Chapitre 15 - Valentin

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 Bastien est de retour pour quelques jours alors ça me réjouit au plus haut point ! Même si je sais que Lena n'est pas vraiment ravie de cette venue, elle fait un effort pour moi et ça me touche. Arrivé chez moi, elle part dans ma chambre pour déposer ses affaires et mon frère sonne peu après. Ça fait un moment que je ne l'ai pas vu donc je m'empresse de le prendre dans mes bras dès son entrée. Cet idiot m'avait manqué.

— Je suis content de te revoir ! C'est cool que tu sois passé, déclaré-je en souriant.

— Je suis arrivé ce matin chez les parents et j'ai appris que ta copine avait mon âge. Elle est là ?

— Calme tes ardeurs, Bastien. Comme tu viens de le dire, c'est ma copine. Pas touche.

— Ça va, je rigole. Mais j'avoue que c'est étrange que tu te tapes une fille de quinze ans de moins que toi...

Il se prend immédiatement une claque à l'arrière de son crâne, visiblement dépourvu de matière grise.

— Aïe !

— Fais attention à tes paroles, crétin.

Il est irrécupérable...

Maintenant que j'y pense, ils ont seulement un an d'écart alors c'est possible qu'ils se soient déjà vus. Et ils sont allés dans le même lycée. J'en ai pourtant parlé à Lena, mais elle n'a pas de souvenirs de mon frère. Ce qui est certain, c'est que ma copine n'est pas sortie avec lui, ce qui me ravit ! Et qu'elle n'a pas non plus couché avec... Ce serait bien trop glauque. Surtout en l'entendant parler d'elle de cette façon !

Je lève les yeux et croise le regard anxieux de ma petite amie. Je sais qu'elle déteste rencontrer de nouvelles personnes à l'improviste, mais elle le fait pour moi et je ne peux que sourire.

Toutefois, ce sourire disparaît au moment où elle voit mon frère. Elle n'arrive pas à le quitter des yeux et son angoisse monte en flèche lorsqu'il fait un pas dans sa direction. Je me mets immédiatement entre eux et m'approche d'elle.

— Lena, tout va bien.

Je tente de diriger son regard vers moi, mais elle reste bloquée sur lui.

— Lena, regarde-moi, ça va aller. Regarde-moi, s'il te plaît.

Sa respiration effrénée me terrifie et je me rends compte qu'elle est en train de faire une crise. Je ne comprends pas : elle a commencé à paniquer avant même que mon frère n'avance.

Je pose mes mains sur ses joues, mais elle me repousse brusquement et recule loin de moi, se heurtant à l'étagère derrière elle. J'entends des objets tomber au sol, mais ne m'en préoccupe pas. Il n'y a qu'elle qui m'inquiète à cet instant.

Je fais un pas en avant mais elle s'enfuit dans la chambre.

— Qu'est-ce que j'ai dit ? s'interroge mon frère sous le choc. Je te jure, je n'ai rien fait !

Je lui jette un œil mais prends la direction de la chambre à mon tour, sans rien répondre. Je n'ai pas le temps.

Lena est assise sur le bord du lit, les coudes ancrés dans ses cuisses et j'entends sa respiration incessante résonner jusqu'à mes oreilles. Je m'approche doucement, m'accroupis face à elle et pose délicatement mes mains sur les siennes. Elle sursaute en relevant la tête et j'en profite pour caresser tendrement ses joues dépourvues de larmes. Elle est en panique, mais elle ne pleure pas et ne me repousse pas cette fois.

— Regarde-moi dans les yeux, dis-je doucement. Regarde-moi, Lena.

Elle fait ce que je lui demande, mais ne parvient toujours pas à se calmer. Je lui murmure des mots doux et rassurants, tente de l'aider à respirer plus lentement. Ça prend du temps, de longues minutes interminables durant lesquelles je me demande si je peux vraiment lui servir à quelque chose, mais je persiste.

14 minutesWhere stories live. Discover now