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Chapitre 21 - Valentin

 — À l'hôpital ? répète Lena. Papa est... À l'hôpital ?

— Ma chérie, il n'y a rien de grave, je te le promets ! s'exclame sa mère. Il est tombé d'une échelle en faisant des travaux chez tes grands-parents. Il a une fracture de la cheville, et comme il s'est aussi cogné la tête, les médecins ont préféré le garder en observation.

Ma copine est sous le choc. Je serre sa main dans la mienne et caresse son bras de mon autre main afin de lui rappeler ma présence.

— C'était quand ? demande-t-elle.

— Mardi. Il a été opéré le jour même et il devrait bientôt sortir. Il va bien.

Son accident était donc il y a quatre jours et personne n'a averti Lena. Elle doit être blessée.

— Je dois m'en aller... annonce-t-elle en lâchant ma main. Je dois partir d'ici.

Je crains qu'elle ne fasse une crise d'angoisse lorsqu'elle se précipite dehors.

— Je suis désolé, m'excusé-je afin de prendre congé à mon tour. Encore félicitations pour le mariage.

— Attends, s'il te plaît.

Je fais face à ma belle-mère qui semble vraiment peinée de la situation.

— Il n'y a vraiment rien de grave. Nous ne voulions pas l'inquiéter.

— Elle s'est fait du souci au moment où elle a vu la mariée avancer seule à l'église. Mais elle n'a pas cessé de sourire en te regardant, annoncé-je à Jade.

— C'est grâce à toi qu'elle est venue ? demande-t-elle.

— Je pense que ma présence l'a aidée à se décider. Mais c'est elle qui a choisi de venir et elle est sincèrement heureuse pour toi.

— Tu sembles lui faire beaucoup de bien, constate sa mère. Elle n'a pas eu un tel sourire depuis qu'elle a quitté notre appartement et nous ne pensions pas qu'elle serait présente aujourd'hui. Alors je te remercie. Est-ce qu'elle va bien ?

Je regarde derrière moi, comme si je pouvais voir ma copine, mais c'est peine perdue. J'espère qu'elle n'est pas en pleine crise...

Je regarde à nouveau sa mère.

— Elle va plutôt bien, mais je vais devoir aller la rejoindre. Elle est certainement en train de paniquer.

— Elle fait encore des crises ? quémande sa mère.

— Parfois. Elle parvient à les repousser à présent.

— C'est un bon début... dit-elle pensivement. Est-ce que je peux te donner mon numéro de téléphone ? Elle ne nous contacte jamais, alors j'aimerais beaucoup avoir de ses nouvelles de temps en temps.

Je passe ma main dans mes cheveux, commençant moi-même à paniquer à l'idée de laisser ma copine seule.

— Je vais prendre votre numéro, mais c'est seulement en cas d'urgence. Je ne veux pas parler d'elle dans son dos.

— Je comprends tout à fait, je te remercie.

Je prends rapidement son numéro et m'éclipse aussitôt. Je retrouve Lena assise sur la bordure du trottoir où est garée la voiture. Elle relève la tête lorsque je me mets face à elle. La joie d'assister au mariage de sa sœur a été remplacée par la peine et la peur. Toutefois, elle ne fait pas de crise.

Lorsque je lui demande si elle souhaite aller à l'hôpital, je ne suis pas surpris de la voir acquiescer.

Elle ne dit pas un mot jusqu'à notre arrivée et c'est une fois que nous sommes face à la porte d'entrée qu'elle avoue détester les hôpitaux, mais qu'elle accepte d'y aller pour son père. Elle prend une longue inspiration et nous pénétrons dans le hall d'entrée.