𝒫𝗋𝗈𝗅𝗈𝗀𝗎𝖾 [ Réecriture ✔️]

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?

L'air frais vient frôler le sang de mon poing droit qui continue de faire ce qui sait faire de mieux : frapper sans retenue. La victime est avachie au sol et commence à être inconscient par la force de ma poigne.

Je ne me retiens plus depuis un certain temps, la rage et le manque de patience y est dû.

Son manque.

La violence est un moyen révélateur pour moi, la liberté de cogner est un système crache et incompréhensible pour la plupart de la population, pourtant, je suis certain qu'il y en a qui sont du même avis que moi.

Je pense néanmoins que la violence reste l'équivalent de paroles, de cris, de tant de douleur qui n'ont jamais été dites, qui ont été enfouies, et qui vont parvenir à se fissurer.. puis se briser en mille morceaux.

Mes mèches brunes soufflent dans le mois d'hiver frileux en même temps que des feuilles mortes d'arbres s'écrasent au sol.
Je ne les ai pas coupées depuis un bout de temps, pensais-je après un énième coups.

— Laisse-moi, pitié.. ! Supplie la victime de mon art.

J'essaie, mais c'est impossible. Car j'ai été élevé comme ça, et je reproduis ce que j'ai dû vivre.

J'essaie, J'essaie, J'essaie, J'essaie, J'essaie, J'essaie, J'essaie, J'essaie, J'essaie, J'essaie, J'essaie, J'essaie, J'essaie, J'essaie, J'essaie.

Mais je reviens au point de départ, et ça me brise de voir que je prends un certain.. plaisir, de voir la souffrance dans son regard.

« Tu n'es pas comme eux, tu n'es pas lui. »

J'ai bien peur d'être pire.

Puis je reviens à la réalité, celle-ci me frappe subitement en plein cœur. Car je n'arrive plus à le sentir, j'ai l'impression d'être un monstre.
Des larmes inconscientes dévalent à toute vitesse sur mes joues, puis s'écrasent sur mes paumes remplies de sang.

Un bruit de briquet me fait sursauter et je lâche rapidement ma victime, apeuré à l'idée que quelqu'un m'est vu ne plus avoir contrôle sur mon corps.

Celui-ci prend alors l'occasion pour s'enfuir, et la tristesse me prend.

La capuche posée rapidement sur ma tête me noie dans le décor sombre de la ruelle, un seul lampadaire clignote avec un son bruyant et désagréable.

Pic, pic, pic.

L'homme qui se trouve devant moi allume ce que je devine être une cigarette.

Remarquant que je le fixe, il me regarde de la tête au pied et prend soudainement la parole :

— T'en veux une, gamin ?

Restant silencieux, je me demande plutôt ce qu'il me veut.
Il n'a pas l'air d'avoir plus de 30 ans, mais avec son style vestimentaire assez classe et chic, il fait nettement plus vieux.

— Oh, pardon, tu n'as peut-être pas l'âge légal pour la nicotine ? Continue-t-il en poussant une première latte.

Mes yeux verts préfèrent répondre à la place de mes cordes vocales. Ai-je l'énergie pour affirmer ses propos ? Absolument pas.

— Pas très bavard, je vois. Tu préfères le langage des poings ? Me questionne-t-il brusquement, et sa voix me parait soudainement familière.

— Vous allez m'emmener aux postes de police ?

Je sais pertinemment qu'il m'a vu, je déteste les conversations sans intérêt - Je déteste tout court les conversations, donc autant passer à la vitesse supérieure.

Un rire résonne en écho dans la ruelle du vieux quartier des Queens, un endroit où il ne vaut mieux pas venir si on est serein d'esprit.

Ce qui n'est pas mon cas.

— Je ne suis pas dans la légalité non plus, à vrai dire. C'est plus une invitation que je t'ai fait petit.

Ma curiosité ramène le bout de son nez, je rapporte mes poings tremblant toujours en sang dans mes poches, histoire d'être un peu plus présentable face à mon interlocuteur :

— Dites-moi en plus.

Il laisse apparaître son sourire, puis se rapproche de moi. À quelques mètres de ma portée, et après plusieurs secondes d'attente dans le froid et le silence. Il lâche :

— Je t'ai vu frapper l'autre, et la manière dont tu frappes est maîtrisée voire excellente. Je veux que tu travailles pour moi.

Mon froncement de sourcil et la première chose qu'il aperçoit sur mon visage, et mille et une questions se faufilent dans mon crâne. Mais une plus que d'autres :

— Tu veux que je frappe qui ? J'ose demander en passant les formalités.

— Et c'est là, que tout devient plus croustillant. La question n'est pas qui.. mais combien Hayden ?

Je n'ai plus su la notion des chiffres, à partir de ce moment précis.

                                

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Rendez-vous tous les dimanches pour un chapitre de BREAK ME, PLUME. En espérant que cette nouvelle version vous plaît davantage
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BREAK ME, 𝒫LUME #1 [ RÉÉCRITURE ]Where stories live. Discover now