jusqu'à son bureau et m'assoit sur l'une des chaises présentes dans la salle.

Moi : Un problème avec Chiara ?
Ferrer : Non, au contraire.
Moi : Alors pourquoi m'avoir demandé ?
Ferrer : Pour vous faire passer des tests.
Moi : Des tests. Mais pourquoi faire ?
Ferrer : On m'a prévenu de votre état. Votre mari m'a demandé de vous faire passer des tests. Un vertige peut être lié à beaucoup de choses. Je vais devoir vous faire passer un ou deux tests avant de me prononcer.
Moi : Je peux venir une autre fois ?
Ferrer : Je préfère le faire dès maintenant. On doit trouver ce qui se passe le plus tôt possible pour pouvoir vous aider.
Moi : D'accord. Mais faites vite s'il vous plaît.

14:02

Le docteur revient avec une feuille d'examens.

Ferrer : D'après ce que je vois, vous êtes en hypoglycémie. Vous avez été stressé ces derniers temps ?
Moi : Juste un petit peu mais ce n'était pas grand chose.
Ferrer : Je vois. Tout ça peut être lié au stress ou à une grossesse ou aux deux.
Moi : Une grossesse ?
Ferrer : Je vois que vous ne vous attendez pas à ça.
Moi : Je dois déjà m'occuper d'un bébé. M'en occuper d'un autre sera très compliqué.
Ferrer : Je peux vous faire une échographie pour être sûr.
Moi : S'il vous plaît.
Ferrer : Venez avec moi.

Je le suis jusque la table d'examens et m'y installe. Il sort son équipement et le ramène près de moi. Je soulève mon t-shirt et il me fait passer l'échographie.

Ferrer : Alors. Je vois un embryon. Donc ça confirme mon diagnostic. Vous êtes enceinte. D'exactement 4 semaines. Félicitations !

Moi ? Je suis bouche bée. Je ne m'y attendais pas.

Ferrer : Ça explique votre taux légèrement élevé d'HCG dans votre analyse de sang. Je sais que vous ne vous attendiez pas à ça. Mais sachez que vous avez encore le temps de réfléchir à quoi faire.
Moi : Merci.

J'essuie le gel de mon ventre et sors du bureau en récupérant les images de l'échographie. Je me dirige vers la chambre de Chiara et rejoins ma famille.

Papa : Qu'est-ce qu'il a dit ?
Moi : C'était une hypoglycémie. A cause du stress.
Chiara : C'est de ma faute.
Moi : Mais non. T'en fais pas.
Connor : C'est quoi ce dossier ?
Moi : Tiens. Je te laisse le lire.

Je lui tends le petit dossier qui se trouve entre mes mains et il s'empresse de le lire.

Connor : Ça veut dire quoi ?
Lydia : Montre-moi.

Il donne le dossier à ma belle-mère tandis que je pars m'asseoir de l'autre côté du lit et donc en face de ma famille.

Lydia : Une échographie ?
Maman : Comment ça ?

Ma mère prend le papier des mains de Lydia et le regarde à son tour.

Maman : T'es enceinte ?
Moi : D'un mois.
Connor : C'est vrai ?

Je hoche la tête. Il fait le tour du lit et me prend dans ses bras. Il me fait un bisou sur le front et me serre encore plus.

Connor : On va avoir un autre bébé.
Daegan : C'est une bonne nouvelle.
Moi : Mais non. On doit déjà s'occuper de Delhia. Moi, je peux rester ici mais Connor peut partir à n'importe quel moment en mission. Ce qui veut dire que je vais devoir m'occuper de deux bébés à moi seule quand il ne sera pas là. Je dois m'occuper beaucoup de choses déjà. Ça sera trop compliqué.
Connor : Eh Hosnia, on va s'en sortir.
Eliad : Il a raison. Et tu ne seras pas toute seule. On sera là. Je ferai même le trajet, s'il le faut pour t'aider.
Abby : On sera là pour toi aussi. On t'aidera même avec le centre si besoin.
Laël : Sonia et moi, on peut repousser le déménagement à l'année prochaine pour rester avec toi si Connor doit partir.
Moi : Mais vous ne comprenez pas. Que Connor soit là ou pas n'est pas le problème. Il saura se rattraper comme il le fait avec Delhia. Le problème est ailleurs.

Je sors de la chambre en vitesse pour éviter d'en parler et rejoins mon coin préféré du QG.

Iris

Je vois ma fille partir de la chambre. Durant tout ce temps où nous avons parlé de sa grossesse, elle a regardé tout le monde, sauf moi. Je sais ce qui la bouleverse.

Moi : Connor, tu sais où elle est partie ?
Connor : Dans son coin. Près de l'entrée du bâtiment, il y a un petit passage qui mène à un espace vert.
Moi : Je reviens. Je vais la voir.

Je sors de la chambre à mon tour et suis les indications de mon gendre. J'arrive à destination et la vois près d'une fontaine à regarder l'eau faire ses acrobaties. Je vais vers elle et touche son épaule. Elle se tourne vers moi, me regarde et retourne son attention sur la fontaine. Je m'assois à côté d'elle et prend l'une de ses mains dans les miennes.

Moi : Ma chérie, je sais ce qui te tracasse. Tu sais, cette grossesse n'est peut-être pas attendue mais ce petit bébé qui grandit dans ton ventre, tu vas l'aimer comme tu aimes Delhia. Je te comprends. Tu viens de commencer ta vie de maman. L'idée d'avoir un autre bébé ne t'ait pas venu à l'esprit. Mais c'est ton bébé à toi. C'est l'enfant que tu as conçu avec ton mari. C'est le fruit de votre amour. Et même si je dois partir demain, ce bébé et Delhia seront ta force. Ce n'est pas parce que je dois partir que tu dois mettre ta vie sur pause. Au contraire. Tu dois continuer ta vie. Et si l'envie n'y est pas, dis-toi que c'est pour moi que tu le fais. Parce que je veux qu'aucun de mes enfants mette sa vie sur pause pour moi.
Hosnia : Comment je peux m'occuper d'un autre enfant alors que je vais devoir voir ma mère partir ?
Moi : C'est mon heure, Hosnia. Peu importe ce que tu feras, je mourrai un jour ou l'autre. Et le jour où ça arrivera, je sais que tu t'occuperas de toute notre famille comme il se doit. Je compte sur toi pour ça. Tes enfants seront la force que tu auras pour le faire.
Hosnia : Alors, bats-toi. Au moins jusqu'à l'année prochaine. Faisons tous les tests possibles. Trouvons le meilleur médecin pour qu'il puisse au moins réduire la tumeur. S'il faut voyager pour le faire, je paierai pour tout. Mais fais-le pour moi.
Moi : Seulement si tu me promets de garder ce bébé.
Hosnia : Promis. Alors toi aussi, promets-moi que tu ne changeras pas d'avis.
Moi : C'est promis.

Hosnia se jette dans mes bras et me sert de toutes ses forces.